Sbai, M., Aboussaleh, Y., 2014. Statut
nutritionnel et surcharge pondérale chez les enfants préscolaires de la ville
de Kenitra (Nord-Ouest du Maroc). Antropo, 32, 45-53. www.didac.ehu.es/antropo
Statut
nutritionnel et surcharge pondérale chez les enfants préscolaires de la ville
de Kenitra (Nord-Ouest du Maroc)
Nutritional
status and overweight among preschool children in the Kenitra country
(North-Western Morocco)
Meriem Sbai, Youssef
Aboussaleh
Département de Biologie,
Faculté des sciences, Université Ibn Tofaïl, BP 133, Kénitra 14000, Maroc.
Équipe de Neurosciences
Comportementale & Santé Nutritionnelle, Laboratoire
de Biologie & Santé, Département de Biologie, Faculté des Sciences,
Université Ibn Tofaïl, BP 133 Kénitra 14 000, Maroc.
Correspondance: Prof. Y.
Aboussaleh, Équipe de Neurosciences Comportementale & Santé Nutritionnelle,
Laboratoire de Biologie & Santé, Département de Biologie, Faculté des
Sciences, Université Ibn Tofail, Kénitra, Maroc. abou_85@yahoo.fr (Youssef
Aboussaleh), sbai.meriem84@yahoo.fr (Meriem Sbai).
Mots
clés:
Style de vie, Surpoids, Obésité, Enfants préscolaires, Etat nutritionnel,
Maroc.
Keywords: Lifestyle,
Overweight, Obesity, Preschool children, Nutritional status, Morocco.
Résumé
Objectif
L’objectif de
cet article est d’étudier l’obésité et l’état nutritionnel chez les enfants
préscolaires au Maroc.
Matériel et
méthodes
Cette étude
est composée de 247 enfants préscolaires dont 120 garçons et 127 filles âgés de
60 à 84 mois. Les enfants ont été recrutés auprès des écoles maternelles
privées. Les paramètres anthropométriques (Poids, Taille, Indice de masse
corporelle) ont été mesurés. Les données ont été collectées à l’aide d’un
questionnaire.
Résultats
Les résultats
ont montré que 14% des enfants préscolaires sont en surpoids, contre 6% ont une
obésité. Le poids, la taille, et le z-score du poids sont significativement
élevés chez les garçons que chez les filles. La plupart des enfants
préscolaires ne consomment pas des fruits secs, des légumineuses, des olives et
huile d’olives, du thé, et des jus. La plupart des enfants préscolaires
consomment des pâtes, des gâteaux, des biscuits et des cakes.
Conclusion
La prévalence
de l’obésité et du surpoids chez les enfants préscolaires est élevée. Les
enfants préscolaires sont à risque de développer des maladies liées à l’obésité
qui peuvent persister à l’âge d’adolescence et d’adulte. Plusieurs études sur
l’état nutritionnel seront recommandées chez les enfants préscolaires au Maroc.
Abstract
Objective
The objective
of this Article was To study the obesity and nutritional status among preschool
children in the Morocco.
Material and
methods
This study
consists of 247 pre-school children including 120 boys and 127 girls aged from
60 to 84 months. Children were recruited from the private nursery schools. The
anthropometric parameters (weight, height, body mass index) were measured. Data
were collected using a questionnaire.
Results
The results
showed that 14% of preschool children are overweight, against 6% were obese.
The weight, size, and the z-score of the weight are significantly elevated in
boys than in girls. Most preschool children do not eat dried fruit, legumes,
olives and olive oil, tea, and juices. Most preschool children consume pasta,
cakes, biscuits and cakes.
Conclusion
The preschool
children have a high prevalence of obesity and overweight. Preschool children
are at risk of developing obesity-related illnesses that can persist into
adolescence and adult age. Several studies on nutritional status will be recommended
among preschool children in the Morocco.
Introduction
A une vitesse
alarmante, non seulement dans les pays industrialisés, mais aussi ceux en
développement, tout au long de l’histoire de l’humanité, la prise du poids et
l’accumulation de graisses sont considérés comme des signes de prospérité et de
santé (Ndiaye, 2007).
Cependant les
changements des habitudes alimentaires et du mode de vie des populations sous
l’effet conjugué de l’urbanisation et de l’industrialisation des villes, des
changements de l’environnement socioéconomique se sont les principaux facteurs
induisant les problèmes de la surcharge pondérale et de l’obésité (Hoddinott et
al., 2002; Ruel et al., 1999). La prise de poids et l’obésité constituent une
menace pour la santé dans l’ensemble des pays aussi bien chez les adultes que
chez les enfants. Selon l’OMS, on assiste depuis quelques années à une
véritable épidémie de l’obésité infantile (OMS, 2014; Soro et al., 2004; Ogden
et al., 1997).
En outre,
plusieurs études confirment le lien entre la transition nutritionnelle et
l’émergence des maladies chroniques dont l’obésité (Galal, 2002; Popkin, 2001;
Popkin, 2004). Le Maroc présente toutes les caractéristiques d’un pays en
transition nutritionnelle, à l’instar d’autre pays comme la Tunisie, l’Algérie,
le Brésil et l’Inde (Benjeloun, 2002; MSPRH, 2003, Ben Romdhane et al., 2002;
Monteiro et al., 2002; Shetty, 2002)
Le monde
comptait un milliard de personnes obèses en 2010, selon l’OMS, et à ce chiffre
s’ajoutera un demi-milliard d’ici 2015, à croire une étude réalisée par des
scientifiques britanniques de l'Université de Liverpool.
Au cours des
deux dernières décennies, la prévalence de l’obésité dans la population
mondiale a été triplé, et si aucune mesure n’est prise, estime l’OMS, l’Europe
compterait 150 millions d’adultes (20% de la population) et 15 millions
d’enfants et d’adolescents (10% de la population) en état d’obésité (OMS,
2011).
Au Maroc, les
données de l’enquête sur les niveaux de vie des ménages 2006-2007, derniers chiffres
disponibles en la matière (Cahiers du Plan, N°35, Mai 2011) sont édifiants: la
prévalence du surpoids passe entre 2001 et 2007 de 27,0% à 31,1% (Femmes 33,7%,
Hommes 28,7%) pour l’ensemble de la population, de 29,2% à 33,3% pour le milieu
urbain et de 24,1% à 28,1% pour le milieu rural. L’obésité chez les adultes
âgés de 20 ans et plus est estimée à près de 11,3%, avec 8,9% qui sont dans un
stade d’obésité sévère et près de 2,4% souffrent d’obésité morbide. Toutefois,
peu de travaux de recherche ont été réalisés au Maroc sur la surcharge
pondérale notamment chez les enfants et les adolescents (HCP, 2012).
Une
alimentation saine favorise l’amélioration où le maintien d’un bon état de
santé. Elle joue un rôle crucial dans la prévention du développement des
maladies chroniques, plusieurs déterminants qui influencent l’alimentation
saine chez les enfants et les adolescents (Taylor et al., 2005). Ainsi,
l’objectif de cet étude vise à mettre en évidence l’intérêt de l’utilisation de
l’indice de masse corporelle IMC dans la détection de l’obésité et le surpoids
chez les enfants préscolaires au Maroc.
Matériels
et méthodes
Sujets
L'enquête a
été effectuée au sein de la ville de Kenitra située au nord-ouest du Maroc.
Cette étude s'est déroulée du Mai au Décembre 2012, et a inclus 9 écoles
maternelles privées tirées d’une manière aléatoire. La population est
constituée de 247 enfants préscolaires dont 120 garçons (48,6%) et 127 filles
(51,4%) âgés de 60 à 84 mois. Les autorisations auprès de la municipalité, et les
écoles concernées ont été obtenues. Le comité d’éthique a approuvé le protocole
de l’étude.
Mesures
anthropométrique
Le poids et
la taille ont été mesurés selon les normes standards de l’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS, 1995). Lors de la mesure, les participants ont été en
sous-vêtements, sans chaussures. Le poids a été déterminé grâce à un
pèse-personne mécanique neuf (Terraillon avec précision de 0.5 Kg). La taille a
été mesurée à l'aide d'une toise avec une précision de 0.1 cm. L'indice de masse
corporelle (IMC) kg/m², a été calculé en divisant le poids en kg sur la taille
au carré en m².
Les indices
d’IMC (Z score de l’IMC, du poids et de la taille) ont été calculés chez les
enfants à l’aide du logiciel AnthroPlus publié en 2007 par l’OMS pour les
personnes âgées de 5-19 ans (OMS, 2007). La surcharge pondérale est indiquée
par un Z-score > +1 SD. L'obésité est indiquée par un Z-score > +2 SD.
Analyse
statistique
Toutes les
analyses statistiques ont été faites en utilisant le logiciel SPSS, version 20.
Tous les tests de statistiques étaient considérés significatifs lorsque la
valeur p est inférieure à 0.05.
Les données
ont été représentées en moyenne ± écart-type (SD) ou médiane (interquartiles à
25 et 75), et pourcentage. La normalité de distribution a été testée par le
test de Kolmogorov-Smirnov. Le test de Chi-deux a été utilisé pour tester
l'association entre les variables nominales. Dans le cas de distribution
anormale, le test de Mann-Whitney a été utilisé pour comparer les médianes
entre deux échantillons indépendants. Dans le cas de distribution normale, le
test d’ANOVA à un facteur entre 2 ou plusieurs échantillons indépendants a été
utilisé. La corrélation de Spearman a été utilisée.
Résultats
Le tableau 1
montre les caractéristiques de la population étudiée par sexe. Le poids, la
taille, et le z-score du poids sont significativement élevés chez les garçons
que chez les filles. On constate également que 14% des enfants préscolaires
sont en surpoids, contre à peu près 6% ont une obésité.
Le tableau 2
montre les habitudes alimentaires saines de la population étudiée. On constate
que la plupart des enfants préscolaires ne consomment pas des fruits secs, des
légumineuses, des olives et huile d’olives, du thé, et des jus. Il n’y a pas de
différences significatives entre les filles et les garçons en ce qui concerne
la consommation (0 fois / jour, au moins 1 fois / jour) de ces habitudes
alimentaires considérées comme saines.
Le tableau 3
montre les habitudes alimentaires mauvaises de la population étudiée. On
constate que la plupart des enfants préscolaires consomment des pâtes, des
gâteaux, des biscuits, et des cakes au moins 1 fois / jour. Il n’y a pas de
différences significatives entre les filles et les garçons en ce qui concerne
la consommation (0 fois / jour, au moins une fois / jour) de ces habitudes
alimentaires considérées comme mauvaises.
|
Total
(n=247) |
Garçon
(n=120) |
Fille
(n=127) |
p-valeur |
Age, ans |
5.38±0,44 |
5,39±0,43 |
5,38±0,46 |
0,846 |
Poids, kg |
20,5(18,5,
23,0) |
21,0(19,0,
23,0) |
20,0(18,0,
22,5) |
0,033 |
Taille, cm |
115,32±5,14 |
116,09±5,28 |
114,58±4,93 |
0,021 |
IMC, kg/m² |
15,4(14,6,
16,4) |
15,5(14,7,
16,5) |
15,3(14,4,
16,3) |
0,121 |
Z score de
Poids |
0,49±1,03 |
0,63±1,08 |
0,35±0,98 |
0,035 |
Z score de
Taille |
0,57±1,02 |
0,69±1,06 |
0,45±0,97 |
0,058 |
Z score d’IMC |
0,20±1,04 |
0,29±1,07 |
0,12±1,00 |
0,216 |
Statut
pondéral |
|
|
|
|
Surpoids |
14,2% |
15,0% |
13,4% |
0,926 |
Obésité |
5,7% |
5,8% |
5,5% |
|
Tableau 1. Caractéristiques de la
population étudiée. Résultats représentés en médianes (interquartiles à 25 et
75), ou moyennes ± écart-types, ou proportions. Le test de Mann-Whitney, ANOVA,
et test de Chi-deux ont été utilisés pour tester la signification. Effectif
total pour l’âge est de 333 (garçons = 161, et filles = 172).
Table 1. Characteristics of the
study population. Results shown in median (interquartile range 25 to 75) or
mean ± standard deviation or proportions. The Mann-Whitney test, ANOVA, and
Chi-square test were used to test for significance. Total enrollment for the
age of 333 (boys = 161 and girls = 172).
|
Total
(n=273) |
Garçon
(n=133) |
Fille
(n=140) |
p-valeur |
|||
0 fois /
Jour |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
|
Saut de
petit déjeuner à la maison |
23 |
8,4% |
9 |
6,8% |
14 |
10,0% |
0,336 |
Lait et
produit laitiers |
1 |
0,4% |
0 |
0,0% |
1 |
0,7% |
1,000 |
Légumes |
60 |
22,0% |
26 |
19,5% |
34 |
24,3% |
0,345 |
Fruits
frais |
96 |
35,2% |
48 |
36,1% |
48 |
34,3% |
0,755 |
Fruits secs |
249 |
91,2% |
124 |
93,2% |
125 |
89,3% |
0,250 |
Légumineuses |
239 |
87,5% |
117 |
88,0% |
122 |
87,1% |
0,836 |
Pain
céréales |
13 |
4,8% |
4 |
3,0% |
9 |
6,4% |
0,185 |
Olive et
huiles d’olive |
196 |
71,8% |
92 |
69,2% |
104 |
74,3% |
0,348 |
Eau |
11 |
4,0% |
3 |
2,3% |
8 |
5,7% |
0,146 |
Thé |
154 |
56,4% |
68 |
51,1% |
86 |
61,4% |
0,086 |
Jus |
220 |
80,6% |
103 |
77,4% |
117 |
83,6% |
0,201 |
Tableau 2. Habitudes alimentaires
saines de la population étudiée. Résultats représentés en effectifs et
pourcentages. Le test de Chi-deux a été utilisé pour tester l’association entre
les variables nominales, et déterminer le degré de signification.
Table 2. Healthy eating habits
of the population studied. Results presented in numbers and percentages. The
Chi-square test was used to test the association between categorical variables,
and determine the degree of significance.
|
Total
(n=273) |
Garçon
(n=133) |
Fille
(=140) |
p-valeur |
|||
Au moins 1
fois / jour |
n |
% |
n |
% |
n |
% |
|
Pates |
167 |
61,2% |
83 |
62,4% |
84 |
60,0% |
0,683 |
Fast-food |
16 |
5,9% |
11 |
8,3% |
5 |
3,6% |
0,098 |
Frites et
chips |
16 |
5,9% |
8 |
6,0% |
8 |
5,7% |
0,916 |
Boisson
gazeuse |
9 |
3,3% |
4 |
3,0% |
5 |
3,6% |
1,000 |
Chocolat |
64 |
23,4% |
30 |
22,6% |
34 |
24,3% |
0,736 |
Gâteau /
biscuit / cake |
183 |
67,0% |
85 |
63,9% |
98 |
70,0% |
0,285 |
Café |
21 |
7,7% |
13 |
9,8% |
8 |
5,7% |
0,208 |
Confiture
et miel |
51 |
18,7% |
25 |
18,8% |
26 |
18,6% |
0,962 |
Viandes |
106 |
38,8% |
48 |
36,1% |
58 |
41,4% |
0,366 |
Poisson |
57 |
20,9% |
27 |
20,3% |
30 |
21,4% |
0,819 |
Poulet |
55 |
20,1% |
28 |
21,1% |
27 |
19,3% |
0,716 |
Oeufs |
50 |
18,3% |
29 |
21,8% |
21 |
15,0% |
0,146 |
Tableau 3. Habitudes alimentaires
mauvaises de la population étudiée. Résultats représentés en effectifs et
pourcentages. Le test de Chi-deux a été utilisé pour tester l’association entre
les variables nominales, et déterminer le degré de signification.
Table 3. Poor eating habits of
the population studied. Results presented in numbers and percentages. The chi-square
test was used to test the association between categorical variables, and
determine the degree of significance.
Discussion
Dans le
monde, l'obésité infantile est un problème de santé publique. En effet, 5% de
la mortalité est imputable à la surcharge pondérale et à l’obésité (OMS, 2009).
Chez l’enfant, l’étude de la prévalence de ces phénomènes a fait l’objet de
nombreuses études à travers le monde. Les résultats varient d’un pays à un
autre. Les différences dans les estimations de fréquences s’expliquent
principalement par le choix des valeurs de référence. En effet, elles sont établies sur des niveaux
de percentiles différents, et les populations de référence diffèrent par la
date de recueil des données, le pays d’origine, les schémas de l’étude et les
méthodes de lissage utilisées (Castelbon et al., 2000).
Dans notre
étude, nous avons trouvé la prévalence de surpoids et d’obésité sont
respectivement 14% contre 6%.
Au Maroc, pas
mal d’études qui ont été faites, et qui estiment la prévalence de l’obésité
chez l’enfant. Selon (Cherkaoui Dekkeki et al., 2011).ont trouvé selon une
étude faite chez les enfants inscrits dans les écoles primaires publiques à
Rabat, que la prévalence de surpoids est de 5,1%, tandis que la prévalence de
l’obésité est de 3,6%. De plus Sebbani et al. (2013) ont trouvé que la
prévalence de surpoids est de 8% contre 3% d’obésité selon les normes de l’OMS
publiées en 2007. Cette différence pourrait s’expliquer par le choix de la
tranche d’âge qui est courte dans notre étude.
Malgré le
nombre réduit de la population étudiée, nos résultats sont raisonnables car ils
se rapprochent plus ou moins à plusieurs études. En revanche, dans notre
continent africain, beaucoup d’études qui ont étaient faites et qui estiment
les pourcentages de l’obésité, avec des chiffres à peu près inférieurs de la
nôtre. En effet selon (Kramoh et al., 2012) 5% des enfants en milieu scolaire
abidjanais sont obèses, (Senbajo et al., 2007), 5,2% au Nigeria en 2007,
(Kruger et al., 2006), 7,8% en Afrique du sud en 2006, et au Sénégal par (Faye
et al., 2006), 9,34% en 2011.
Ces
prévalences sont basses par rapport à notre étude et cela est dû au niveau de
vie inferieur.
En Algérie,
(Mekhancha et al., 2005; Oulamara et al., 2006), ont montré une progression en
2006 chez les enfants de 6 à 10 ans pour atteindre 9,5%, cependant en Tunisie
(Regaieg et al., 2014) ont montré que la fréquence de l'obésité était de 2,4%
et celle du surpoids était de 6,3%, chez un groupe d'enfants d'âge scolaire. Et
aussi d’après une étude prospective de (Ben Mami, et al., 2010) ont montré que
la prévalence de l’obésité est de 22%, des enfants de 5 à 6 ans. La prévalence
est de 16,9% aux États-Unis en 2010 (Ogden et al., 2012), dans la région de la
méditerranée orientale, (Mosaiger et al., 2011) ont montré une progression
alarmante chez les enfants en âge scolaire passé de 7% à 45 % entre 1990 et
2011 et que la prévalence de surpoids des enfants d’âges préscolaires (<5
ans) a variée de 1.9 % à 21.9 %, de plus en Vietnam, (Dieu et al, 2009) ont trouvés que la prévalence de
surpoids et d’obésité est presque doublée de 2002 à 2005 (21,4% et 36,8%
successivement) selon l’IOTF "International Obesity Task Force" chez
les enfants préscolaires en milieu urbain dans les domaines de Ho ChiMinh-Ville.
L’obésité
infantile a apparemment atteint un plateau dans d'autres pays, comme en
Australie, (Olds et al., 2010) ont montré dans une étude qu'il y avait eu
presque aucun changement de la prévalence de l'obésité de l'enfant entre 1996
et 2008, de même en France, pour les enfants d’âge scolaire primaire entre 2000
and 2007 (Salanave et al., 2009). Tandis que dans d’autres études il y a ceux
qui se rapprochent de notre résultats, (Kalies et al., 2002), les chiffres les
plus proches des nôtres ont trouvé que les prévalences de surpoids/ obésité
chez les deux sexes ont augmenté pour atteindre 12,3/2,8% en 1997 selon les
références internationales.
Nous pouvons
conclure que notre prévalence est très inférieure à certains pays européen et
américaine, parfois supérieure ou légèrement supérieure à autres pays
Africaines, cette différence est dûe aux variations du niveau de vie entre ces
pays.
Les résultats
de notre étude ont révélé que le poids, la taille et le z score de poids sont
significativement élevés chez les garçons que chez les filles. Cependant une
étude contribuée par (Chu et al., 2001) sur les enfants Taïwanais de l'école a
montré que la taille et le poids corporels sont plus élevés chez les garçons
que chez les filles. Dans notre étude, cette signification des paramètres
anthropométriques entre les garçons et les filles peut être expliquée
principalement par le fait que les garçons mangent plus vite que les filles,
ainsi à cause de certains jeux comme Play Station le plus pratiqué par les
garçons, et peut être à cause de la vitesse pendant les repas et le regard du TV).
Du point de
vue alimentaire, dans notre étude, la plupart des enfants semblent être à
risque de carence en vitamines et fibres, et peuvent contracter des problèmes
de santé car ils ne prennent pas les fruits secs de façon journalière.
Notre étude a montré que la plupart des
enfants ne consomment pas les légumineuses, donc ils sont plus à risque de mal
fonctionnement des muscles et cerveau selon (PNNS 2002), et il y a risque
d’avoir des problèmes de santé physique et mentale (OMS, 2002).
Selon (WHO,
2004), les jus de fruit sans sucre ajouté peuvent être consommés au petit
déjeuner ou au goûter, car ils sont riches en minéraux et vitamines, et
apportent peu de calories grâce à leur teneur élevée en eau, et entrent dans la
prévention de l’obésité et du diabète (PNNS, 2002), tandis que notre résultat
montre que la plupart des enfants ne prennent pas les jus de fruits de façon
journalière.
D’après nos
résultats statistiques, nous avons trouvés que la majorité des enfants ne
prennent pas le thé de façon journalière. Selon (Lecacheux, 2013; Ghdira, 2005)
le thé a un effet d’antioxydant, il permet aussi de prévenir l’apparition et
l’aggravation des maladies cardiovasculaire. C’est une réelle vertu thérapeutique,
antioxydantes, vasculoprotectrices, antihépatotoxiques, antiallergiques,
anti-inflammatoires, antiulcéreuses et même antitumorales significatives. Par
contre, le thé peut avoir un effet excitant, et sa consommation doit être
restreinte chez les jeunes enfants (PNNS, 2002) ce qui coïncide à notre étude.
Nos résultats
montrent que l’olive et l’huile d’olive sont moins consommées par notre
population, sachant que l’olive est riche en vitamine K, et l’huile d’olive est
un composant riche en acides gras insaturés, en vitamine E et en polyphénols
notamment en hydroxytyrosol, et présente ainsi des propriétés antioxydantes,
antihypertensives, antiagrégantes plaquettaires responsables d’effets
préventifs des maladies cardiovasculaires. La consommation régulière de cette
matière a des effets bénéfiques dans certains troubles de l’appareil digestif
et hépatobiliaire, dans l’ostéoporose, dans la prévention du vieillissement et
dans le renforcement du système immunitaire. L’huile d’olive exerce également
un effet protecteur vis-à-vis de certaines tumeurs malignes et diminue
l’incidence de certains types de cancer (Ghedira, 2008; Gigon et al, 2010), ce
qui montre que notre population étudiée a un risque d’avoir ces maladies.
En résumé, la
plupart des enfants dans la présente étude ont de mauvaises habitudes
alimentaires dont la consommation des pâtes, biscuits, gâteaux et cakes pendant
au moins une fois / jour. Ces pratiques alimentaires sont compatibles avec de
nombreuses régions dans le monde où l’alimentation est devenue de plus en plus
dense en énergie et plus douce avec aliments riches en fibres, étant remplacés
par des versions plus hautement transformés (Popkin, 2006).
Selon une
étude a été faite par (Salima et al., 2009) a montré que les enfants en
surpoids sont plus nombreux à consommer des biscuits au petit déjeuner. (Ben
Mami et al., 2010) ont pu montrer que les pâtes occupent la 1ere position dans
les préférences alimentaires des enfants obèses chez 84,3 %, tandis que les
gâteaux se consomment par 54,7 %. Ce qui est semblable à nos résultats qui
déterminent que la plupart des enfants consomment des pattes.
Les habitudes
alimentaires des enfants étudiés ne semblent donc pas être appropriées pour un
mode de vie sain. L’enfant marocain est à risque de développer des maladies non
transmissibles car la mauvaise alimentation est considérée parmi les
principales causes des maladies majeures non transmissibles (Khatib, 2004), et
l’obésité peut persister à l’âge d’adulte et d’adolescence. Cependant les
limites de notre étude, la population source a été restreinte au secteur
d’enseignement public de la province de Kenitra, car il n’y a pas de groupes
maternels publics. Ce qui nous oblige à prendre l’accès aux établissements
privés malgré la présence de contraintes du terrain en termes d’accès.
Enfin, l’évaluation de l’état nutritionnel s’est basée uniquement sur
l’IMC, qui malgré sa large utilisation et son grand intérêt présente des
limites, et qui devrait être associe à d’autres indices tels que l’épaisseur du
pli cutané, la mesure du tour de taille ou l’indice du tour de taille rapporte
à la taille pour une évaluation optimale (Kok et al., 2004; Freedman et al.,
2007; Brambilla et al., 2013).
Conclusion
La prévalence
de l’obésité et du surpoids chez les enfants préscolaires est élevée. Les
enfants préscolaires sont à risque de développer des maladies liées à l’obésité
qui peuvent persister à l’âge d’adolescence et d’adulte. Plusieurs études sur
l’état nutritionnel seront recommandées chez les enfants préscolaires au Maroc.
En l’absence
de données nationales, notre étude offre une estimation de la prévalence de
l’excès de poids infantile dans notre contexte. Nos résultats rendent compte de
l’importance du problème, d’où l’intérêt de la surveillance du statut
nutritionnel tant au niveau individuel qu’au niveau collectif, et la nécessité
de mettre en place des stratégies préventives, diagnostiques et de prise en
charge précoce avant que le problème ne prenne une plus grande ampleur.
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