Moussouni, A., Aouar, A., Otmani, S., Chabni, N., Sidiyekhlef, A., 2017. Etude de l’impact de la consanguinité sur l’avortement et la mortalité dans la population de Sabra (ouest algérien). Antropo, 37, 149-160. www.didac.ehu.es/antropo


 

Etude de l’impact de la consanguinité sur l’avortement et la mortalité dans la population de Sabra (ouest algérien)

 

Study of the impact of consanguinity on abortion and mortality in the population of Sabra (western Algeria)

 

Abdellatif Moussouni1,2, Ammaria Aouar2,3,  Salima Otmani2, Nafissa Chabni4, Adel Sidiyekhlef 2

 

1Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques (station de Tlemcen), Algérie.

2Laboratoire d’Anthropologie des Religions et de leur Comparaison, Faculté des Sciences Humaines et Sociales, Université Abou bekr Belkaïd de Tlemcen, Algérie.

3Laboratoire de Valorisation de l’Action de l’Homme pour la Protection de l’Environnement et Application en Santé Public (équipe Environnement et Santé), Faculté des Sciences, Université Abou Bekr Belkaid de Tlemcen, Algérie.

Service d’Epidémiologie et de Démographie, CHU de Tlemcen, Algérie.

 

Auteur chargé de la correspondance: Abdellatif Moussouni,  Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques (station de Tlemcen), Algérie. abdellatif.moussouni@gmail.com.

 

Mots-clés: Population, Sabra (Algérie), mariage consanguin, avortement,  mortalité, Méditerranée.

 

Keywords: Population, Sabra (Algeria), consanguineous marriage,  abortion, mortality, Mediterranean.

 

Résumé

Le mariage consanguin fait référence aux unions contractées entre deux personnes ayant au moins un ancêtre commun. Ce mariage a été pratiqué depuis l'existence précoce des humains. Aujourd’hui ce comportement matrimonial est largement pratiqué dans plusieurs communautés avec des taux variables dont les plus élevés sont enregistrés dans les  pays  arabo-musulmanes.  Des recherches menées auprès de ces populations et celles du monde entier ont montré un impact de la consanguinité sur les paramètres de santé dû principalement à l’augmentation de l’homozygotie.La présente étude porte sur la population rurale de Sabra (ouest algérien) et  a pour objectif  de déterminer la prévalence de la consanguinité et d’analyser certains effets de ce type d'union (l’avortement et la mortalité).

Une enquête prospective a été réalisée sur 123 personnes en couple, échantillonnés au hasard dans l'Établissement de Proximité de la Santé Public de Sabra (EPSP). Les  résultats ont conduit à un taux des unions entre apparentés relativement élevée qui est de l'ordre de 33,33%, avec une légère préférence pour les unions entre cousins du deuxième degré.

De plus, ils ont mis en évidence une association significative entre la consanguinité et l’incidence de quelques  affections de santé, à savoir  l’avortement  et la mortalité.

 

Abstract

Inbreeding marriage refers to unions contracted between two persons with at least one common ancestor. This marriage has been practiced since the early existence of humans. Today, this marital behavior is widely practiced in several communities with varying rates, the highest being in the Arab Muslim countries. Research of these populations and those of the whole world showed an impact of consanguinity on the health parameters due mainly to the increase in homozygosity.

This study focuses on the rural population of Sabra (western Algeria) and aims to determine the prevalence of inbreeding and to analyze some of the effects of this type of union (abortion and mortality).

A prospective survey was carried out on 123 people in a couple, sampled at random in the Sabra Public Health Proximity Establishment (EPSP). The results resulted in a relatively high level of related-party unions, which is in the order of 33.33%, with a slight preference for second-cousin unions.

In addition, they showed a significant association between inbreeding and the incidence of some health conditions, namely abortion and mortality.

 

Introduction

Les liens de parenté sont universellement employés pour définir les relations biologiques et sociales, mais les sociétés considèrent la parenté de différentes façons.

Sur les quelques dix mille sociétés ou groupes locaux coexistant aujourd'hui à la surface du globe, on ne compte neuf systèmes de parenté, dont les composantes sont au nombre de six: des rapports de filiation et de descendance, des rapports d'alliance, des principes de résidence après le mariage, des terminologies de parenté, des représentations de la conception des enfants et du rôle de chaque sexe dans cette conception, ainsi que le tabou de l'inceste et d'autres interdits attachés à certains degrés de parenté (Godelier et Mingasson, 2006).

Sensible aux mouvements sociaux, le mariage constitue un bon indicateur de l'étude de l'évolution des attitudes matrimoniales. Cette institution reste la base qui décide la plupart des redistributions des gènes entre les individus au fil des générations et de  poursuivre de près le sort du patrimoine génétique de la population (Talbi et al., 2008).

Le critère de la consanguinité dans la détermination de la parenté est à employer avec une grande prudence, car les conceptions scientifiques sur les relations génétiques ne sont pas partagées par toutes les sociétés. Chaque système de parenté définit d'une façon qui lui est propre la notion de la consanguinité et de l'inceste (Ghasarian, 1996).

La consanguinité est en effet un cas particulier des liens matrimoniaux entre les conjoints, définie comme le phénomène qui résulte de l’union entre individus apparentés, ayant  au moins un ancêtre commun.

Les généticiens classent ce type de mariage selon le coefficient de consanguinité, défini par la probabilité qu'un descendant de couple consanguin possède en un locus donné deux allèles identiques par descendances (Denic, 2003).

Les mariages consanguins ont été pratiqués depuis l’existence précoce de l’Homme. Actuellement, environ 20% des populations du monde vivent dans des communautés consanguines (Modell et Darr, 2002; Tadmori et al., 2009). La fréquence des unions consanguines dépend de la taille de la population, de son degré d'isolement et de l'existence des pratiques socio- économiques et culturelles  (Valls, 1982).

En général, les populations arabo-musulmanes sont les plus concernées par cette pratique (Talbi et al., 2007).

L'impact de telle pratique n'est pas toujours bien compris d'un point de vue pratique même s'il l'est de point de vue théorique (Biémont, communication personnelle). La variabilité génétique inter et intra-population, peut être considérablement réduite par la consanguinité. Il est connu que l'accroissement du degré de consanguinité provoque un accroissement de l'homozygotie que ce soit au niveau des individus ou au niveau des populations. Il en résulte une plus grande homogénéité au sein des populations ainsi que l'augmentation d'apparition des anomalies par fixation des gènes défavorables (Biémont et al., 1974; Solignac et al., 1995).

Depuis longtemps, les effets biologiques des mariages consanguins sur les paramètres de la  santé, notamment la fécondité, la mortalité et la morbidité retiennent l'attention des médecins, biologistes et généticiens. Ceci a entraîné une abondance de publications depuis la fin du XXème siècle (Abdulrazzaq et al., 1997;  Zlotogora et al., 2000; Bener et Alali., 2006; Tadmouri et al., 2009; Bittles et Hamamy 2010; Bener, 2012; Bildirici et al., 2011; Yamamah et al., 2013; Ehlayel et al., 2013;  Anwar et al., 2014; Saadat, 2015; Abbad et al., 2016; Riaz et al., 2016).

De même, des études réalisées en vue de chercher les effets de la consanguinité  en santé public  sur  les populations Algériennes (Benallegue et Kedji, 1984; Zaoui et Biemont, 2002; Aouar et al., 2005) ont aussi souligné l'importance de la consanguinité qui demeure un phénomène social en Algérie, une pratique matrimoniale au nom d’une sécurité financière et affective.

En  raison de l'évolution socio-culturelle de la société algérienne, l'étendue de l'exode rural ainsi que devant la rareté des données anthropo-génétiques sur ces populations, l’objectif principal de la présente étude est de décrire les mariages consanguins en termes de structure (taux, type de parenté), et de déterminer les conséquences biologiques de la consanguinité les dans la population rurale de Sabra dans l’extrême ouest algérien (Figure 1).

 

Figure 1. Carte de situation géographique de la population rurale de Sabra au sein de la wilaya de Tlemcen.

Figure 1. Map of the rural population of Sabra in the wilaya of Tlemcen.

 

Matériels et Méthodes 

Notre étude se propose pour décrire au mieux la perception des mariages consanguins,  déterminer la fréquence de la consanguinité et estimer ses effets sur la santé et les paramètres de santé (l’avortement et la mortalité). Cette étude a porté sur la population rurale de Sabra dans l’ouest algérien.

Durant une période d'environ une année, une enquête prospective a été réalisée en milieu hospitalier (Etablissement de proximité de la santé public de Sabra; EPSP), nous avons interviewé 123 individus vivant en couple, originaires de la région depuis au moins trois génération.

L’enquête a été menée à l’aide d’un questionnaire préétablie par notre équipe: environnement et santé. Il nous a permis de recueillir un certain  nombre de données sociodémographiques, culturelles et sanitaires.oute personne incluse dans cette étude est informée et consentante (décret exécutif n° 276 du 06 juillet 1992 portant le code de déontologie médicale).

 

Traitement de données 

Afin d’analyser la fécondité des couples et la mortalité de leur progéniture dans de la population de Sabra nous avons calculé les taux de l’avortement et de la mortalité. De plus nous avons estimé pour ces derniers  paramètres le risque relatif et le risque attribuable.

 

Le risque relatif

Le risque relatif (RR) est défini comme étant le rapport entre la probabilité de décès parmi les enfants issus de mariages consanguins (Rc) et la probabilité de décès parmi les enfants issus de mariages non consanguins (Rnc).

RR = Rc / Rnc.

Un risque relatif  plus grand que 1 signifie que le risque de mortalité parmi les enfants issus de mariages consanguins est accru à celui des enfants issus de mariages non consanguins. Si le RR est de 1, la  descendance des mariages consanguins n'est pas  plus à risque que celle des mariages non consanguins. Cependant si le RR est compris entre 0 et 1, le risque de mortalité parmi les enfants issus de mariages consanguins est inférieur à celui des enfants issus de mariages non consanguins.

 

Le risque attribuable

Le risque attribuable (RA) est la partie du risque pouvant être liée directement au facteur étudié. Dans le cas qui nous intéresse, le facteur étudié est la consanguinité. Parmi les formules qui ont été élaborées pour calculer le risque attribuable nous avons le risque attribuable proportionnel de la population (RApp). Ce risque attribuable proportionnel de la population tient compte de la fréquence des mariages consanguins (Pc) dans la population et se calcule selon la formule:

RApp = Pc (RR - 1 ) / 1 + Pc (RR - 1 ).

L'excès de mortalité associé à la consanguinité peut être exprimé comme le risque attribuable pour la population dans son ensemble ou pour une catégorie déterminée de mariages consanguins.

Pour traiter nos  données nous avons utilisé aussi le test chi-carré χ2 d’indépendance réalisé par le logiciel statistique MINITAB version 15.

 

Résultats et discussion

Fréquence de la consanguinité au sein de la population de Sabra 

Nombreux les Algériens qui, pour des motivations culturelles ou encore économiques optent pour un mariage avec un partenaire apparenté.

Sur les 123 personnes interviewées, nous avons enregistré une fréquence de 33,33% des mariages consanguins (Tableau 1). Elle  représente presque le un tiers (1/3) des unions au sein de notre population. Ceci  pourrait être expliqué par le fait que les individus utilisent les mariages consanguins dans leurs vies comme une tradition. La famille se trouve dans beaucoup de cas très unie par des facteurs socio-économiques qui obligent les membres de cette famille à vivre dans une étroite proximité.

 

Couples

Effectifs & pourcentages

 Couples Consanguins

De 1 er degré

16 (13,00%)

41 (33,33%)

De 2ème degré

25 (20,33%)

Couples non  Consanguins

82 (67,67%)

Total des couples

123

Tableau 1. Répartition de la consanguinité dans la population rurale de Sabra.

Table 1. Distribution of consanguinity in the rural population of Sabra.

 

Cette fréquence  reste inférieure  par rapport à la moyenne Algérienne qui est de 38,8% selon une étude réalisée en 2007 par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM, 2007). Elle demeure comparable au taux moyen des unions consanguines de Tlemcen estimé à 34% (Zaoui et Biémont, 2002).

Quant à la distribution concernant le type de parenté entre les conjoints (c'est à dire cousins du premier degré et cousins du second degré), nous avons constaté dans notre population une légère préférence pour les mariages entre cousins du deuxième degré (20.33%) chez les couples étudiés. Ce résultat rejoint celui trouvé en Algérie par Benallègue et Kedji, (1984).

Cependant, ce résultat ne corrobore pas celui enregistré dans les populations des monts et des hauts plateaux de Tlemcen (Aouar et al., 2005), qui préfèrent les mariages consanguins entre cousins du premier degré. Ce type d'union constitue en fait un trait caractéristique des populations Arabo-musulmanes (Khlat, 1986).

 

Variation temporelle des mariages consanguins au sein de la population de Sabra

Les résultats  de la variation temporelle des mariages consanguins par année de mariage regroupés en classes de dix ans dans le tableau 2 montrent une nette décroissance des proportions de la consanguinité. Ces résultats s'accordent avec ceux des enquêtes nationales de 1970 et 1979 réalisées par Mokkadem, (1981) qui révèlent une diminution des proportions de mariages entre apparentés au fil du temps.

 

Années

1941-1950

1951-1960

1961-1970

1971-1980

1981-1990

Couples Consanguins  du

1er degré

 

N

%

1

40

2

12,5

5

14,28

5

13,89

3

11,54

Couples Consanguins  du

2ème degré

 

N

%

5

50

6

37,5

6

17,14

5

13,89

3

11,54

Couples non

Consanguins

 

N

%

4

40

8

50

24

68,58

26

72,22

20

76,92

Total des couples

 

10

16

35

36

26

Tableau 2. Répartition de la consanguinité par année de mariage dans la population de Sabra.

Table 2. Distribution of consanguinity by year of marriage in the population of Sabra.

 

Variabilité inter-localités de la fréquence des unions consanguines de la population de Sabra comparée avec celles des populations de la wilaya de Tlemcen 

L'analyse de la variation spatiale des mariages consanguins dans la région de Tlemcen, montre que le taux de consanguinité inter-localités varie entre 24,79% et 85,49% (Figure 3).

Le taux de consanguinité de la population de Sabra (33,33%) reste nettement inférieur à ceux observés dans les hauts plateaux et les monts de de la wilaya représentés respectivement  par la population de Sidi el Djillali (85,49%) et celles de Ain Ghoraba (57,55%) et de Ouled Mimoune (42,80%) (Aouar et al., 2005). Cependant, ce taux demeure comparable à celui des populations du littoral, Honaine (31,03%) et Ghazaouet (31%) ainsi qu’avec celui des populations des régions de l’intérieure (monts des traras et le bassin de la wilya Tlemcen): Sidi Dris (24,79%), Souk el Khemis (32,34%), Sidi Bediaf (31,57%), Nedroma (26,79%), Msirda (30,85%), El Fhoul (30,33%) et Ain Youcef (33,33%)  (Aouar et al., 2005; Mortad et al., 2015).

Selon cette comparaison nous avons pu conclure également que la proportion de la consanguinité dans la région de Tlemcen augmente du littoral vers l’intérieur, suivant ainsi un gradient géographique du nord vers le sud.

 

Figure 3. Fréquence de la consanguinité de la population de Sabra comparée avec celles des populations de la wilaya de Tlemcen.

Figure 3. Frequency of consanguinity of the population of Sabra compared with that of the populations of the wilaya of Tlemcen.

 

Fréquence  des mariages consanguins de la population de Sabra comparé  à celles du  monde arabo-musulman 

Un  des traits les plus importants  du système matrimonial en Algérie  est, le fort niveau de l’endogamie familiale. Le taux des mariages consanguins jugé trop important issu de l’enquête menée sur la population rurale de Sabra, vient renforcer le résultat obtenu  par ENAF (1989), qui rapporte les préférences pour les mariages endogames particulièrement en milieu rural à l’échelle nationale. 

A l'issu de nombreuses études effectuées dans différents pays du monde, en particulier ceux Arabo-musulmanes aussi bien du Moyen Orient et du nord de l'Afrique, et ceux du pourtour Méditerranéen en général, l’endogamie familiale s’est montrée une particularité du système des alliances encore contractée,  avec des  taux de consanguinité apparaissant dans un intervalle très étendue allant de 19,9 % à 54% (Tableau 3).

Quant aux comparaisons inter- populationnelles, la population de Sabra présente une fréquence de consanguinité intermédiaire par rapport par rapport à l’ensemble des pays arabo-musulmans (Tableau 3). Cette fréquence  reste clairement élevée par rapport à celles enregistrées dans les populations du Maroc, du Liban, de la Palestine, de l’Egypte, du Bahreïn et de la Tunisie. Elle est comparable avec  les fréquences observées dans les populations de l’Iraq et de la Turquie.

Cependant, elle apparait nettement inférieur à celles retrouvées dans plusieurs populations hautement consanguines telles que Oman, la Syrie, l'Arabie saoudite, le Yémen, les Emirats arabes, la Mauritanie, la Lybie, le Koweït, le Qatar, le Soudan et la Jordanie.

 

Ville

pourcentage

de la consanguinité

Référence

Sabra

33,33

Nos resultats

Maroc

19,9

(Baali, 1994)

Liban

25

(Khlat, 1988)

Palestine

27,70

(Assaf and Khawaja, 2009)

Egypte

31,79

(Temtamy et al., 1998)

Bahrain (Bahrain)

31,80

(Al Arrayed., 1994)2

Tunisie

32,71

(Ben M’rad et Chalbi, 2004)

Iraq

33

(COSIT, 2005)

Turquie

33,9

(Radovanovic et al., 1999)

Oman

35,9

(Rajab and Patton., 2000)

Algérie

38,80

(Forem, 2007)

Syrie

39,8

(Othman, Saadat, 2009)

Arabie Saoudite

40,60

(El-Hazmi et al., 1995)

Yemen (Sana’a)

44,7

(Gunaid et al., 2004)

Emirates Arabes

46

(Bener et al., 2001)

Mauritanie

47,2

(Hammami et al., 2005)

Lybie

48,4

(Broadhead, Sehgal, 1981)1

Koweït

50,5

(Al Awadi et al., 1986)

Qatar

51

(Bener, 2011)

Soudan (Khartoum)

52

(Saha and El Sheik.h, 1988)

Jordanie

54

(Pronthro et Diab, 1974)3

Tableau 3. Fréquence de  la consanguinité de la population de Sabra  comparée au monde arabo-musulman. 1 cités in Tadmori et al., 2009; 2 cités in Bittles et Hamamy., 2010; 3 cités in Aouar et al., 2005

Table 3. Frequency of consanguinity of the Sabra population compared to the Arab-Muslim world.

 

Effets biologiques  des unions consanguines sur l’avortement et la mortalité

Nous avons évalué les effets biologiques des mariages consanguins sur la descendance à l'aide d'indicateurs sanitaires directs relevant des domaines de l'obstétrique (fécondité de la femme, avortement et mortalité).

 

Influence  de la consanguinité sur l’avortement 

Les résultats mentionnés dans le tableau 4 mettent en évidence un effet significativement néfaste (p < 0,01) de la consanguinité sur l'avortement au sein de la population de Sabra. Le taux d'avortement est nettement supérieur chez les couples consanguins comparé aux couples non consanguins.

De plus, si nous tenons en compte le degré de répétabilité, nous avons enregistré une  proportion d’avortement légèrement importante chez les couples consanguins du premier degré que chez ceux du second degré.

 

Enfants

Pourcentage de l’avortement

Total des couples

Issus de CC1

57.63

16

Issus de CC2

26.32

25

Issus de CNC

16.05

82

Tableau 4. Relation entre la consanguinité  ( 1er et 2ème degré ) et le taux d’avortement.

CC1: couple du premier degré. CC2: couple du deuxième degré. CNC: couple non consanguin.

Table 4. Relation between inbreeding (1st and 2nd degree) and abortion rate.

 

Nos résultats s’accordent avec ceux des études effectuées pour estimer les effets biologiques de la consanguinité en Turquie (Basaran et al., 1989) et en Irak (Hamamy et al., 1986) qui ont  reporté une proportion d'avortement deux fois supérieure chez les couples consanguins du premier degré par rapport aux couples non consanguins (Hussain, 1998).

Cependant,  elles ne rejoignent pas les études qui ont montré une proportion d’avortement moins élevée dans les familles où la consanguinité se perpétue pendant plusieurs générations, à cause de l’effet de l’homozygotie croissant sur le développement du fœtus, (Hussain, 1998; Bener et al., 2001), qui favorise l’élimination des gènes délétères dans le pool génétique de la population (Biémont, 1979; Klat,1986; Solignac et al., 1995; Bener et al., 2001).

 

Influence de la consanguinité sur la mortalité 

Sachant que les données de l’enquête ne fournissent pas la date exacte  (données incomplètes) des évènements de mortalité, il n’est possible d’estimer qu’une mortalité globale. De plus, les sujets interviewés (hommes ou femmes) sont incapables pour la plupart de différencier entre mort-nés et néo mort-nés, ces deux notions étant pour eux très ambiguës, en particulier lorsque la mort survient quelques minutes ou quelques instants avant l’accouchement, c’est pourquoi nous avons regroupés mortalité fœtale tardive et mortalité néonatale.

 

        Enfants

Pourcentage de la mortalité

Total des couples

Issus de CC1   

43.23

16

Issus de CC2  

39.92

25

Issus de CNC 

16.85

82

Tableau 5.  Relation entre la consanguinité  ( 1er et 2ème degré ) et le taux de la mortalité. CC1: couple du premier degré. CC2: couple du deuxième degré. CNC: couple non consanguin.

Table 5. Relation between inbreeding (1st and 2nd degree) and the mortality rate.

 

Le risque relatif est utilisé en épidémiologie dans l’étude de mortalité infantile associée aux mariages consanguins. Estimé au sein de notre population a été de 1,22 et le risque attribuable proportionnel de la population,  qui tient compte de la fréquence de la consanguinité, de 0,88. Le risque de surmortalité calculé par le khi-carré, montre un effet significativement néfaste (p < 0,01)  de la consanguinité sur la mortalité de la descendance dans notre population. Le  taux de mortalité apparait clairement supérieur chez les couples consanguins que celui enregistré chez couples non consanguins.

De même, les résultats consignés  dans le tableau 5 mettent en évidence un taux de mortalité plus élevé chez les enfants nés de couples consanguins du premier degré par rapport aux enfants issus de couples consanguins du deuxième degré.

Nos résultats rejoignent la conclusion des travaux de  Benallègue et al., (1984), Hussain et Bittles (1998), Charlesworth et Hughes (1999)  in Aouar et al., (2005), Chalbi (2009), Bittles (2010); Bittles, and Black (2010), Bittles et Hamamy (2010),  Ehlayel et al., (2013), Ben Halim et al., (2013, 2016), Shawky et al., (2013), Anwar et al., (2014), Chentouf et al., (2015), Kelmemi et al., (2015 ), Taleb (2015) et Abbad et al., (2016) qui révèlent que la consanguinité augmente inéluctablement le taux de mortalité pré-natale et post-natale et de morbidité infantiles.

Contrairement les travaux d’Al-Awadi et al., (1986) sur la mortalité pré-natale et post-natale au Sud de l’Inde et au Koweït, ont conclu  une indépendance entre la consanguinité et la mortalité. Les auteurs interprètent généralement cette absence d’effet par un mécanisme d’adaptation à la consanguinité par élimination progressive des gènes létaux au fur et à mesure des générations consanguines (Khlat et al., 1986; Bener et al., 2001; Bittles, 2001; Rittler et al., 2001).

          

Conclusion

La caractérisation anthropo-génétique de la population rurale de Sabra (ouest algérien) à travers l'analyse de la consanguinité et quelques paramètres sanitaires d’avortement et de mortalité a permis de définir les principales caractéristiques expliquant ses profils socio- culturelles et biologiques.

Ainsi, les mariages consanguins constituent, depuis plusieurs générations et encore à ce jour une pratique sociale courante dans notre population, malgré que l'impact de telle pratique ne soit pas toujours compris.

Cette forme de mariage semble offrir aux couples et à leurs parents plus d'avantages que d'inconvénients sur le plan individuel, familial et collectif. Elle assure la sécurité affective et matérielle des conjoints, la stabilité du mariage, l'acceptation du partenaire et de ses parents dans leur être et leur avoir, le renforcement des liens inter-familiaux, la cohésion et la solidarité collective (Bou-assy et al., 2003).

Nos résultats  sur les unions consanguines au sein de la population de Sabra mettent en évidence un taux de consanguinité de 33,33%.  Ce taux de demeure intermédiaire par rapport à l’ensemble des pays arabo-musulmans.  Ces résultats montrent également un déclin des mariages consanguins dans notre population  au fil du temps, avec toujours une préférence  des unions entre cousins du deuxième degré.

En ce qui concerne l'impact biologique des mariages consanguins, nous avons constaté un effet significativement néfaste de la consanguinité sur l’avortement et la mortalité.

En effet, de nombreuses études confirment  que la consanguinité réduit la vigueur et la fitness des individus en augmentant le degré d'homozygotie et en favorisant l'apparition des gènes délétères récessives (Solignac et al., 1995; Aouar et al., 2005).

En revanche, nous pouvons toutefois considérer que, dans les pays en développement, les facteurs de l'environnement ont beaucoup plus de poids que la consanguinité dans le déterminisme de l’avortement, la mortalité ou de certaines pathologies liées au patrimoine génétique.

En définitive, il paraît raisonnable de préconiser la dissémination d'informations relatives aux risques des mariages consanguins par l'éducation sanitaire de la population.

 

Remerciements. Nous tenons à remercier la population de Sabra ainsi que le personnel de la Mairie, le personnel du PDAU et le personnel de l’EPSP de Sabra.

 

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