Colloques du Groupement des Anthropologistes de Langue Française, GALF)

Sabir B., Cherkaoui M., Baali A., Hachri H.,  Lemaire O., Dugoujon J.M.,

 2004, Les dermatoglyphes digitaux et les groupes sanguins ABO, Rhésus et Kell dans une population Berbère du Haut Atlas de Marrakech. Antropo, 7, 211-221. www.didac.ehu.es/antropo


 

Les dermatoglyphes digitaux et les groupes sanguins ABO, Rhésus et Kell dans une population Berbère du Haut Atlas de Marrakech

 

The digital dermatoglyphics and ABO, Rhesus and Kell blood groups in a Berber population of the High Atlas of Marrakech

 

Sabir B.1, Cherkaoui M.2, Baali A.2, Hachri H.2,  Lemaire O.3, Dugoujon J.M.3

 

1 Hôpital d’Asni, Délégation du Haouz, Ministère de la Santé, Maroc. E-mail: b.sabir@ucam.ac.ma

2 Laboratoire d’Ecologie Humaine, Faculté des Sciences Semlalia, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc

3 UMR 8555 CNRS, Centre d’Anthropologie, Toulouse, France

 

Mots clés: Dermatoglyphes, systèmes sanguins, Berbères.

Key words: Dermatoglyphics, blood groups, Berber.

 

Résumé 

Dans cette étude, nous présentons les résultats de l’analyse des dermatoglyphes digitaux et des systèmes de groupe sanguin (ABO, Rhésus et Kell) dans une population saine de 120 personnes d’origine berbère (tribu des Rhiraya,  dans le Haut Atlas Occidental). L’enquête a été réalisée en 2002 à Asni (Province du Haouz, Wilaya de Marrakech). Nous avons observé 50.2% de boucles ulnaires, 40.6% de tourbillons, 7.7% d'arcs et 1.5% de boucles radiales. Les fréquences des groupes sanguins ABO sont de 40.7 % pour le groupe O, 37.2 % pour le groupe A, 19.5% pour le groupe B et 2.7 % pour le groupe AB. Pour le système Rhésus, 89.3% des sujets sont Rh + et 10.7% Rh - ; quant au système Kell, 5.4% sont K + et 94.6% K -.  Concernant les figures digitales, l’analyse montre que notre population se distingue des autres populations marocaines et méditerranéennes. Elle se rattache plus au groupe des populations du sud de la méditerranée (arabes et berbères) qu’au groupe des populations du nord (Espagne, France et Italie). L’analyse en composantes principales des fréquences des allèles de groupe sanguin confirme cette position intermédiaire entre les populations arabes et du Moyen Orient et les populations Sud-européennes.

 

Abstract  

In this survey, we present results of the analysis of the digital dermatoglyphics and the blood systems (ABO, Rhesus  and Kell) of a sample of 120 individuals of origin Berber Rhiraya (High Atlas Western, Marrakech), gotten at the time of a country of sampling achieved in 2002 to the hospital of Asni (Province of the Haouz, Wilaya of Marrakech). .The frequencies of the digital figures obtained in this population are respectively 50.2% of the ulnar loops, 40.6% of the whorls, 7.7% of the archs and 1.5% of the radial loops. The frequencies of ABO blood types recorded are 40.7% for the O group , 37.2% for the A group, 19.5% for the B group and 2.7% for the AB group. The Rhesus System is represented by 89.3% of Rh+  and 10.7% of Rh- and the system Kell by 5.4% K+ and 94.6% K-.  The analysis of affinities of the digital figures between the population object of the study and those of the Mediterranean by the Euclidean distances show that this one presents characteristics which differentiates it from the other populations. One can note however, that conversely with other Moroccan populations analysed, the one becomes attached more to the group of the populations of the south of the Mediterranean (Arab and Berber) than to the group of the populations of north (Spain, France and Italy) .The analysis in Main Component of blood type frequencies gotten confirms this intermediate position of our population between the Arabian and middle oriental populations and the European populations of the South.

 

 

Introduction

Depuis la protohistoire, le pourtour méditerranéen connaît un mouvement ininterrompu  d’hommes et d’idées brassant ses peuples et ses cultures. Tous les peuples de la Méditerranée (Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Turcs et Européens) ont traversé l'Afrique du Nord et ont contribué à enrichir culturellement cette vaste région. Dans le passé, l’Afrique du Nord a toujours été occupé par des Berbères. Les historiens grecs et latins les nommaient sous des noms divers (Garamantes, Maures, Numides, Gétules, Nasamons, Psyles…) ; les nouveaux arrivants, toujours minoritaires, étaient assimilés dans ce fond berbère autochtone (Camps, 1980).

Le terme Berbère désigne l’ensemble de populations qui ont parlé ou parlent encore des dialectes apparentés à un fond commun « la langue berbère ». Les Berbères ont occupé de vastes territoires en Afrique du Nord pendant des milliers d’années. Ils se sont surtout maintenus dans les zones montagneuses (Rif et Atlas marocains, Aurès et Kabylie en Algérie), dans des régions isolées (Matmata et Djerba en Tunisie, oasis de Siwa en Egypte), ou dans le cas des Touaregs nomades en zone désertique (Mali, Mauritanie, Tchad, Sénégal et Burkina-Faso).

La question de l’origine des Berbères s’est posée tout le long de l’histoire de l’Afrique du Nord. Elle a suscité d’énormes débats et d’innombrables théories. Certains auteurs croient qu’ils sont venus d’Europe. Mais la plupart pense qu’ils sont les descendants d’une population autochtone apparue in situ en Afrique du Nord, de culture paléolithique Ibéro-maurusienne (-16 000 ans), puis mésolithique capsienne. Enfin, d’autres les considèrent issus de populations orientales ayant migré dans cette région durant la transition néolithique (- 9 500, - 7 000 ans).

Notre étude, réalisée dans le cadre du projet CNRS et de l’ESF (EUROCORES): «Le berbère et les Berbères: diversités linguistique et génétique», a pour objectif d’enrichir la base de données anthropogénétiques sur les Berbères. Nous présentons  ici les résultats des recherches (dermatoglyphes et systèmes de groupes sanguins) effectuées  sur  une  population berbère de la région d’Asni. La diversité génétique sera comparée à celle d’autres populations berbères et arabes d’Afrique du Nord, ainsi que de l’espace méditerranéen.

 

Matériel et méthodes

L’échantillonnage  a été réalisé sur une population issue de différents villages localisés dans le Haut Atlas occidental, dans la commune d'Asni (Province du Haouz, Wilaya Marrakech), située à environ 50 Km de la ville de Marrakech. Au niveau ethnique, la population est très homogène; elle appartient à la tribu Rhiraya, du grand groupe Masmouda, établi dans le Haut Atlas avant le XIIème siècle (Pascon, 1977). Les prélèvements sanguins ont été effectués sur des volontaires (au consentement éclairé), lors d’une campagne réalisée par l’équipe participante au projet avec l’aide du personnel médical de l’hôpital d’Asni. Les individus répondaient à 3 critères : ils parlent le Berbère, ils sont originaires de la région et ils sont non apparentés. Pour les dermatoglyphes, nous avons utilisé le procédé qui consiste à enduire la surface ridée d’encre. L’extrémité distale de chacun des dix doigts est roulée sur le papier de façon à obtenir la totalité du dessin. Notre analyse a porté sur 100 sujets adultes (50 hommes et 50 femmes). Pour les échantillons sanguins, chaque donneur a été prélevé par ponction veineuse (sur des tubes héparinés et EDTA). Les prélèvements ont été transférés  au laboratoire d’Ecologie Humaine où ils ont été conservés à 4°C, avant leur acheminement vers l’UMR 8555 du CNRS pour analyses. Cent treize échantillons ont été testés. L’analyse des dermatoglyphes a été réalisée selon la méthodologie de Cummins et Midlo (1961) et de Penrose (1968). Les tests statistiques classiques:  et Kolmogrov-Smirnov (K. S.) ont été utilisés pour mesurer les différences mono-factorielles. Un dendrogramme (dérivé de la matrice des

 

distances euclidiennes) pour les fréquences des figures digitales et une analyse en composante principale obtenue à partir de la matrice des fréquences des groupes sanguins ont été réalisés. Le traitement séparé des données des dermatoglyphes digitaux et des groupes sanguins est dû à leur déterminisme génétique différent : pour les groupes sanguins, le déterminisme génétique est mendélien et on exprime les différences entre populations  en terme de fréquences alléliques et génotypiques, alors que pour les dermatoglyphes le déterminisme est polygénique (leur forte héritabilité et leur stabilité font d’eux de bons marqueurs génétiques) et les différences sont exprimées en terme de phénotypes.  La base de données bibliographiques ayant servie  pour l’étude comparative figure dans les tableaux 1 et 2. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS 10.0 pour Windows.

 

Population

Code

Pays

Références

Kabyles

Algé1

Algérie

Chamla, 1961

Algérie (total)

Algé2

Algérie

Chamla, 1961

Chypre

Chyp1

Chypre

Plato, 1970

Iles Baléares (Minorque)

Espa1

Espagne

Moreno et Pons, 1985

Andalousie

Espa2

Espagne

Oyhenart, 1985; Luna et Pons, 1987

Alcarria

Espa3

Espagne

Portabales, 1983

Sierra del Gredos

Espa4

Espagne

Fuster et Cabello, 1985

Catalogne (Barcelone)

Espa5

Espagne

Pons, 1952

Pays Basque

Espa6

Espagne

Arrieta, 1985

Asturies

Espa7

Espagne

Egocheaga, 1973

Galice

Espa8

Espagne

Oyhenart, 1983

France

Fran

France

Gessain et Gessain, 1956

Grèce

Grèc

Grèce

Weninger et al., 1974;

 Roberts et al., 1965

Bologne

Ital1

Italie

Gualdi-Russo et al., 1982

Sardaigne

Ital2

Italie

Floris et Sanna, 1986;

Vrydagh-Laoureux, 1966

Vallouise

Ital3

Italie

Salis et al., 2001

Liban

Liba

Liban

Naffah, 1974

Berbères (Libye)

Liby

Libye

Falco, 1917

Arabes (Libye)

Liby

Libye

Falco, 1917

Malte

Malt

Malte

Bozicevic et al., 1993

Berbères de la région d’Asni

Maro1

Maroc

présente étude

Berbères du Moyen Atlas

Maro2

Maroc

Harich et al., 2002

Marocains de Belgique

Maro3

Maroc

Vrydagh-Laoureux, 1979

Arabes méridionaux  (Doukalla)

Maro4

Maroc

Kandil et al., 1998

Beni Methar

Maro5

Maroc

Gessain, 1957

Portugal

Port

Portugal

Cunha et Abreu, 1954

Bédouins Rwala (Syrie)

Syri

Syrie

Shanklin et al., 1937

Tunisie (Tunis)

Tun

Tunisie

Chamla, 1973

Tableau 1. Base de données pour  l’analyse des dermatoglyphes.

 

Population

Code

Pays

Source de données

Berbères (Tizi-Ouzou)

Alg1

Algérie

Ruffié et al., 1962; (1)

Algérie (Alger)

Alg2

Algérie

Ruffié et al., 1962 ; (1)

Algerie - Zemmora (les Flittas)

Alg3

Algérie

Auzas, 1957

Berbères (Tlemcen)

Alg4

Algérie

Ruffié et al., 1962 ; (1)

Oran

Alg5

Algérie

Auzas, 1957

Touareg de l'Aïr

alg6

Algérie

Barnicot et al., 1954 ; (1)

Arabie Saoudite (tribus de l’est)

ara1

Arabie Saoudite

Maranjiani et al., 1966 ; (3)

Arabie Saoudite (tribus de l’ouest)

ara2

Arabie Saoudite

Saha et al., 1980

Chypre

chy1

Chypre

Poumpouridou et al., 1995

Egypte (Le Caire)

egy1

Egypte

Matta, 1937 ; (1)

Egypte (Sinai)

egy2

Egypte

Bonne et al., 1971 ; (1)

Espagne (Minorque)

esp1

Espagne

Moral, 1986

Espagne (Galice)

esp2

Espagne

Gauch et al., 1952 ; (2)

Espagne (Alpajurras)

esp3

Espagne

Fernandez et al., 1999

Centre de l'Espagne

esp4

Espagne

Colino, 1978

Espagne (Catalogne)

esp5

Espagne

Moreno et Moral, 1983

Espagne (Basques)

esp6

Espagne

Manzano et al., 1996

France (Corse)

fra1

France

Memmi, 1999

Sud de la France

fra2

France

Kherummian, 1961 ; (1)

Grèce  continentale

gre1

Grèce

Tsiakalos et al 1980

Grèce (Plait)

gre2

Grèce

Tills et al 1983 ; (3)

Grèce  (Crète)

gre3

Grèce

Branicot et al., 1965 ; (1)

Italie (Sardaigne)

ita1

Italie

Moral et al ., 1994

Italie du Sud

ita2

Italie

Piazza et al., 1989

Italie (Sicile)

ita3

Italie

Vona et al., 1998

Italie (Lazio)

ita4

Italie

Piazza et al., 1989

Italie du Nord

ita5

Italie

Piazza et al., 1989

Jordanie (Bédouins)

jor1

Jordanie

Saha et al., 1986 ; (3)

Jordanie

jor2

Jordanie

Nabulsi et al., 1997

Liban

lib1

Liban

Ruffié et Taleb, 1965 ; (1)

Libye

lyb1

Libye

Walter et al., 1975 ; (3)

Malte

mal1

Malte

Ikin, 1963 ; (1)

Berbères (Asni)

mar1

Maroc

présente étude

Berbères (Ouarzazate)

mar2

Maroc

Errahaoui, 2002

Berberes (Ait Haddidu)

mar3

Maroc

Johnson et al., 1963

Berbères du Moyen Atlas

mar4

Maroc

Harich, 2002

Haratin: Ait Yazza (Ait Atta)

mar5

Maroc

Mechali et al., 1957

Haratin: Ait Khalifa (Ait Atta)

mar6

Maroc

Mechali et al.,1957

Haratin (Ksar Glagla)

mar7

Maroc

Mechali et al., 1957

Haratin: Ait Ayache (Ait Izdek)

mar8

Maroc

Mechali et al., 1957

Arabes méridionaux  (Doukala)

mar9

Maroc

Kandil, 1999

Maroc: Moulay Driss

mar10

Maroc

Méchali, 1955 in Harich, 2002

Terra de bouro

por1

Portugal

Cruz et al., 1973 ; (3)

Tunisie (global)

tun1

Tunisie

Gherbi et al., 1965 ; (1)

Turquie

tur1

Turquie

Mourant, 1983 in Solignac et al., 1995

Yémen

yem1

Yémen

Tills et al., 1983 ; (3)

Yémen - Habbanite (Juifs)

yem2

Yémen

Bonné, 1970

Tableau 2. Base de données  pour  l’analyse des Groupes sanguins. (1): cité par Mourant et al., 1976 ; (2) : cité par Tills et al., 1983 ; (3) : cité par Roychoudhury et Nei, 1988 ; (4) : cité par Moral, 1986


Résultats

I/ Distributions phénotypiques et alléliques

I-1/ Fréquence des figures digitales dans la population d’Asni

Les fréquences des figures digitales sont de 50.2% pour les boucles ulnaires, de 40.6% pour les tourbillons, 7.7% pour les arcs et de 1.5% pour les boucles radiales. On note plus de boucles radiales et moins d’arcs chez les hommes que chez les femmes (tableau 3). Chez les hommes, les arcs plats sont surtout fréquents au niveau de DIII et GIII, les arcs en tente au niveau du GII, les boucles ulnaires aux doigts V, les doubles boucles aux doigts I des deux mains et les tourbillons au GIV. Les boucles radiales sont rares chez les hommes. Chez les femmes, les arcs ont une fréquence maximale aux DII et GII, les boucles radiales aux GII et GIII, les boucles ulnaires aux DIII et GV, les doubles boucles aux doigts I et les tourbillons aux doigts IV. Il n’y a pas de différence statistiquement significative entre les deux sexes. Pour la symétrie bilatérale, on note une différence statistiquement significative entre la main droite et la main gauche. Cette différence est due essentiellement aux DIII et GIII. Pour les autres doigts, la symétrie est parfaitement respectée.

 

 

Hommes

 

 

DI

DII

DIII

DIV

DV

D

GI

GII

GIII

GIV

GV

G

D+G

 

Total arcs

2

10

10

4

6

6

4

2

8

2

6

6.4

6.2

 

Arcs plats

2

6

8

4

6

4.8

4

6

8

2

4

4.8

4.8

 

Arcs en tente

0

4

2

0

0

1.2

0

6

0

0

2

1.6

1.4

 

Boucles ulnaires

30

36

54

46

76

48.4

44

38

50

46

82

52

50.2

 

Boucles radiales

0

4

0

0

0

0.8

0

14

0

2

0

3.2

2

 

Total tourbillons

68

50

36

50

18

44.8

52

36

42

50

12

38.4

41.6

 

Doubles boucles

20

4

6

4

2

7.2

14

4

4

2

2

5.2

6.2

 

Tourbillons

48

46

30

46

16

37.6

38

32

38

48

10

33.2

35.4

 

P.I. I.

1.66

1.44

1.28

1.12

1.48

6.98

1.48

1.3

1.34

1.48

1.08

6.68

13.66

 

ES

0.07

0.09

0.09

0.07

0.08

0.35

0.08

0.08

0.09

0.08

0.06

0.34

0.69

 

Ecart-type

0.52

0.61

0.61

0.48

0.58

2.47

0.58

0.58

0.63

0.54

0.40

2.44

4.88

 

K-S

3.00

2.26

2.25

2.96

2.37

1.13

2.37

2.39

2.03

2.34

3.25

1.66

1.32

 

 

***

***

***

***

***

NS

***

***

**

***

***

NS

NS

 

Femmes

 

 

DI

DII

DIII

DIV

DV

D

GI

GII

GIII

GIV

GV

G

D+G

Total arcs

6

20

12

4

10

10

2

22

10

4

4

8.4

9.2

 

Arcs plats

6

18

12

2

8

8.8

2

20

10

4

4

8

8.4

 

Arcs en tente

0

2

0

2

2

1.2

0

2

0

0

0

4

2.6

 

Boucles ulnaires

34

46

76

42

72

54

26

32

54

40

80

46.4

50.2

 

Boucles radiales

0

0

0

0

0

0

0

4

4

2

0

2

1

 

Total tourbillons

60

34

12

54

18

36

72

42

32

54

16

43.2

38.6

 

Doubles boucles

16

8

2

4

0

6

34

12

4

0

2

10.8

8.4

 

Tourbillons

44

26

10

50

18

30

38

30

28

54

14

32.4

31.2

 

 

P.I. I.

1.54

1.16

1

1.52

1.1

6.32

1.7

1.22

1.22

1.5

1.12

6.76

13.08

 

ES

0.09

0.10

0.07

0.08

0.07

0.35

0.07

0.11

0.09

0.08

0.06

0.36

0.7

 

Ecart-type

0.61

0.71

0.49

0.54

0.51

2.49

0..51

0.76

0.62

0.58

0.44

2.15

4.96

 

K-S

2.64

1.76

2.69

2.48

2.82

1.04

3.14

1.88

2.26

2.44

3.17

0.95

0.80

 

 

***

*

***

***

***

NS

***

*

***

***

***

NS

NS

Tableau 3. Fréquences des figures digitales (%) et indice de complexité (P.I.I.) par doigt et par sexe dans  la population d’Asni . D = droit, G = gauche,  Nombres I, II,III, IV et V sont relatifs au doigts,  P.I.I. = Pattern Intensity  Index (indice de complexité),  SE =  Erreur Standard, K-S = test de Kolmogrov-Smirnov ,  NS : test non significatif ;  * :  test significatif à 5% ; ** : test significatif à 1%, *** : test significatif à 1‰.

 

Concernant l’indice de complexité, par ordre de complexité décroissant, on trouve chez les hommes les doigts I, II, V, III et IV pour la main droite et I, IV, III, II  et V pour la main gauche. Chez les femmes, on trouve les doigts I, IV, II, V et III pour la main droite et I, IV, II, III et V pour la main gauche. Lorsque chacun des doigts est pris séparément, un écart significatif du nombre de triradii par rapport à la distribution normale est noté chez les deux sexes (test de KS). Lorsqu’ils sont considérés ensemble, aussi bien pour la main droite, la main gauche que les deux mains, on note un alignement à la distribution normale.

 

I- 2/ Fréquence des groupes sanguins dans la population d’Asni 

Le tableau 4 regroupe les résultats pour les trois systèmes de groupes sanguins ABO, Rhésus et Kell. Pour le système ABO,  les fréquences obtenues des 4 phénotypes sont de 37.2%, 19.5%, 2.7% et 40.7% respectivement pour les groupes A, B, AB et O. Les fréquences des allèles sont donc de 63% pour ABO*O, 24% pour ABO*A et 13% pour ABO*B. Pour le système Rhésus, 88,4% d’individus sont Rh+ et 11,6% sont Rh-. Les fréquences pour les 3 gènes C, D et E sont respectivement de 0.393 et 0.607 pour les allèles C et c,  de 0.659 et 0.341 pour les allèles D et d  et de 0.112 et 0.888 pour les allèles E et e. Pour le système Kell, les fréquences des phénotypes K+ et K- sont respectivement de 94.6% et 5.4%.  Les fréquences des allèles sont de 97%  pour K+ et de 3% pour K-.

Les tests du * (équilibre génétique de Hardy Weinberg) montrent que les deux systèmes ABO et Kell sont panmictiques, alors que le système Rhésus est en déséquilibre.

 

Systèmes

Phénotypes

Effectifs observés

Effectifs théoriques

Fréquences alléliques

ABO

A

42

40.680

ABO*A = 0.24

B

22

20.419

ABO*B = 0.13

AB

3

7.050

ABO*O = 0.63

O

46

44.849

 

Total

113

112.999

 = 1,69 NS

Rhésus

DCC-EE

0

0.326

Rh*D =  0.6594

DCC-Ee

0

2.188

Rh*d =  0.3406

DCC-ee

20

17.577

 

DCc-EE

0

0.429

Rh*C = 0.3929

DCc-Ee

6

3.412

Rh*c =  0.6071

DCc-ee

42

27.160

 

Dcc-EE

1

0.662

Rh*E =  0.1119

Dcc-Ee

17

5.272

Rh*e =  0.8881

Dcc-ee

13

41.967

 

CCdd-EE

0

0.036

 

CCdd-Ee

0

0.290

 

CCdd-ee

0

2.307

 

Ccdd-EE

0

0.056

 

Ccdd-Ee

0

0.448

 

Ccdd-ee

0

3.564

 

ccdd-EE

0

0.087

 

ccdd-Ee

0

0.692

 

ddcc-ee

13

5.507

 

Total

112

111.980

       * = 33,97 ***

Kell

K-

105

105.450

Kell*K- = 0.97

K+

6

6.429

Kell*K+ = 0.03

Total

111

111.879

       * = 1,66 NS

Tableau 4. Fréquences alléliques des systèmes sanguins (ABO, Rhésus et Kell) dans la population d’Asni. NS : test non significatif ;  *** : test significatif à 1‰.

 

II/ Position  de la population d’Asni par rapport à diverses populations  méditerranéennes suivant les marqueurs étudiées (dermatoglyphes et les systèmes sanguins ABO et Rhésus)

 II-1/  Etude des figures digitales

Les fréquences des quatre types de dermatoglyphes  ont été comparées à celles des différentes populations de la base de données (figure 1). La classification hiérarchique (dendrogramme) obtenue à partir de la matrice des distances met en évidence deux grands groupes: un premier regroupant les populations de l’Afrique du Nord (y compris la population étudiée), et un deuxième comprenant les populations du sud de l'Europe. A l’exception des populations marocaines qui présentent une grande diversité, on remarque donc une grande cohérence géographique dans ces regroupements. La population d’Asni, bien que présentant des caractéristiques propres qui la différencient des autres populations, se rattache plus au groupe des populations du Sud de la Méditerranée (arabes et berbères) qu'au groupe des populations du Nord (Espagne, France et Italie).

.

Figure 1. Dendrogramme (distances euclidiennes) obtenu à partir de la matrice des fréquences des dermatoglyphes de quelques populations d’Afrique du Nord, Moyen Orient et du Sud de l’Europe

 

Figure 2. Plan factoriel engendré par les deux premiers axes de l’Analyse en Composante Principale calculée à partir des fréquences des allèles des groupes sanguins ABO et Rhésus.

 

II-2/ Etude des systèmes sanguins ABO et Rhésus

L’analyse en composante principale (ACP) a été réalisée pour situer notre population dans l’ensemble Nord-Africain et Méditerranéen à partir des fréquences des deux systèmes ABO et Rhésus. La figure 2 donne la projection des populations dans le plan factoriel engendré par les deux axes ACP1 et ACP2 contribuant simultanément pour 28,2% et 27,5% de la variabilité totale.

L’axe ACP1 oppose les populations suivant les différences de fréquences des gènes C/c et E/e du système Rhésus et de l’allèle ABO*A.  Les allèles RhC et Rhe sont corrélés positivement avec l’axe ACP1. Il oppose l’ensemble des populations marocaines  à certaines populations du Nord de l’Afrique, du Moyen Orient et la majorité  des populations du Sud de l’Europe.

L’axe ACP2 oppose les populations suivant les fréquences des allèles D et d du système Rhésus et la fréquence de l’allèle ABO*B. Les allèles RhD et ABO*B sont corrélés positivement avec cet axe. Ce dernier différencie d’une part, les populations marocaines entre elles, et d’autre part, les populations du sud de l’Europe (surtout l’Italie  par rapport à la France et l’Espagne).

La population d’Asni (mar1) ne se différencie pas suivant ces deux axes. Elle se situe au milieu de l’ensemble des populations, indiquant des valeurs moyennes pour les fréquences des allèles RhD, Rhd, RhC, Rhc et ABO*A par rapport à l’ensemble de la base de données. L’analyse en composante principale basée sur les fréquences des groupes sanguins confirme donc la position intermédiaire de notre population, entre les populations arabes et du Moyen-Orient et les populations du Sud de l’Europe.

 

Discussion et conclusion

Bien que les dermatoglyphes  et les groupes sanguins ne reflètent qu’une faible  partie de la diversité biologique des populations humaines, nous pouvons toutefois émettre quelques hypothèses à partir de la structure génétique des diverses populations et de leurs liens de parenté. La comparaison des populations du pourtour méditerranéen de la base de données montre tout d’abord une différenciation des populations en deux grands groupes. Ils reflètent en majorité les populations des deux rives de la Mer Méditerranée. Les résultats sont similaires aussi bien pour l’analyse des dermatoglyphes  que pour celle des groupes sanguins. Cette différenciation génétique peut s’expliquer par l’existence d’une barrière géographique à la migration : la Méditerranée aurait pu agir comme une barrière géographique durant une période très éloignée de la notre. Elle aurait conduit à  une évolution indépendante des populations après leur implantation (Bosch et al., 1997, Simoni et al., 1999).  Cette barrière n’est évidemment pas totale ;  la structure génétique des populations marocaines apparaît intermédiaire entre celle des Européens du sud et celle des Nord Africains et des Moyen Orientaux. Il est clair que les populations marocaines sont placées à un carrefour d’influences provenant des populations du Proche-Orient, de l’Europe et de l’Afrique sub-Saharienne. Tout au long de l’histoire, des grands flux migratoires nord-sud et est-ouest ont existé. Arnaiz Villena et Al. (1999 a,b) rapportent que le berbère se parlait des Iles Canaries (Guanche) jusqu’à l’Egypte, et de la côte sud de la Méditerranéenne jusqu’à l’aire subsaharienne. Les peuples berbères ont été forcés à émigrer vers 6 000 ans avant J.-C., lorsque les conditions hyper arides du Sahara se sont établies. Ils se sont dirigés vers les Iles Canaries, vers le Proche Orient, vers la péninsule ibérique et vers les îles méditerranéennes. Les populations d’Afrique du Nord pourraient aussi avoir peuplé certaines régions de l’Europe du Sud et traversé le détroit de Gibraltar à une époque où il n’était pas encore sous les eaux (Chabaani et Cox, 1988). Une partie du patrimoine génétique et culturel des ibères est due aux Berbères. La langue basque est très apparentée avec le berbère (Arnaiz Villena, 1999). La différenciation génétique de la population marocaine peut aussi avoir une origine plus récente et être expliquée en partie par la conjonction de nombreux autres facteurs, telles que les contraintes géographiques et orographiques, ou encore l’hétérogénéité culturelle.

La proximité génétique des populations arabophones et berbérophones est aussi un résultat important à souligner, en accord avec la majorité des observations effectuées à l’aide de nombreux autres marqueurs génétiques (Dugoujon et al., 2003). Cette proximité indique que contrairement à l’idée reçue d’une islamisation principalement culturelle du Nord de l’Afrique, celle-ci aurait  eu aussi un impact génétique important.

En ce qui concerne la population d’Asni, bien qu’elle se situe clairement au sein de la variabilité de la majorité des populations sud méditerranéennes, celle-ci présente des fréquences qui la différencie des autres populations. Cette différenciation peut  s’expliquer par son isolement relatif dû aux  conditions de vie particulières des zones de haute montagne, propices à l’endogamie, aux effets fondateurs et à la dérive génétique.

 Il est également important de souligner que l’histoire de quelques gènes ne traduit pas forcement celle d’une population. D’où la nécessité de recourir à un grand nombre de gènes variables pour retracer les migrations et mesurer les distances génétiques.

 

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