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Eloirdi, A., Arfaoui, A., Ahami, A.O.T., 2014. Evaluation   de l’impact de l’estime de soi et de  l’état dépressif sur la  performance sportive chez les jeunes adolescents scolarisés. Antropo, 32, 25-34. www.didac.ehu.es/antropo


 

Evaluation   de l’impact de l’estime de soi et de  l’état dépressif sur la  performance sportive chez les jeunes adolescents scolarisés

 

Evaluation of the impact of self-esteem and depression on athletic performance in young adolescents attending school

 

A. Eloirdi1, A. Arfaoui2, A.O.T. Ahami1

 

1Equipe de Neurosciences Cliniques, Cognitives et Santé, Laboratoire de Biologie et Santé, Faculté des Sciences, Université IBN TOFAÏL, BP. 133, Kenitra, Maroc

2Institut Royal de Formation des Cadres de la Jeunesse et Sports, KM 12 Route de Meknès, Salé. Moroc

 

Correspondance: Aziz Eloirdi. E-mail: eloirdi_eps@hotmail.fr

 

Mots clés: estime de soi, état dépressif, adolescent, performance sportive.

 

Keywords: self-esteem, depression, adolescent, sports performance.

 

Résumé

L’objectif de notre étude est double, d’une part évaluer la corrélation entre l’estime de soi et l’état dépressif et d’autre part étudier leur impact sur la performance sportive auprès d’un échantillon de 180 jeunes adolescent(e)s scolarisés. 

Pour atteindre cet objectif, nous avons utilisé l’échelle de Rosenberg pour l’estime de soi et le test MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) pour l’évaluation de l’état dépressif. Par ailleurs, nous avons choisi la  gymnastique au sol comme discipline sportive pour évaluer la performance.

Les résultats ont montré une faible estime de soi d’après l’échelle de Rosenberg et des états dépressifs assez élevés avec 29% présentant un épisode dépressif léger, 14% présentant un épisode dépressif moyen et 8% présentant un épisode dépressif sévère d’après le test MINI et une faible performance sportive. Les filles s’estiment moins et sont moins performantes  et plus dépressives que les garçons. En terme d’âge, les adolescents âgés entre 13 et 14 ans s’avèrent plus performants et moins dépressifs par rapport aux adolescents plus âgés. Les analyses corrélationnelles ont montré que l’estime de soi est fortement liée à l’état dépressif et que le premier agit positivement  et le second agit négativement sur la performance sportive.

Au  terme de cette étude, il se dégage que  l’estime de soi est un facteur prédicteur de l’état dépressif et déterminant pour la performance sportive

 

Abstract

The objective of our study is twofold: assess the correlation between self-esteem and depression, and study the impact of these two parameters on sport performance in a sample of 180 young adolescents at school.

To reach this objective, we used the Rosenberg scale for the self-esteem and MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview) test for depression. Moreover, we chose gymnastics as sport discipline to assess the performance.

The results showed a low self-esteem on the scale of Rosenberg and relatively high depressive states with 29% having a mild depressive episode, 14% with an average depressive episode and 8% with severe depressive episode according to the test MINI. The studied adolescents displayed a low sport performance. Moreover, girls showed lower self-esteem, lower performance and higher depression than boys. In terms of age, the adolescents who are between 13 and 14 years old displayed higher performance and lower depression compared to older ones. The correlation analysis showed that self-esteem is strongly associated with depression. Also, self-esteem has a positive effect on performance whereas depression has a negative effect on it.

In conclusion, the slef-esteem would be a predictor factor of depression and determinant factor of sport performance.

 


Introduction

Les sportifs doivent posséder des qualités physiques et techniques mais doivent aussi être très forts mentalement (Vallerand et Losier, 1999).

 L’estime de soi, pourtant l’une des dimensions les plus fondamentales de notre personnalité,  est un phénomène discret, impalpable, complexe, dont  nous n’avons pas toujours conscience.  Cette  valeur  personnelle  est  nécessaire  à  chacun  afin  de  se construire et de  trouver  sa  place dans  la société. Au sein  de  l’enseignement, elle est à la base des apprentissages, de la motivation et de la persévérance. 

Le problème de l’estime de soi chez les adolescents est du en grande partie aux changements cognitifs, physique et hormonaux que connait cette phase du développement. D’autant plus qu'à l'adolescence,  l'estime  de soi  n'évolue  pas  nécessairement  de la  même  façon  chez les  filles  et  les  garçons.  Plusieurs auteurs ont  noté la  présence  de différences  en faveur  des  garçons  dans l'estime  de soi  globale à  l'adolescence (Alsaker  et  Olweus,1993;  Seidah et Bouffard, 2007). 

Il est largement démontré aujourd’hui que l’estime de soi est associée à la dépression. L’association négative entre l’estime de soi et la dépression a en effet été confirmée dans de nombreuses recherches empiriques (Talaei et Ardani, 2010). En effet, l’étude d’Auerbach et al., (2010) montre que la variabilité de l’estime de soi médiatise l’effet des événements de vie négatifs sur l’humeur dépressive. Plusieurs auteurs continuent cependant à défendre l’utilisation du niveau global d’estime de soi dont l’effet resterait plus prédictif de l’humeur (Amorose, 2000).

Les  symptômes dépressifs augmentent  de façon remarquable de l'enfance  à  l'adolescence,  tant chez  les  garçons que  chez  les  filles. Petersen et al., (1993) soulignent que  c'es entre 13 et 15 ans  que  l'on  remarque  une hausse  dans  le taux  de  dépression et que le sommet se situe vers  17 et  18 ans. Plusieurs  études  ont  également identifié une  différence de genre  dans les  taux  de la  dépression.  Cette différence au niveau  des  filles, veut  que  celles-ci  soient  plus  déprimées que  les  garçons et  ce, dans un ratio  de deux pour un (Nolen-Hoeksema et  Girgus, 1994).

Dans cette optique, nous avons essayé  par la présente étude d’évaluer l’association entre l’estime de soi et l’état dépressif d’une part et l’impact de ces deux paramètres sur la performance sportive d’autre part, chez un groupe d’adolescents marocain scolarisés.

 

Sujets et méthodes

Lieu et durée de l’étude

L’étude a été effectuée au lycée collégial de Dar Elgueddari, se situant dans la province de Sidi Kacem de la région  Gharb-Chrarda-Beni Hssen au centre du Maroc. Avec une population de 15853 habitants, Dar Elgueddari est une région dont les activités sont majoritairement agricoles et dont les infrastructures destinées à la pratique sportive sont pauvres.

L’enquête a durée 3 mois s’étalant du 25 février au 25 mai 2013.

 

Sujets de l’étude

La présente étude a été effectuée sur un échantillon de 180 élèves, choisis au hasard et présentant tous  une bonne aptitude physique qui leur permet la pratique sportive. L’échantillon est réparti de la façon suivante:

 

 

13-14 ans

14-15 ans

15-16 ans

Total

Garçons

30

30

30

90

Filles

30

30

30

90

Total

60

60

60

180

Tableau 1. Répartition des adolescents selon l’âge et le sexe.

Table 1. Repartition of adolescents according to age and sex.

 

Estime de soi

Nous nous somme servi de la version française (Vallières et Vallerand., 1990) de l’échelle  d’estime de soi de Rosenberg (RSE; Rosenberg., 1965) afin d’évaluer l’estime de soi chez les sujets de l'étude.  Elle est composée de 10 items évalués sur une échelle de type Likert en 4 points,  allant de 1 «tout à fait en désaccord» à 4 «tout à fait en accord», le codage des  items 3, 5, 8, 9 et 10 est inversé, le score varie de 10 à 40. Si le score est inférieur à 25, l’estime de soi est très faible,  s’il est entre 25 et 31, l’estime de soi est faible. Un score  compris entre 31 et 34 implique une estime de soi moyenne alors qu’un score compris entre 34 et 39 correspond à une estime de soi forte. Si celui-ci dépasse 39, on dit que l’estime de soi est très forte.

 

Etat dépressif

L’état dépressif a été évalué par le test MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview), il est composé de 10 items dont les réponses sont soit oui ou non. Une étude de validation du  (MINI) en langue arabe dialectale marocaine a été réalisée auprès de 5498 personnes marocaines des deux sexes, âgées de 15 ans et plus, l’étude a démontré de bonnes propriétés psychométriques (Ministère de la santé au Maroc, 2007). La cotation a été faite selon la CIM10, on parle d’un épisode dépressif léger quand il y a présence de deux ou trois des symptômes cités dans le test, d’un épisode dépressif moyen quand il y a au moins quatre des symptômes cités et d’un épisode dépressif sévère quand il y a plusieurs  symptômes dépressifs mentionnés dans le test, concernant typiquement une perte de l'estime de soi et des idées de dévalorisation ou de  culpabilité, sont marqués et pénibles. Les idées et les gestes suicidaires sont fréquents, et  plusieurs symptômes «somatiques»  sont habituellement présents.

Pour l’application de l’échelle de Rosenberg et le  test MINI, les élèves ont été organisés en groupes de cinq par séance auxquels nous avons distribué des copies des deux tests. Avant de répondre aux items des tests, l’élève reçois des explications détaillées en arabe dialectale pour que les réponses soient le plus fiables possible.

 

Performance sportive

Nous avons choisi une discipline sportive individuelle qui est la gymnastique au sol pour évaluer la performance. Le choix de cette activité sportive est basé sur le fait qu’elle sollicite les capacités psychiques, notamment l’estime de soi, beaucoup plus que les autres activités sportive.  

Pour ce faire, les sujets ont subi  9 séances d’apprentissage durant lesquelles l’élève apprend techniquement comment réaliser les éléments gymniques avec les aides et les parades. Ayant tous les mêmes chances de réalisation de cet exercice, les élèves devraient effectuer individuellement un enchainement gymnique en public. L’évaluation a été basée sur trois critères: la difficulté (nombre et catégories des éléments gymniques exécutés) notée sur 5 points, l’exécution (qualité de l’enchainement gymnique) notée sur 5 points et l’impression générale (tenue, respect du temps, attitude…) notée sur 5 points.

 

Resultats

Estime de soi

L’étude de l’estime de soi dans l’échantillon a montré un score moyen de 30,97 ± 4,11.

 

Répartition selon le sexe

La répartition des moyennes des scores de l’estime de soi selon le sexe (Figure 1) montre que ceux-ci sont plus élevés chez le sexe masculin avec une moyenne de 31,60± 3,60, par rapport au sexe féminin dont la moyenne est de 30,33± 4,49.

L’analyse de variance de l’estime de soi a montré que la différence est statistiquement significative entre les garçons et des filles, (F=4.351, p=0.038).

 

Figure1. Répartition des moyennes de l’estime de soi selon le sexe.

Figure1. Repartition of self-esteem means according to sex.

 

Répartition selon l’âge

Les score d’estime de soi les plus élevés ont été enregistrés chez la classe d’âge [13-14[ avec une moyenne de 32,38 ± 3,58, suivis de ceux de la classe [14-15[ avec 32 ± ­3,76 et de la classe [15-16[ avec 28,52 ± 3,87. L’analyse de variance a montré une différence hautement significative (F=19,43; p<0,001).

Nous avons procédé par la suite à la comparaison des moyennes en utilisant le test Duncan. Celui-ci a mis en évidence deux groupes selon la moyenne des scores: le premier contenant les sujets âgés de 15 ans et plus et le deuxième contenant ceux âgés de moins de 15 ans. Ce qui implique que l’estime de soi au niveau de l’échantillon diminue significativement à partir de 15 ans.

 

Figure2. Répartition des moyennes de l’estime de soi selon l’âge

Figure2. Repartition of self-esteem according to the age

 

État dépressif

La répartition des cas selon leur état dépressif est représentée dans la figure 3. Les adolescents n’ont présenté aucun symptôme de dépression dans 49% des cas. L’épisode dépressif léger vient en deuxième position avec 52 cas, soit 29%, suivi de l’épisode dépressif moyen avec 26 cas, soit 14% et de l’épisode dépressif sévère avec 14 cas (8%).

 

Figure 3. Répartition selon le niveau de sévérité de l’état dépressif

Figure 3. Repartition according to the severity of depression

 

Selon le sexe

Chez les garçons, 60% ne présentent aucun symptôme dépressif, 27% présentent un épisode dépressif léger et 11% un épisode dépressif moyen.

 

 

Figure 4. Répartition selon le niveau de sévérité de l’état dépressif chez les garçons

Figure 4. Repartition according to the severity of depression in males

 

Chez les filles, 38% ne présentent aucun symptôme dépressif, 31% présentent un épisode dépressif léger, 18% un épisode dépressif moyen et 13% présentent un épisode dépressif sévère.

Afin de comparer la répartition selon la sévérité de l’état dépressif entre les garçons et les filles, nous avons utilisé le test Chi-deux de Pearson qui a révélé une différence très significative (c² = 13,38; p<0,01). Ceci implique que la manifestation de la dépression diffère selon le sexe.

 

 

 

Figure 5. Répartition selon le niveau de sévérité de l’état dépressif chez les filles

Figure 5. Repartition according to the severity of depression in females

 

Selon l’âge

La répartition des cas selon leur état dépressif et selon l’âge est représentée dans la figure 6. Ce sont les adolescent(e)s âgés de moins de 14 ans qui représentent majorité des cas ne manifestant aucun symptôme (42%). Les adolescent(e)s dont l’âge  est compris entre 14 et 15 ans sont prépondérants parmi les cas manifestant un épisode dépressif moyen (53,85%). D’autre part, les adolescent(e)s âgés de plus de 15 ans présentent l’effectif le plus élevé parmi les cas qui manifestent un épisode dépressif sévère avec 92,86%.  

Pour comparer la répartition selon la sévérité de l’état dépressif entre les  différentes tranches d’âge, nous avons utilisé le test Chi-deux de Pearson qui a révélé une différence hautement significative (c²= 34,54; p<0,001), Ce qui implique que la manifestation de la dépression diffère selon l’âge.

 

Figure 6. Répartition selon le niveau de sévérité et l’âge.

Figure 6. Repartition according to severity and age.

 

Performance sportive

L’étude de la performance sportive dans l’échantillon a montré un score moyen de 6,60 ± 1,77. La répartition des moyennes des scores de la performance sportive selon le sexe (Figure 7) montre que ceux-ci sont plus élevés chez le sexe masculin avec une moyenne de 7,10 ± 1,71, par rapport au sexe féminin dont la moyenne est de 6,10 ± 1,70.

 

Répartition selon le sexe

L’analyse de variance de la performance sportive a montré que la différence est hautement significative entre les garçons et des filles (F=15,39, p<0,001). ce résultats montre bien que les adolescents sont plus performants que les adolescentes.

 

Figure 7. Répartition des moyennes de la performance sportive selon le sexe.

Figure 7. Repartition of sports performance means according to sex.

 

Répartition selon l’âge

Les scores de la performance sportive les plus élevés ont été enregistrés chez la classe d’âge [13-14[ avec une moyenne de 7,32 ± 1,90, suivis de ceux de la classe [14-15[ avec 6,43 ± 1,78 et de la classe [15-16[ avec 6,05 ± 1,37. L’analyse de variance a montré une différence hautement significative (F=8,70; p<0,001).

 

Figure 8. Répartition des moyennes de la performance sportive selon l’âge

Figure 8. Repartition of self-esteem means according to the age

 

Analyses corrélationnelles

Nous  avons  effectué  des  analyses  corrélationnelles  entre  les  différentes  échelles  utilisées dans cette étude. Les  résultats présentés dans le tableau 2 révèlent une association  négative significative entre  l’estime de soi et l’humeur dépressive (r= -0,454; p < 0,001), la performance sportive est associée positivement à l’estime de soi (r= 0,155; p<0,05) et négativement à   l’état dépressif (r= -0,153; p<0,05).

 

Echelles

Estime de soi

Dépression

Performance sportive

Estime de soi

1,00

-0,454**

0,155*

Dépression

-0,454**

1,00

-0,153*

Performance sportive

0,155*

-0,153*

1,00

Tableau 2. Corrélations entre les variables étudiées (* p < 0,05;  ** p < 0,01).

Table 2. Correlations between studied variables (* p < 0,05;  ** p < 0,01).

 

Discussion

Les adolescents sujets de la présente étude présentent  une faible estime de soi. En effet, le problème de l’estime de soi est prédominant chez les adolescents (Guillon et Crocq, 2004). Deux périodes caractérisent le vécu psychologique de l’adolescence, la première étant une phase de détresse, communément appelée crise, et la seconde une phase de séparation–individuation (Marcelli et Braconnier, 1999), ces stades, bien que différents, ne sont pas nécessairement indépendants l’un de l’autre et peuvent faire émerger des bouleversements d’ordre affectif.

Nos sujets sont issus  de milieux  populaires défavorables dont les infrastructures où les adolescents peuvent pratiquer des activités sportives, artistiques ou culturelles sont quasiment absentes. Ceci pourrait expliquer la performance et l’estime de soi faibles au niveau de l’échantillon étudié.

En ce qui concerne la différence sexuelle, plusieurs auteurs ont  noté la présence de différences en faveur des garçons  en terme d'estime de soi globale à l’âge de l'adolescence (Alsaker  et  Olweus,  1993; Chabrol et al., 2004; Seidah et Bouffard, 2007). Par ailleurs, les résultats des travaux de Fourchard et Courtinat-Camps (2013)  permettent de mettre à jour des différences significatives d’estime de soi globale et physique en fonction de l’âge et du genre des adolescent(e)s.

Les résultats obtenus pour les états dépressifs dans la présente étude sont plus élevés comparés à ceux obtenus à partir d’une enquête nationale, qui estime que la dépression nerveuse toucherait entre 13 à 17% de la population marocaine (Ministère de la Santé., 2007).

Notre étude montre que l’état dépressif diffère selon le sexe. En effet, selon Galambos et al., (2004),  entre l’âge de  13 et  15 ans,  les  filles  présentent deux à  trois fois  plus de risque que  les  garçons de présenter des  symptômes dépressifs  et un épisode  de dépression  clinique.

D’autre part et en concordance avec les résultats obtenus au niveau de la présente étude,  plusieurs études ont démontré une  augmentation des  diagnostics cliniques de la  dépression (Kessler et al., 2001;  Scourfield et al., 2003)  et  des  symptômes dépressifs (Fauth  et al., 2007;  Gutman et Eccles, 2007) en allant de l'enfance à  l'adolescence.

En outre, de nombreuses études  (Cazorla et al., 1984; Zerzouri, 2002) ont montré le rôle important des facteurs psychologiques dans la performance sportive. Ceci a largement été démontré par les résultats du présent travail qui indique que la performance est corrélée avec l’estime de soi et l’état dépressif.

En ce qui concerne l’association négative révélée chez l’échantillon entre l’estime de soi et la dépression, de nombreuses recherches empiriques ont confirmé la liaison inversement proportionnelle entre ces deux paramètres (Chabrol et al., 2004;  Talaei et Ardani, 2010). Ceci implique que les participants présentant un épisode dépressif ont, dans la majorité des cas, une estime de soi faible.

Au  terme de cette étude, il se dégage que  l’estime de soi est un facteur prédicteur de l’état dépressif et déterminant de la performance sportive. Des études plus approfondies avec des protocoles de recherches intégrant des techniques numériques et cliniques pourraient apporter d’importants éclairages dans le secteur de recherche des neurosciences appliquées à l’éducation et à la santé de l’enfant et l’adolescent  au Maroc.

 

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