Harir, N., Zeggai, S., Drider, Z.H., Belkacem,
A., 2015. Apport nutritionnel des femmes anémiques enceintes en premier
trimestre de grossesse. Antropo, 34, 45-53. www.didac.ehu.es/antropo
Apport nutritionnel des
femmes anémiques enceintes en premier trimestre de grossesse
Nutritional intake of anemic pregnant women in the first trimester of
pregnancy
Noria Harir1, Soumia Zeggai2, Z.H. Drider, Anfal
Belkacem
Laboratoire de Microbiologie Moléculaire, Proteomics et Santé,
Département de Biologie, Université Djillali Liabes-Sidi Bel Abess. Algérie
1 E-mail:
noriaharir@yahoo.fr
2 E-mail: soumiazeggai@yahoo.fr
Mots clés: grossesse, anémie ferriprive, apport nutritionnel,
mesures hématologiques.
Key
words: pregnancy, iron deficiency anemia, nutritional intake,
hematological measures.
Résumé
Introduction
Les anémies de
la femme enceinte sont fréquentes d’une manière générale, et dépendent en
partie du statut nutritionnel de la population. Dans les pays développés, elles
touchent 10 à 20% des femmes de milieux aisés et plus de 30% des femmes du
milieu défavorises.
Objectifs
Déterminer la prévalence
de l’anémie ferriprive et de faire le point sur l’état nutritionnel d’une
population de 184 femmes enceintes en premier trimestre de grossesse.
Matériels et méthodes
184 femmes
enceintes en premier trimestre de grossesse âgées de 17 à 43 ans et devisées en deux groupes: anémiques et non
anémiques (témoin) venues en consultation au sein du service de
gynéco-obstétriques de la maternité de la wilaya de Sidi Bel Abbes (l’Ouest
Algérien) ont été recrutées et ont fait l’objet d’une étude prospective et
transversale en utilisant une enquête alimentaire, les variables
socioéconomiques et la formule de numérisation sanguine.
Résultats
La prévalence de
l’anémie est de 47,82% (n=88) avec une
anémie légère majoritaire. Elle est augmentée chez les femmes nullipares,
vivats dans le milieu urbain. Le niveau socioéconomique majoritaire est moyen,
avec un niveau d’instruction moyen. Les résultats de l’enquête alimentaire ne
sont pas conformes pour les deux groupes de femmes avec une insuffisance
d’apports nutritionnels pour le groupe de femmes anémiques. En effet, la
nutrition de notre population est de basse qualité, caractérisée par une baisse
consommation de fruit, légumes et poissons ce qui peux expliques le manque de vitamine (B6,
B9, C et B1…) et d’oligoéléments (Fer, Calcium, Magnésium,…). Cette mauvaise
qualité alimentaire peut être l’un des facteurs d’installation de l’anémie
ferriprive de ces femmes ce qui peut avoir des répercutions négatives sur la
santé de la femme et son fœtus.
Conclusion
L’anémie
ferriprive est associe au niveau socioéconomique des femmes enceintes. Il
devient nécessaire de faire apprendre aux femmes l’importance de la qualité
alimentaire pour le bon déroulement de la grossesse et la santé du fœtus.
Abstract
Introduction
Anemia in pregnant women is common in general, and depend in part on the
nutritional status of the population. In the developed countries, they affect
10 to 20% of women ease backgrounds and more than 30% of women in disadvantaged
environment
Objectives
To determine the prevalence of iron deficiency anemia and to review the
nutritional status of a population of 184 pregnant women in the first trimester
of pregnancy.
Materials and methods
184 pregnant women in the first trimester of pregnancy aged 17-43 years
and devisees into two groups: anemic and non-anemic (control) came into
consultation within the obstetric gynecology service of motherhood in the
wilaya of Sidi Bel Abbes (Western Algeria) were recruited and were the subject
of a prospective, cross-sectional study using a food survey, socioeconomic
variables and blood digitization formula.
Results
The prevalence of anemia was 47.82% (n = 88) with a majority mild
anemia. it is increased in nulliparous women, cheers in the urban environment.
The majority socioeconomic level is average, with an average level of
education. The results of the dietary survey are not consistent for the two
groups of women with inadequate nutrient intake for the group of anemic women.
Indeed, the nutrition of our population is low quality, characterized by a
reduction in consumption of fruit, vegetables and fish which can explain the
lack of vitamin (B6, B9, C and B1…) and trace elements (iron, calcium,
magnesium, ...).This poor food quality can be one of thefactors installation of
iron deficiency anemia in women which can have negative repercussions on the
health of the woman and her fetus.
Conclusion
Iron deficiency anemia is associated with the socioeconomic level of
pregnant women. It becomes necessary to teach women the importance of food
quality for the success of the pregnancy and the health of the fetus.
Introduction
Une alimentation saine pendant la grossesse est essentiel
pour fournir les nutriments nécessaires pour une mère et un bébé en pleine de
croissance. La nutrition du fœtus dépend
entièrement de celle de la mère, en effet, pour se développer le fœtus
puise ses ressources nutritives, dans celles apportées par l’alimentation de la
mère pendant la grossesse (Semegah-Janneh, 2003). De plus, la situation
nutritionnelle qui est optimale pour la reproduction est celle ou toutes les
jeunes femmes sont nourries de manière adéquate. En d’autres termes, la
situation nutritionnelle avant la conception est aussi importante que la
situation nutritionnelle au cours de la grossesse et l’allaitement (Morgan et Dickerson,
2003).
L’impact de l’état nutritionnel de la mère, pendant la grossesse mais aussi
durant les semaines qui précèdent la conception sur le développement et la
croissance du fœtus est établi. En l’absence de carence nutritionnelle sévère,
rare dans les pays développés, la capacité d’adaptation de l’organisme permet à
la mère de mener à bien une grossesse dans des conditions variées. Cette capacité
a toutefois des limites, et les répercussions d’un environnement nutritionnel
sub-optimal sur le devenir de la grossesse, sur l’état de sante du nouveau- né
et probablement à l’âge adulte sont mieux connues (Basedevant et al, 2001). La plupart des 500.000 décès maternels dans le monde sont
dues aux complications de la grossesse ou de l’accouchement et résulte de la
malnutrition (Zahr et al, 2004). La prévalence élevée
des carences nutritives est due aux faibles apports alimentaires et ou à la
faible disponibilité des micronutriments. Des taux élevés de maladies
infectieuses et parasitaires sont également un facteur qui explique ces
carences (Samba Ndure, 2003). Chez la femme
enceinte, l’anémie due principalement à la carence en fer, continue d’être un problème
de santé publique dans les pays en développement avec des prévalences allant de
53,8% à 90,2% (WHO, 1992; Van Den Broek et al,
2000; Mardones et al, 2003; Bruno et al, 2008). L’anémie et les
autres carences en micronutriments contribuent de façon significative à la mortalité
maternelle et aussi à la morbidité fœtale et maternelle. L’anémie compte pour 8
à 10% dans les taux de mortalité maternelle des pays pauvres (WHO, 1992; Bruno et al, 2008). Dans la littérature,
en particulier dans nos pays (en voie de développement), peu d’études se sont
intéressées à l’étude des comportements nutritionnels des femmes enceintes en premiers trimestres
de grossesse; d’où l’initiation de ce travail préliminaire pour caractériser l’état
nutritionnel et socio-économique des femmes enceintes au premier trimestre de
la grossesse dans la région de Sidi Bel Abbes (Ouest d’Algérie) et évaluer leur
impact sur l’installation de l’anémie ferriprive.
Matériels et Méthodes
En vue de déterminer la prévalence de l’anémie ferriprive et
de faire le point sur l’état nutritionnel, une étude prospective et
transversale a été effectuée dans le service de gynéco-obstétriques de la
maternité de la wilaya de Sidi Bel Abbes (l’Ouest Algérien). Notre population était
composée de 184 femmes enceintes au premier trimestre de leur grossesse.
Plusieurs paramètres anthropométriques, socioéconomiques, nutritionnelles ainsi
que la formule de numération sanguine ont été pris en considération pour réaliser
notre enquête. La consommation alimentaire des femmes enceintes a été estimée
par la méthode de rappel de 7 jours; avec laquelle nous avons analysé les
apports maternel en fer, en éléments minéraux et en vitamines; tous en les comparant
aux apports normalement conseillés (ANC).
L'analyse des données
de l'enquête alimentaire a été réalisée en utilisant le programme Nutrisurvey
(2007) (logiciel de nutrition professionnel allemande qui dispose 1065 aliments,
EBISpro) et l’exploitation statistique des résultats a été effectuée à l’aide
du logiciel STATVIEW1997.
Résultats
Prévalence de l’anémie
Durant la période d’étude, un échantillon de 184 femmes
enceintes en premier trimestre de grossesse (acceptants de donner leur
consentement) a été inclut dans l’étude. L’âge des femmes était variable de 17
à 43 ans. Selon la valeur d’hémoglobine (Hb), 88 des femmes soit 47,82% étaient
anémiques contre 96, soit 52,17% non anémiques (figure 1). Selon le degré
d’anémie 59 (67,04%) des femmes souffraient d’une anémie légère, 28 (31,81%) d’une
anémie modérée et 1 (1,13%) d’une anémie sévère.
Répartition des femmes anémiques selon les
mesures anthropométriques et socio-économiques
L’âge moyen des femmes anémique (n=88) était de 28,43±5,42
avec une tranche d’âge majoritaire entre 26-30 ans. 39,77% des femmes étaient
des nullipares, 35,22% des primipares et 25% des multipares avec une valeur
moyenne de parité de 1±1,21. La valeur moyenne de l’éspace inter-génésique
était de 11,87±15,6, et variant de quelques mois a cinq ans. En ce qui concerne
la géstité, la valeur moyenne était de 2,19±1,34 avec une forte proportion
(38,63%) majorées par les femmes primigestes (Tableau 1).
Par rapport au niveau socio-économique, 5 (5,68%) étaient
analphabètes, 13 (14,77%) avaient un niveau de scolarité primaire, 25 (28,4%)
un niveau moyen, 21 (23,86%) un niveau secondaire et 24 (27,27%) un niveau
supérieur. 68% des femmes étaient sans profession alors que 31,82% exerçaient
différentes fonctions.
Figure 1. Répartition des
femmes selon l’installation de l’anémie
Figure 1. Distribution of Women installing anemia
|
Femmes anémiques (n=88) |
Femmes
non anémiques (n= 96) |
Age (ans) |
28,432±5,42 |
28,81±6,10 |
Parité |
1,00±1,21 |
0,66±0,97 |
Espace Inter-génésique (mois) |
11,871±5,60 |
9,95±20,75 |
Stade de grossesse (SA) |
8,17±3,05 |
8,74±2,92 |
Géstité |
2,19±1,34 |
2,00±1,27 |
Tableau 1.
Caractéristiques anthropométriques, socioéconomiques et gynéco-obstétriques de
l’ensemble de l’échantillon.
Table 1. Anthropometric characteristics, socioeconomic and obstetric gynecology for
the entire sample.
Répartition des femmes selon les mesures hématologiques
En fonction du taux de VGM, 55,81% des femmes anémique présentait
un VGM entre 78-85 et 30,23% un VGM>85. Par rapport au taux du CCMH, 88,37%
de femmes anémiques présentaient une CCMH entre 30-35 et 11,62% une CCMH<35 (Tableau
2).
|
Femmes anémiques |
Femmes non anémiques |
Hb (g/dl) Normes (11g/dl) |
N=88 |
N=96 |
10,02±0,97 |
12,52±0,97 |
|
HT (%) Normes (33%) |
N=80 |
N=85 |
31,39±3,29 |
36,27±4,42 |
|
VGM (µ³) Normes (78-85) |
N=43 |
N=52 |
82,34±6,15 |
85,26±4,42 |
|
TCMH (pg) Normes (27-32) |
N=43 |
N=51 |
27,23±2,04 |
29,62±2,34 |
|
CCMH (g/dl) Normes (30-35) |
N=43 |
N=51 |
31,20±1,65 |
33,64±1,96 |
|
GR (millions/mm³) |
N=53 |
N=76 |
3,97±0,39 |
4,90±4,15 |
Tableau 2. Les variations
des différents paramètres hématologiques (Moyenne±SD) chez les femmes anémiques
et non anémiques.
Table 2. Changes in various hematological parameters (mean ± SD) in anemic and
non-anemic women.
Selon les valeurs du coefficient r issues
d’une analyse de corrélation entre les variable hématologiques: VGM et l’hémoglobine
(r=0,45%) et l’hématocrite et l’hémoglobine (r=0,44), on en conclu à
l’existence de relation quoique positive, mais demeure faible (r=0.5) (Figure 2).
Figure
2. La corrélation entre l’Hémoglobine et le VGM (à gauche), et
entre l’Hémoglobine et l’Hématocrite (à droite).
Figure 2. The correlation between the MCV and Hemoglobin
(left), and between
the Hemoglobin and
Hematocrit (right).
Données de l’enquête
alimentaire des groupes des femmes anémiques et nonanémiques
L’apport énergétique des mères chez toutes les
tranches d’âges du groupe des femmes non anémiques dépassait les valeurs de l’ANC
alorsqu’il était au dessous des normes chez le groupe des femmes anémiques. L’apport
hydrique était au dessous des apports nutritionnels conseillés chez les deux
groupes d’études. De même l’apport protéique et glucidique des femmes anémiques
était en dessous des valeurs recommandées; En revanche l’apport lipidique des
deux groupes était au dessus des apports nutritionnels conseillés. Le profil minéral et
vitaminique des femmes anémiques était insuffisant sauf pour la vitamine E et
la vitamine A qui étaient au dessus des valeurs recommandées par l’ANC (Tableau
3).
Discussion
L’objectif de cette étude consistait d’une part à évaluer la
prévalence de l’anémie ferriprive et d’autre part mettre le point sur l’état
nutritionnel des femmes enceintes et que peut apporter ce dernier sur l’installation
de l’anémie ferriprive.
La prévalence de l’anémie dans notre enquête était de 47,82%
contre 52,17% non anémiques des femmes enceintes au premier trimestre de leur
grossesse. Nos résultats sont proches de ceux soulignes par Ayoya et al (2012). A Nouakchott la prévalence
de l’anémie chez les femmes enceintes était de 53, 1% (Baidy et al 1996), 34,7% en Jordani (Al-Mehaisen et al, 2011) et touchaient plus de
80% des femmes enceintes au Benin (EDSB-II, 2001). En revanche,
la prévalence de l’anémie était de 10% pour les femmes de trois mois de
grossesse à Blida (Nord d’Algérie) (Bitam et Belkadi, 2009). L’anémie
modérée a été notée chez 31,81% des femmes anémiques; ce qui est compatible
avec l’étude réalisée par Karaoglu et al en 2012 à Malatya en Turquie et dans
laquelle l’anémie modéré a été observée à 27,1% (Karaoglu et al, 2010).
L’âge moyen des patientes était de 28,43±5,42, et aucune
corrélation entre l’âge et l’installation de l’anémie n’a été soulignée; ce qui
concorde avec les travaux de Al-Mahaisen et
al, (2011), de Dim et Onah (2007) et ceux de Mahfouz et al (1994).
Nous avons note une valeur moyenne de parité de 1±1,21 avec 35,22% de femmes primipares;
ce qui concorde avec les travaux de Depisheh et al (2006) rapportant que les grossesses primipares étaient plus
liée a un risque d’anémiecomparée avec 1 ou 2 parité. De même, les travaux d’Idowo et al (2005) et de Nagaraj (2003) ont révélé que l’anémie sévère
était plus fréquente chez les primipares que chez les multipares. En revanche
Karaoglu et al (2010) ont rapporté
que la multiparité peut induire une anémie par réduction des réserves en fer
maternel à chaque grossesse et par conséquent la perte de sang à chaque
délivrance. Les grossesses rapprochées ne permettent pas à l’organisme de
reconstituer ses réserves (Arfi, 2004); dans notre étude nous
n’avons pas trouve une relation entre l’intervalle inter-génésique et
l’installation de l’anémie. L’espacement de naissance est du a la disponibilité
de moyen contraceptifs en Algérie, à l’augmentation du nombre d’utilisateurs
ainsi qu’aux recommandations prodiguées aux couples convaincus de l’importance
du contrôle des naissances (Drid et
al, 2007).
Tranche |
17-27 |
27-37 |
37-47 |
|
|||
d’âge (ans) |
Anémiques n=34 |
Non Anémiques n=41 |
Anémiques n=45 |
Non Anémiques n=43 |
Anémiques n=09 |
Non Anémiques n=12 |
ANC/JR |
Energie (Kcal) |
1603,89 ±354,52 |
2388,18 ±380,66 |
1683,5 ±384,62 |
2309,24 ±418,13 |
1576,53 ±378,59 |
2323,6 ±572,73 |
2250 Kcal |
Eau (g) |
1,36 ±0,58 |
1,18 ±0,53 |
1,16 ±0,43 |
1,41 ±0,43 |
1,04 ±0,27 |
1,48 ±0,38 |
2L |
Protéines (g) |
45,07 ±11,70 |
62,62 ±13,66 |
48,45 ±14 |
61,69 ±12,92 |
46,75 ±11,17 |
59,43 ±16,46 |
60g |
Lipides (g) |
66,5 ±29,23 |
102 ±30,94 |
69,46 ±25,14 |
93,66 ±32,9 |
62,49 ±28,88 |
101,93 ±36,69 |
66g |
Glucides (g) |
201,51 ±44,49 |
299,19 ±61,31 |
211,58 ±59,31 |
299,69 ±76,15 |
202,39 ±40,31 |
287,26 ±89,13 |
300g |
Vit.A (µg) |
1904,59 ±1988,59 |
2857 ±3536,67 |
1178,16 ±776,35 |
2551,25 ±4811,28 |
1381,63 ±1779,62 |
1624,18 ±1511,76 |
700ug |
Vit.E (mg) |
14,05 ±7,15 |
17,97 ±8,09 |
11,28 ±4,52 |
15,15 ±8,03 |
14,15 ±6,90 |
18,23 ±6,09 |
12Mg |
Vit.B6 (mg) |
0,92 ±0,32 |
1,23 ±0,42 |
0,93 ±0,37 |
1,13 ±0,38 |
0,87 ±0,27 |
1,13 ±0,33 |
2Mg |
Acide Folique (µg) |
178,62 ±140,38 |
251,56 ±175,48 |
151,80 ±70,87 |
198,48 ±124,52 |
176,75 ±123,01 |
196,25 ±77,49 |
300µg |
Vit.C (mg/j) |
101,66 ±71,71 |
113,84 ±66,22 |
91,66 ±68,77 |
88,33 ±45,20 |
93,24 ±63,93 |
101,7 ±50,35 |
110Mg |
Calcium (mg) |
478,59 ±193,18 |
681,38 ±261,67 |
557,06 ±364,37 |
642,21 ±283,75 |
465,97 ±231,75 |
677,57 ±258,77 |
900Mg |
Magnésium (mg) |
175,51 ±40,92 |
247,09 ±64,70 |
187,54 ±62,51 |
234,46 ±51,95 |
176,59 ±39,92 |
232,43 ±64,39 |
400Mg |
Phosphore (mg) |
720,11 ±197,83 |
1013,31 ±271,98 |
794,91 ±290,28 |
994,86 ±273,41 |
712,78 ±252,57 |
1002,95 ±267 |
800Mg |
Fer (mg) |
9,21 ±3,24 |
12,51 ±3,88 |
9,14 ±3,40 |
11,77 ±3,25 |
9,1 ±2,39 |
10,9 ±3,63 |
16Mg |
Vit.B1 (mg) |
0,6 ±0,2 |
0,82 ±0,23 |
0,64 ±0,21 |
0,77 ±0,17 |
0,61 ±0,16 |
0,77 ±0,23 |
1,5mg |
Vit.B2 (mg) |
0,93 ±0,48 |
1,37 ±0,77 |
0,89 ±0,45 |
1,32 ±1,02 |
0,86 ±0,4 |
1,22 ±0,36 |
1,6mg |
Zinc (mg) |
6,74 ±1,79 |
9,38 ±2,03 |
7,22 ±1,97 |
9,35 ±2,14 |
7,02 ±1,99 |
9 ±2,29 |
14mg |
Tableau 3. Variation des
différentes caractéristiques nutritionnelles (Moyenne±ET) de l’ensemble de
l’échantillon en fonction des tranches
d’âges.
Table 3. Changes in different nutritional characteristics (mean ± SD)
of the whole
sample according to the age
groups.
Nos résultats objectivent un niveau d’instruction moyen chez
la majorité des patientes. En effet, entre 1995 et 2005 le taux
d’alphabétisation et de scolarisation a nettement progressé en Algérie et plus
rapidement chez les filles (RNDH, 2006).
Nous avons noté une relation entre le niveau
socio-économique et l’installation de l’anémie ce qui concorde avec les
résultats rapportés par Geelhoed et al (2006) et Agarwal et al (2006).
Nous avons relevés une relation positive entre l’hémoglobine
et le VGM (r=0,45) et l’hémoglobine et l’hématocrite (r= 0,44); ce qui corrobe
avec les travaux de El Guindi et al (2004).
Les anémies de la femme enceinte sont fréquentes d’une
manière générale, et dépendent en partie
du statut nutritionnel de la population (Baidy et al 1996). Nous n’avons pas noté
une différence entre l’état nutritionnel
des femmes anémiques et non anémiques caractérisés par une alimentation basse
de qualité. Ce qui concorde avec les travaux d’Elish (2004) qui ont rapporté,
selon des enquêtes de consommation alimentaire et de l’analyse de la
diversification de la l’alimentation des femmes enceintes, que le régime
alimentaire de la femme enceinte et monotone et de faible qualité nutritive. Ce
type d’alimentation ne permet pas à la femme enceinte de couvrir ses besoins
nutritifs (Elish, 2004). Par conséquent nous avons déduit que le l’état
nutritionnel n’est pas le seul facteur influant sur l’atteinte de l’anémie
gravidique. Ce qui concorde avec les travaux de Demmouche et al (2010) qui ont rapporté l’incrimination de plusieurs d’autres
facteurs en plus de l’état nutritionnel.
Selon Perrin et Simon
(2002), les apports énergétiques conseilles pour une femme de poids normal sont
de l’ordre 2000 à 2500 Kcal par jour. Dans notre enquête la valeur énergétique
moyenne des femmes anémiques était de 1641,04±375,1; ce qui confirme l’apport
nutritionnel bas de notre population. Ces résultats concordent avec ceux de
Touati-Mechery et al (2007) auprès
d’une population de femmes enceintes algériennes à Constantine. Un point
essentiel à prendre en considération, notre étude s’est intéressée à
l’évaluation de l’apport nutritionnel chez des femmes enceintes en premier
trimestre de grossesse, ce qui pourrait expliquer l’insuffisance d’apports
nutritifs. En effet, la modification physiologique que subissent les femmes en
premier trimestre de grossesse peut conduire à un manque d’appétit ou tout
simplement une perte d’envie de manger.
Ce qui concorde avec les déductions d’Elisha (2004) qui a rapporté que
la femme enceinte est aussi sujette a un manque d’appétit induit par son état
physiologique, ce qui entraine parfois la réduction de consommation des
aliments de base.
La déficience en fer mène à l’anémie qui accroit le risque
de décès lie à une hémorragie, soutenue lors de l’accouchement (Sandalinas, 2005), déficience
soutenue par un régime alimentaire àprédominance d’origine végétale qui ont une
biodisponibilitétrès faible (Elisha et al
2004). L’alimentation des femmes enceintes de notre étude comme celle de l’enquête d’Elisha et al (2004) se résume aux céréales,
racines et tubercules. Les aliments riches en protéines de bon qualité et en
fer de biodisponibilitéélevée (poissons, viandes, épinard) sont très peu
consommes; il en est de même pour les fruits riches en vitamines et en oligoéléments.
En effet, nous avons noté une insuffisance d’apport en différentes vitamines
(C, A, B9, B6) et en sels minéraux (calcium, zinc, magnesium); ce qui corrobe
avec les résultats de Chibani (2005) et Demouche et al (2010).
Il faut souligner la difficulté des études sur le lien entre
la nutrition maternelle et l’anémie; celle-ci dépend également d’autres
facteurs souvent intriqués tels que l’absorption intestinale (Lepercq et Boileau,
2005).
Pendant la grossesse, il est très difficile d’atteindre les
proportions de certains éléments nutritifs sans avoir recours à des produits fortifiés
ou à des suppléments en vitamine et en minéraux. Par ailleurs, la plupart des
nutritionnistes pensent que le fait de se concentrer sur le choix des aliments
est la meilleure approche à long terme pour améliorer l’alimentation (Dewey, 2003).
Conclusion
L’état nutritionnel
de notre population est de basse qualité, caractérisée par une consommation
insuffisancede fruits, de légumes et de poissons ce que peut expliquer le manque
de vitamines et d’oligoéléments. En vue d’éviter le développement de carences
nutritionnelles diverses ou l’atteint d’une anémie ferriprive conduisant à plusieurs
complications ultérieurs, il est nécessaire que des mesures de prévention soit
mises en place pour accompagner les femmes tout au long de leur grossesse et
même avant la conception.
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