Coulibaly, S.K., Keïta, M.B., Danfaga, B.,
Sogoba, A., Simaga, I., Maïga, A.I., 2018. Etudes des intoxications aiguës dans
la préfecture de Kati, région de Koulikoro, Mali. Antropo, 40, 43-51.
www.didac.ehu.es/antropo
Etudes des intoxications aiguës dans
la préfecture de Kati, région de Koulikoro, Mali
Acute
poisoning in the Kati prefecture, Koulikoro Region, Mali
Sanou Khô Coulibaly1, 2, Moussa Balla Keïta2,
Bakary Danfaga2, Adama Sogoba2, Ismaël Simaga2,
Ababacar Ibrahim Maïga3
1
Faculté
de Médecine et d’Odontostomatologie (BP 1805), Université des Sciences, des
Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB), Mali
2
Centre
de Santé de Référence de Kati, région de Koulikoro, Mali
3
Faculté
de Pharmacie, USTTB, Mali
Auteur correspondant : Sanou
Khô Coulibaly. sanoucoul@yahoo.fr / drpap75@gmail.com
Mots clés : Intoxications,
épidémiologie, facteurs de risque, Kati, Mali
Key
words: Poisoning, epidemiology, risk factors, Kati, Mali
Résumé
Les pathologies toxiques représentent une des préoccupations
pour la médecine pré-hospitalière, les services d’accueil des urgences et de
réanimation à travers le monde.
Afin d’actualiser ces données épidémiologies au Mali, la
présente étude vise à déterminer les caractéristiques cliniques et les facteurs
de risques des cas d’intoxication aiguë dans le district sanitaire du cercle de
Kati.
Il s’agit d’une étude rétro-prospective sur une période de
10 ans durant laquelle 567 cas ont été obtenus.
Les personnes intoxiquées étaient majoritairement
représentées par les enfants (244 cas), P<10-3. Les symptômes
liés aux produits en cause (surtout par venin des animaux toxiques, 62% et par salmonelloses
alimentaires, 21%) étaient dominés par des signes gastro-entériques et neurologiques.
La plupart des intoxications étaient d’origine accidentelle (98%). L’usage des
médicaments (60 cas) et les morsures et envenimations accidentelles (353 cas)
étaient très significatives, RR=0,6 ; IC95% = [0,4
– 1,8]. Les patients ont fait des traitements traditionnels dans 18% des
cas, avant leur admission. Dès l’hospitalisation, le pansement gastrique, le
sérum antivenimeux, l’atropine et le charbon activé ont été les molécules les
plus administrées. L’évolution était bonne malgré 1 cas de décès par
envenimation ophidienne. Le suivi post-hospitalier a été observé dans 5% des
cas.
Abstract
Toxic pathologies are a concern for
pre-hospital medicine, emergency and resuscitation services around the world.
In order to update epidemiologicals
data in Mali, the present study aims to determine the clinical characteristics
and risk factors of acute intoxication cases in the health district of Kati
prefecture.
This is a 10-year prospective and retrospective
study during which 567 cases were obtained. The intoxicated people were mostly
represented by the children (244 cases), P<10-3. Symptoms related
to the products in question (especially venom from toxic animals, 62% and food
salmonellosis, 21%) were dominated by gastro-enteric and neurological signs.
Most poisonings were accidental (98%). Drug use (60 cases) and accidental snakebites
and envenomations (353 cases) were very significant, RR = 0.6; IC95% =
[0.4 - 1.8]. Patients had traditional treatment, 18% of cases before admission.
From the time of hospitalization, gastric dressing, antivenom serum, atropine
and activated charcoal were the most commonly administered drugs. The evolution
was good despite 1 case of death by ophidian envenimation. Post-hospital
follow-up was observed in 5% cases.
Introduction
Les pathologies toxiques représentent une des préoccupations
pour la médecine pré-hospitalière, les services d’accueil des urgences et de
réanimation, ainsi que les Centres Anti Poisons (CAP) à travers le monde. En 2004,
selon les données de l’OMS, 346 000 personnes sont décédées à la suite
d’une intoxication accidentelle dans le monde, dont 91% dans des pays à revenu
faible ou intermédiaire entraînant la perte de plus de 7,4 millions d’années de
vie en bonne santé. Près d’un million de
personnes se suicident chaque année, dont un grand nombre d’entre elles par ingestion
des produits chimiques. L’absorption délibérée de pesticide entraîne 370 000
décès chaque année (Lebel et al.
2009 ; Bronstein et al.
2010 ; OMS, 2015). Une étude rétrospective au Centre Hospitalier Universitaire
(CHU) de Sétif (Algérie) entre janvier 2008 et avril 2012 a enregistré 4003 cas
d’intoxication aiguë (Mahdeb et al.
2013).
Concernant les animaux toxiques, selon l’OMS les morsures de
serpent occupent la 1ère position avec 5 000 000 cas par an, 500 000
envenimations entrainant 150 000 décès en l’absence de traitement rapide
(Chippaux et Goyffon, 2006).
En raison de la fréquence, de la
diversité et de la gravité, la problématique des intoxications a déjà été le
sujet de quelques études et publications au Mali (Coulibaly et al. 2012 ; Dramé et al. 2005 ; Diallo et al. 2013).
Afin d’actualiser ces données épidémiologies, la présente
étude vise à déterminer les caractéristiques cliniques et les facteurs de
risques des cas d’intoxication aiguess dans le district sanitaire du cercle de
Kati (CSRéf).
Méthodologie
Cadre d’étude : L’étude s’est déroulée au CSRéf de Kati (région
de Koulikoro, Mali), situé à 15 km de Bamako.
Type et période d’étude : Il s’agit d’une
étude rétro-prospective descriptive, sur une
période de 10 ans, répartie de manière
aléatoire :
- Etude
rétrospective : du 1er janvier 2006 au 31 Avril 2015 (9 ans et
4 mois),
- Etude
prospective : du 1er Mai 2015 au 31 Décembre 2015 (8 mois).
Population d’étude : Elle a concerné les patients ayant consulté ou
référé pour intoxication aiguë dans
le service de consultation externe du CSRéf de Kati.
Échantillonnage : La taille de la
population n’était pas prédéterminée vu
le caractère rétro-prospective des intoxications. Tous les dossiers
et registres de consultation répondant aux critères d’étude ont été inclus (les
patients chez lesquels, l’anamnèse, l’examen clinique ou biologique étaient en
faveur d’une intoxication aiguë). Les tranches d’âge utilisées ont
été celles de l’IPCS (international
product chimical and safety) de l’OMS (Lefèvre et al. 2000) : Nouveau-nés [0 - 1mois[, Nourrissons [1mois - 1
an[, Bébé marcheurs [1 - 5 ans[, Enfants [5 - 15 ans[, Adolescent [15 - 20
ans[, Adulte [20 - 75 ans[ , Personnes âgées 75 ans et plus. Les données ont
été analysées sur le logiciel SPSS version 20.0.
Résultats
A l’issue de l’étude, 567 cas ont été obtenus: 494 cas (87%)
pour les études rétrospectives et 73 cas (13%)
pour les études prospectives. Compte de la taille de l’echantillon, une analyse
des données cumulées a été effectuée (permettant de calculer les facteurs de
risque). La figure 1 montre la
répartition des cas selon le sexe.
La plupart des patients (53% des cas) étaient de sexe
masculin (Sexe ratio H/F:1,1).
Figure 1. Répartition
des cas selon le sexe.
Figure 1. Gender
distribution of cases.
Les tableaux 1 et 2 montrent la répartition des tranches
d’âge IPCS (International Product and
Chemical Safety) Intox concernant les médicaments et aliments de même que
les morsures et piqûres d’animaux toxiques.
Les adultes ont été les plus représentés (P= 10-3).
La majorité des victimes étaient âgées de 15 ans et plus,
68% (P<10-3)
La moyenne d’âge est de 24±17 ans. Le délai d’admission 14±2
heures.
Tranches d’âge |
Nombre des cas |
Pourcentage (%) |
Nouveau-né [0 - 1 mois
[ |
0 |
0 |
Nourrisson [1 mois
– 1 an [ |
0 |
0 |
Bébé marcheur [1 - 5
ans [ |
22 |
10 |
Enfant [5 - 14 ans [ |
45 |
21 |
Adolescent [14 - 20
ans [ |
36 |
17 |
Adulte [20 - 75ans [ |
108 |
51 |
Personne âgé 75ans et
plus |
3 |
1 |
TOTAL |
214 |
100 |
Tableau 1. Répartition
des patients en fonction des tranches d’âge IPCS Intox.
Table 1. Distribution
of patients according to IPCS Intox age groups.
Tranches d’âges |
Nombre des cas (%) |
<15ans |
113 (32) |
15 ans et plus |
240 (68) |
TOTAL |
353 (100) |
Tableau 2. Répartition des victimes des morsures
et piqûres par animaux toxiques (serpents, scorpions et abeilles) en fonction
des Tranches d’âge
Table 2. Distribution
of victims of bites and stings by toxic animals (snakes, scorpions and bees)
according to age groups
La distribution des intoxiqués en fonction de leur
profession est illustrée selon la figure 2.
Les personnes intoxiquées étaient majoritairement
représentées par les enfants, 244 cas (soit 44%) et les femmes aux foyers, 117
cas (soit 21%). P < 10-3
La figure 3 montre les différents produits responsables des
intoxications aiguës.
Les produits les plus incriminés étaient les venins des
animaux toxiques (serpents, scorpions et abeilles) dans 353 cas (soit 62%).
Figure 2. Répartition des
patients en fonction des professions. Autres : Sans emplois (fixe),
démarcheurs, chasseurs.
Figure 2. Distribution
of patients by occupation. Other: Unemployed (permanent), direct sellers,
hunters.
Figure 3. Répartition selon
les produits responsables de ces intoxications.
Figure 3. Distribution
according to the products responsible for these poisonings.
Selon la figure 4, les facteurs de risque des intoxications
en fonction de la classe pharmacologique des produits incriminés et la
profession des patients sont illustrées.
La plupart des patients intoxiqués selon le produit
incriminé est respectivement : venin (353 cas), produits alimentaires (119
cas) et antipaludiques (29 cas). λ= 1153 ; P= 0.
La figure 5 montre le type d’intoxication rencontré.
Les circonstances de survenues accidentelles ont été les
plus représentées, 98% des cas X2 =
226 ; ddl = 4 ; P= 0.
Figure 4. Facteurs de
risque selon la profession et les produits responsables des intoxications.
Figure 4. Risk factors
by occupation and products responsible for poisoning.
Figure 5. Répartition du
type d’intoxication.
Figure 5. Distribution
of the type of intoxication.
Le tableau 3 récapitule les cas d’intoxication selon le
type, la saison et la symptomatologie.
La plupart des patients étaient accidentellement intoxiqués
(98% des cas) au cours de la saison humide (56% des cas). Les symptômes
organiques étaient dominés respectivement par les signes gastro-entériques et neurologiques
(69 et 67% des cas) ; P< 10-3.
Le tableau 4 montre la répartition des produits toxiques en
fonction du sexe.
Le sexe masculin (311 des cas), les venins (353 cas) et les
produits alimentaires (119 cas) sont les plus représentés avec risque relatif
(RR) = 0,6 ; P = 10-3 ; IC95% =
[0,4 – 1,8].
Caractéristiques des patients |
Effectifs
(%) |
|
Types d’intoxication |
Accidentelle |
558 (98) |
Volontaire |
9 (2) |
|
Saison d’intoxication |
Sèche |
62 (11) |
Humide (pluvieuse) |
316 (56) |
|
Froide |
189 (33) |
|
Symptômes organiques |
Gastro-entériques |
389 (69) |
Neurologiques |
378 (67) |
|
Cardiovasculaires |
205 (36) |
|
Dermatologiques |
288 (51) |
|
Bucco-dentaires |
49 (9) |
|
Urinaires |
183 (33) |
Tableau 3. Distribution
des intoxications selon le type, la saison et la symptomatologie.
Table 3. Distribution
of poisonings by type, season and symptomatology.
Groupe des produits toxiques |
Sexe |
||
Masculin |
Féminin |
Total |
|
Médicaments |
16 (27%) |
44 (73%) |
60 |
Phytosanitaires |
5 (63%) |
3 (37%) |
8 |
Aliments |
70 (59%) |
49 (41%) |
119 |
Venins |
200 (57%) |
153 (43%) |
353 |
Pesticides |
5 (100%) |
0 (0%) |
5 |
Hydrocarbures |
4 (67%) |
2 (33%) |
6 |
Vapeurs et gaz irritants |
11 (69%) |
5 (31%) |
16 |
Total |
311 (55%) |
256 (45%) |
567 |
Tableau 4. Répartition des toxiques les plus
incriminés selon le sexe.
Table 4.
Distribution of the most incriminated toxic substances by gender.
Au cours de cette étude le lieu de l’intoxication était
connu dans 77 cas sur 567.
Selon la figure 6, les intoxications à domicile (49%) et en
milieu professionnel (46%) sont les plus représentées.
Le bilan complémentaire a été effectué dans 797 cas (soit
141%) selon la figure 7.
L’ionogramme sanguin (233 cas, soit 41%) et la NFS
(Numération Formule sanguine), 32 % des cas ont été les plus représentées.
Figure
6.
Répartition des lieux de l’intoxication.
Figure
6.
Distribution of poisoning sites.
Figure 7. Répartition
des examens complémentaires effectués. ASP : Radiographie de l’abdomen
sans préparation ; NFS : Numération formule sanguine ; TP :
Taux de prothrombine ; TCTS : Test de coagulabilité sur tube sec.
Figure 7. Distribution
of additional examinations carried out. ASP: Radiography of the abdomen without
preparation; CBC: Blood count; PT: Prothrombin rate; TCTS: Coagulability test
on dry tube.
Selon le tableau 5, certains gestes ont été effectués par
les patients avant leur admission (104 cas, soit 18%).
L’ingestion de lait par les patients avant l’admission au
CSRéf a été la plus représentée (38% des cas).
Tous les patients ont reçu un traitement symptomatique et
certain, un traitement spécifique selon le tableau 6.
Selon le résultat, sur 567 patients admis, 71% ont bénéficié
d’un pansement gastrique et 27%, un traitement spécifique (SAV et atropine). Le
lavage gastrique a été le geste le plus pratiqué comme traitement épurateur
(13% des cas).
La durée d’hospitalisation était en moyenne de 72 heures.
L’évolution était favorable dans l’ensemble (1 cas de décès par envenimation)
et le suivi post-hospitalier n’était connu que dans 5% des cas.
Geste effectués |
Nombre de cas |
Pourcentage % |
Ingestion de lait |
40 |
38 |
Plantes traditionnelles
non spécifiées |
12 |
12 |
Garrot |
7 |
7 |
Poudre noire non
spécifiée |
15 |
14 |
Talisman |
15 |
14 |
Incision et pierre
noire |
7 |
7 |
Scarification |
7 |
7 |
Essence |
1 |
1 |
Total |
104 |
100 |
Tableau
5. Répartition des traitements effectués par les
patients avant admission au CSRéf
Table
5. Distribution of treatments performed by
patients before admission to the CSRef
Désignations des taitements (N=567) |
Effectifs
(E) |
Pourcentage
% : (E/N) |
|
Symptomatiques |
Pansements gastriques |
401 |
71 |
Antalgiques |
343 |
60 |
|
Diurétiques |
187 |
33 |
|
Anticonvulsivants |
73 |
13 |
|
Antibiotiques |
104 |
18 |
|
Antiseptiques |
259 |
46 |
|
Corticoïdes |
64 |
11 |
|
Antipaludiques |
46 |
8 |
|
Spécifiques |
Sérum antivenimeux (SAV) |
81 |
14 |
Atropine |
73 |
13 |
|
Epurateur |
Charbon activé |
285 |
50 |
Vomissements provoqués |
18 |
3 |
|
Lavages gastriques |
75 |
13 |
Tableau 6. Répartition des
classes thérapeutiques utilisées et gestes appliqués.
Table 6. Distribution of
therapeutic classes used and gestures applied.
Discussion
Durant cette étude, le
sexe masculin était le plus exposé (53% des cas), de même que les adultes
selon les classe d’âge INTOX et envenimations. Néanmoins, les enfants demeurent
les couches plus exposées et plus fragiles, comme dans d’autres études (Sylla et al. 2006, Diallo et al. 2012, Coulibaly et al.
2013). Les femmes aux foyers (117 cas, soit 21%) et les paysans (70 cas, soit
12%) avaient une relation statistique très significatives compte tenu des
expositions accidentelles aux pesticides et aux morsures de serpents en milieu
agricole (Cherin et al. 2012,
Coulibaly et al. 2015 b). Selon nos
résultats et dans d’autres études, le délai d’admission était un peu plus d’une
demi-journée (14±2 heures). Concernant les produits en cause des intoxications,
surtout par animaux toxiques (62%) et par salmonelloses alimentaires (21%), les
symptômes (gastro-entériques, 69% et
neurologique, 67%) pouvaient être gravissimes (P<10-3) à cause du retard de
consultation (Chippaux, 2005 ; Hami et
al. 2010 ; Merger et al.
2012 ; Coulibaly et al. 2012).
La plupart de ces intoxications sont d’origine accidentelle
(98%) survenant pendant la saison pluvieuse où les paysans (12%) sont
accompagnés par des enfants (43%) aux champs et les femmes sont en activités
aux foyers et dans les bois. Ces données sont corrélées par la fréquence des intoxications
à domicile (49% des cas) et en milieu professionnel (46% des cas). Au cours de
cette période, l’usage des pesticides et des médicaments respectivement, 5 et
60 cas et plus grave, les morsures et les envenimations accidentelles (353 cas)
sont très significatives (P=10-3 )
avec des risques relatifs non négligeables Ic95% = [0,4 – 1,8],
(Koné et al. 2016 ; Coulibaly et al. 2013 ; Diallo et al. 2013 ; Villa et al. 2008 ; Maïga, 2006). La
plupart des patients ont pu effectuer des bilans complémentaires
(ionogramme : 41% ; NFS : 32% et TCTS : 14% pour les
d’envenimation) nécessaire pour une meilleur prise en charge d’urgence (Danel
et Bismuth, 1999 ; Coulibaly et al.
2015a). Selon nos résultats, sur le plan thérapeutique, 104 patients sur 567
(soit 18%) ont fait des traitements (traditionnels ou modernes) avant leur
admission. Parmi ces patients, ont ingéré du lait liquide, appliqué des poudres
noirs non spécifique sur le corps et des talismans traditionnels
respectivement, dans 40 et 2 fois 17 cas. Ces gestes peuvent retarder le
temps d’admission et favoriser les complications (Hami et al. 2010 ; Coulibaly et
al, 2013 ; Diallo et al,
2013). A l’admission, respectivement, 260% ; 27 et 66% des patients ont
reçu des traitements symptomatiques, spécifiques et d’épuration gastrique. Pour
cela, le pansement gastrique, le sérum antivenimeux, l’atropine et le charbon
active ont été les molécules les plus administrées en concordance avec d’autres
étude (Achour et al. 2003 ;
Bismuth et al. 2002). L’hospitalisation
a été de courte durée (en moyenne 72 heures) avec une bonne évolution (malgré 1
cas de décès pour retard de consultation, des suites d’une envenimation
ophidienne). Le suivi post-hospitalier n’a pu être connu que dans 5% des cas.
Ces travaux sont comparables à ceux de Maïga, 2006 et de Coulibaly et al. 2012 et 2013, montrant
l’efficacité thérapeutique sur le plan clinique et biologique et les problèmes
de suivi.
Conclusion
Le diagnostic et la bonne prise en charge des cas
d’intoxication nécessitent la notification et la formation du personnel de
santé. Cette étude en est une illustration.
Conflit d’intérêt : Aucun.
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