Benkou, F., Aouar Metri, A., Chaïf, O., 2013.
Caractérisation anthropogénétique de la population des Monts de Traras (Nord
Ouest algérien) sur la base de l'analyse du polymorphisme des dermatoglyphes
digitaux. Analyse comparative à l'échelle Méditerranéenne. Antropo, 30,
105-112. www.didac.ehu.es/antropo
Caractérisation anthropogénétique de la population des Monts de Traras (Nord
Ouest algérien) sur la base de l'analyse du polymorphisme des dermatoglyphes
digitaux. Analyse comparative à l'échelle Méditerranéenne
Anthropoggenetical
Characterization of Traras Montains population (North west of Algeria) based on
the analysis of polymorphism of digital Dermatoglyphics. Analysis across
Mediterranean
Fatiha Benkou1,
Ammaria Aouar Metri1,2, Okacha Chaïf1
1Laboratoire d’Anthropologie des Religions et comparaison, Faculté des
Sciences Humaines et Sociales, Université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen,
Algérie.
2Laboratoire de valorisation de l’Action de l’Homme pour la Protection de l’Environnement
et Application en Santé Publique (Equipe Environnement et Santé), Faculté des
sciences, Université Abou Bekr Belkaïd de Tlemcen, Algérie. aaouar@netcourrier.com.
Auteur chargé de la correspondance: Fatiha Benkou. Laboratoire
d’anthropologie des religions et comparaison, Faculté des sciences humaines et
sociales, Université Abou Bekr Blkaid de Tlemcen, Algérie.
benkofatiha@yahoo.fr
Les mots
clés: Population,
Monts de Traras, Dermatoglyphes, Méditerranée, Polymorphisme, Nord Ouest
algérien, Beni Ouarsous, Diversité génétique.
Key words: Population, Monts de Traras, Dermatoglyphics,
Mediterranée, Polymorphism, North West of Algeria, Beni Ouarsous, Genetic
Drift.
Résumé
Notre étude porte sur la caractérisation anthropo-génétique de la population de Beni Ouarsous dans les monts de Traras, par l’analyse comparative du polymorphisme des dermatoglyphes digitaux à l’échelle de la méditerranée. Cette analyse a été réalisée en 2011 sur un échantillon de 200 personnes (100 femmes et 100 hommes) d’origine Beni Ouarsous.
Nos résultats, montrent que les figures digitales les plus fréquentes pour les deux mains chez l’ensemble de la population sont les boucles ulnaires, suivies des tourbillons, des doubles boucles, des Arcs plats, des boucles radiales et enfin des arcs en tente. La fréquence élevée des boucles ulnaires rapproche notre population masculine avec certaines populations de nord de la méditerranée et celle des tourbillons la rapproche des populations de Nord d’Afrique et certaines populations de Moyens Orients. Les analyses en composantes principales des deux sexes révèlent de fortes affinités entre la population de Beni Ouarsous et les populations d’Afrique du Nord en générale et les populations arabes et berbères en particulier.
Abstract
Our
study focuses on the anthropological genetic
characterization of the population of Beni Ouarsous Traras
in the mountains, by the comparative analysis of polymorphism of digital dermatoglyphics across the
Mediterranean. This analysis was
conducted in 2011 on a sample of
200 people (100 women
and 100 men) original of Beni Ouarsous.
Our results show that the
most common for both hands in
the whole population figures are digital
ulnar loops, followed by swirls, double loop,
flat arches, radial loops and arches finally tent.
The high frequency of ulnar loops close our male population with some
populations north of the
Mediterranean and the vortices
closer with the
North African populations
and some populations Means Easts. The principal
component analysis of both sexes show
strong affinities between the
people of Beni Ouarsous and populations in North Africa in general and the Arab
and Berber populations in
particular.
Introduction
L’Anthropologie biologique s'intéresse à l'exploration du polymorphisme génétique humain modelée par les données fournies par la génétique des populations (Loi d'Hardy-Weinberg). Par conséquent, cette exploration conduit à une variation des fréquences des gènes entre les différentes populations (Terzian et Biémont, 1988).
Avec le développement de l'anthropologie, les dermatoglyphes digitaux ne tardèrent à intéresser les chercheurs dont le souci majeur était la recherche et la détermination de la variabilité des populations humaines (Charles et al., 2003).
La caractérisation anthropo-génétique des populations humaines actuelle a été établie grâce à l’étude des dermatoglyphes (Kandil et al., 1998; Harich et al., 2002).
Dans ce contexte, et dans le but d’enrichir la base de données anthropo-génétiques et anthropo-biologique des populations Algériennes en général et de l’extrême Ouest algérien en particulier qui constitue le projet de recherche de notre équipe (Aouar et al., 2009/2012). Notre travail a porté sur l'analyse comparative de polymorphisme des dermatoglyphes digitaux, au sein de la population berbère de Béni Ouarsous, dans les Monts de Traras (Nord Ouest algérien) et sa position dans l’espace Méditerranéen. Cette population est une communauté montagneuse, géographiquement délimitée. Les familles mènent plus ou moins une vie rurale basée sur une organisation tribale. Cette population est constituée de plusieurs populations en strates (des sous populations). Dont l’échange migratoire est fortement important. Ce flux migratoire rend la population de Traras un modèle à compartiments (Aouar Metri, 2013).
Matériels et
Méthodes
L’étude a été portée sur la région de Beni Ouarsous qui se situe au Nord Ouest de la face Méditerranéenne de l’Algérie (Figure 1). Elle s’étend sur une superficie de l’ordre de 170 hbts/Km2 (Recensements, 2008. APC de Beni Ouarsous).
Cette région connue par le nom de «Traras» ou «Trare» qui signifie «Berbère» (Marmol, 1599) est peuplée par une communauté berbère (Benkou, 2011). Elle est formée par trois grandes tribus d’origine El-Koumia qui sont: Nedroma, Sghara et Beni Illoul, cette dernière constitue la région de notre étude (Canal, 1887).
Echantillonnage
L’échantillonnage a été réalisé sur une population originaire de la région de Beni Ouarsous depuis trois générations.
Nous avons déterminé chez 200 individus, 100 femmes et 100 hommes leurs figures digitales de 10 doigts.
Figure 1. La situation géographique de la commune de Beni Ouarsous (Aouar et al., 2012)
Figure 1. The geographical
situation of the municipality of Beni Ouarsous (Aouar et al.,
2012)
Obtention des empreintes dermiques
Pour l'obtention des empreintes digitales, la technique consiste à enduire les terminaisons des phalanges de chaque individu par l’encre et à les enrouler sur les cases qui leur sont destinées sur du papier blanc mat.
Caractères analysés
Pour chaque individu, nous avons déterminé les figures digitales situées à l’extrémité apicale des doigts de chaque main, celles-ci ont été classées en: Arcs plats (Ap), Arcs en tente (At), Boucles ulnaires (Bu), Boucles radiales (Br), Tourbillons (T) et Doubles Boucles (DB). Les résultats obtenus ont été classés par doigt, main et pour la somme des deux mains aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Analyses statistiques
Les différences bimanuelles et sexuelles ont été évaluées en utilisant le test de χ2 calculé par le programme BIOSYS-1. Ce dernier est utilisé aussi pour réaliser les comparaisons inter populationnelles.
Afin de situer notre population par rapport aux populations analysées (Afrique du Nord, Moyen Orient et le Nord de la Méditerranée), les fréquences des différentes figures digitales ont été traitées par analyse en composante principale (ACP) selon le programme Minitab V15.
Résultats
Fréquences
L’analyse des différentes types de figures digitales chez la population de Beni Ouarsous (Tableau 1), montre que les figures les plus fréquentes pour les deux mains chez l’ensemble de la population sont les boucles ulnaires (51,3%), suivies des tourbillons (31,2%), des doubles boucles (9,5%), des arcs plats (4,55%), des boucles radiales (1,75%) et enfin des arcs en tente (1,4%).
Chez le sexe masculin, la fréquence des différentes figures digitales est presque identique chez la main gauche que chez la main droite. Pour le sexe masculin, les boucles ulnaires et les doubles boucles sont plus fréquentes chez la main droite, et les tourbillons sont plus fréquents chez la main gauche. Chez le sexe féminin, les arcs et les boucles radiales sont fréquents sur le doigt GII. Les boucles ulnaires, sur tous les doigts avec une fréquence maximale au doigt DV et minimale au doigt GI. Les tourbillons par contre, ont la fréquence maximale au doigt GI et minimale au doigt DIII et DV.
Différences bimanuelles et sexuelles
Concernant les différences bimanuelles (Tableau 2), il n’existe pas de différence chez les deux sexes par main. Ainsi que par doigts, on distingue chez le sexe masculin une asymétrie pour les tourbillons et les boucles ulnaires entre la paire de doigt IV. Chez le sexe féminin, une seule différence est observée pour les boucles ulnaires entre la paire de doigts III.
Pour les différences sexuelles, il y a un dimorphisme sexuel pour la main droite qui est du aux fréquences élevées des boucles ulnaires chez le sexe féminin. Par paires de doigts, nous constatons qu’il n’y a aucune différence significative.
|
Figures |
Doigts |
||||||||||||||||||||||||
|
|
I |
II |
III |
IV |
V |
I - V |
|||||||||||||||||||
|
D |
G |
D |
G |
D |
G |
D |
G |
D |
G |
D |
G |
||||||||||||||
|
Hommes |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
|
Arcs plats |
2 |
3 |
15 |
14 |
8 |
6 |
0 |
0 |
0 |
0 |
5 |
4.6 |
|||||||||||||
|
Arcs en tente |
0 |
0 |
4 |
4 |
1 |
2 |
2 |
0 |
0 |
0 |
1.4 |
1.2 |
|||||||||||||
|
Total Arcs |
2 |
3 |
19 |
18 |
9 |
8 |
2 |
0 |
0 |
0 |
6.4 |
5.8 |
|||||||||||||
|
Boucles ulnaires |
33 |
32 |
37 |
37 |
61 |
58 |
46 |
59 |
71 |
73 |
49.6 |
51.8 |
|||||||||||||
|
Boucles radiales |
1 |
0 |
5 |
5 |
2 |
2 |
2 |
3 |
2 |
2 |
2.4 |
2.4 |
|||||||||||||
|
Doubles boucles |
28 |
30 |
5 |
5 |
1 |
2 |
2 |
0 |
4 |
5 |
8 |
8.4 |
|||||||||||||
|
Tourbillons |
36 |
35 |
34 |
35 |
27 |
30 |
48 |
38 |
23 |
20 |
33.6 |
31.6 |
|||||||||||||
|
Total tourbillons |
64 |
65 |
39 |
40 |
28 |
32 |
50 |
38 |
27 |
25 |
41.6 |
40 |
|||||||||||||
|
Femmes |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
|
Arcs plats |
1 |
2 |
12 |
12 |
5 |
7 |
1 |
3 |
0 |
0 |
3.8 |
4.8 |
|||||||||||||
|
Arcs en tente |
2 |
0 |
2 |
6 |
1 |
3 |
0 |
0 |
0 |
1 |
1 |
2 |
|||||||||||||
|
Total arcs |
3 |
2 |
14 |
18 |
6 |
10 |
1 |
3 |
0 |
1 |
4.8 |
6.8 |
|||||||||||||
|
Boucles ulnaires |
35 |
27 |
39 |
29 |
71 |
57 |
57 |
59 |
77 |
74 |
55.8 |
49.2 |
|||||||||||||
|
Boucles radiales |
0 |
1 |
2 |
6 |
1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0.6 |
1.6 |
|||||||||||||
|
Doubles boucles |
31 |
35 |
13 |
6 |
7 |
4 |
4 |
2 |
4 |
2 |
11.8 |
9.8 |
|||||||||||||
|
Tourbillons |
31 |
35 |
32 |
41 |
15 |
29 |
38 |
36 |
19 |
22 |
27 |
32.6 |
|||||||||||||
|
Total tourbillons |
62 |
70 |
45 |
47 |
22 |
33 |
42 |
38 |
23 |
24 |
38.8 |
42.4 |
|||||||||||||
Tableau 1: fréquences des dermatoglyphes par doigts
chez la population de Beni Ouarsous
D: Droite, G: Gauche
Table 1: Dermatoglyphics
frequency of each fingers in the population of Beni Ouarsous
R: Right, L: Left
|
Figures |
DI-GI |
DII-GII |
DIII-GIII |
DIV-GIV |
DV-GV |
D-G |
|
Hommes |
|
|
|
|
|
|
|
Arcs |
-1 |
1 |
1 |
2 |
0 |
0.6 |
|
B. radiales |
1 |
0 |
0 |
-1 |
0 |
0 |
|
B. ulnaires |
1 |
0 |
3 |
-13 |
-2 |
-2.2 |
|
Tourbillons |
-1 |
-1 |
-4 |
12 |
2 |
1.6 |
|
Χ2(signif.) |
1.223(NS) |
0.022(NS) |
0.401(NS) |
5.446(NS) |
6.053(NS) |
0.504(NS) |
|
Ddl |
3 |
3 |
3 |
3 |
3 |
3 |
|
Femmes |
|
|
|
|
|
|
|
Arcs |
1 |
-4 |
-4 |
-2 |
-1 |
2 |
|
B. radiales |
-1 |
-4 |
1 |
0 |
-1 |
-1 |
|
B. ulnaires |
8 |
10 |
14 |
-2 |
3 |
7.8 |
|
Tourbillons |
-8 |
-2 |
-11 |
4 |
-1 |
-3.6 |
|
Χ2(signif.) |
2.717(NS) |
4.014(NS) |
5.731(NS) |
2.469(NS) |
4.162(NS) |
6.8(NS) |
|
Ddl |
3 |
3 |
3 |
3 |
3 |
3 |
Tableau 2: Différences bimanuelles (droite – gauche) de la fréquence des
figures digitales par doigts et par main chez la population de Beni Ouarsous.
D: Droite,
G: Gauche. NS: p ≥ 0.05; *:
0.01≤ p ≥ 0.05; **: 0.001≤p≥0.01; ***: p ≤0.001.
Ddl: Degré de liberté.
Table 2: Bimanual differences
(right - left) the frequency of digital
figures by hand
and fingers in
the population of Beni Ouarsous.
R: Right, L: Left. NS: p ≥ 0.05; *: 0.01≤ p ≥
0.05; **: 0.001≤p≥0.01; ***: p ≤0.001. Ddl: Degrees of
freedom
Comparaisons inter-populationnelles
Les comparaisons inter-populationnelles à l’échelle de la Méditerranée (tableau 3), montrent que chez le sexe masculin, la fréquence des arcs s’insère dans les intervalles de variation de Nord Africain et du Nord de la Méditerranée, supérieure à la valeur maximale des proches orientaux. La fréquence des boucles radiales s’insère dans les intervalles des variations des Nord Africains et inférieure à la valeur minimale enregistrée au Moyen Orient et au Nord de la Méditerranée. La fréquence des boucles ulnaires est inférieure à la valeur enregistrée à la population de la rive Nord de la Méditerranée. Enfin la fréquence des tourbillons s’insère dans les intervalles des variations des Nord Africains et des Moyens Orientaux et supérieure à la valeur maximale enregistrée au Nord de la Méditerranée.
Chez le sexe féminin, la fréquence des arcs s’insère dans les intervalles de variation des Nord Africains et Nord de la Méditerranée et inférieure à la valeur enregistrée au Moyen Orient. Les fréquences des boucles ulnaires et les boucles radiales restent inférieures à celles de la rive Méditerranée, par contre la fréquence des tourbillons reste supérieure.
|
|
Beni Ouarsous |
Nord d’Afrique |
Moyen Orient |
Nord de la Méditerranée |
|
Hommes |
|
|
|
|
|
Arcs |
6.1 |
2.3 - 8.8 |
2.9 – 3.8 |
1.8 – 7 |
|
Boucles radiales |
2.4 |
1.6 - 4.3 |
2.6 -3.4 |
3.5 – 5.9 |
|
Boucles ulnaires |
50.7 |
51.8 - 58 |
52.3 – 54.5 |
52.1 – 65.2 |
|
Tourbillons |
40.8 |
31.7 - 42.7 |
39.1 – 41.4 |
26.9 -37.8 |
|
Femmes |
|
|
|
|
|
Arcs |
5.8 |
2.5 - 7.2 |
5.9 |
2.1 – 8.7 |
|
Boucles radiales |
1.1 |
1.2 -3.4 |
3.3 |
2.6 – 4.6 |
|
Boucles ulnaires |
52.5 |
56.3 - 64.8 |
54.4 |
55.1 -65.9 |
|
Tourbillons |
40.6 |
27.7 - 36 |
36.4 |
21.1 - 38 |
Tableau 3: Variation des fréquences des figures digitales dans les populations Méditerranéennes.
Table 3: variations of the
frequencies of digital figures in Mediterranean populations
Analyses en composantes principales (ACPs)
La représentation graphique par analyse en composante principale (ACP) chez le sexe masculin (Figure 2), montre que les deux axes contribuent par 87. 8 % de la variation totale.
Selon le premier axe (X1=59.8 %), nous notons une séparation des populations du Nord Africain du côté positive avec plus des tourbillons et certaines populations du Nord de la Méditerranée du côté négative avec plus des boucles ulnaires et des boucles radiales. Suivant le deuxième axe (X2=28 %), nous notons la séparation des Populations de Moyen Atlas, Arabes Méridionaux, Berbères de Souss et la Grèce du côté positif et la Libye, le Liban, les Berbères de Ouarzazate et la population du Chypre du côté négatif. La population de Beni Ouarsous se situe avec les populations arabes et berbères de l’Algérie, les Marocains (Arabe Beni Methar, Berbère Moyen Atlas, Berbère d’El Hoceima), la Syrie et la Tunisie avec plus des tourbillons. Ceci indique d’éventuelles affinités génétiques entre ces populations.
Chez le sexe féminin, la représentation graphique des données obtenues (Figure 3), montre que les deux premiers axes représentent respectivement 58.2 % et 27 % soit un total de 85.2 % de la variabilité. Le premier axe (X1), montre une séparation de quelques populations de Nord de la Méditerranée du côté des (X-) avec plus des boucles ulnaires (BU) et des Arcs (AR) et des boucles radiales (BR) et les populations de l’Afrique du Nord en plus de la Grèce et la population de Chypre du côté (X+) avec plus des tourbillons (T).
Selon le deuxième axe (X2), nous notons la séparation des populations Marocaines, la Libye au quelle s’ajoute la population de Chypre du côté (Y+) avec plus des boucles ulnaires et la population totale de l’Algérie, les Arabes Méridionaux plus la Grèce et le Liban du côté (Y-) avec plus des tourbillons. La population de Beni Ouarsous se situe avec les populations d’Algérie, les Berbères d’El Hoceima, les Arabes Méridionaux et la Tunisie avec prédominance des tourbillons.
Figure 2: Représentation ACP en fonction des dermatoglyphes chez le sexe
masculin à l’échelle de la Méditerranée
Figure 2: ACP representation
based on dermatoglyphics in males across the
Mediterranean
Alg1: Kabyles, Alg2: Algérie total, Alg3: Algérie nomades,
Alg4: Algérie orientaux, Alg5: Algérie
centre Occidental, Marc1: Berbère Hoceima, Mar2: Berbère Moyen Atlas, Mar3:
Berbère Ouarzazate, Mar4: Berbère Souss haha,
Mar5: Arabe Méridionaux, Mar6:
Arabes Beni Mellal, Mar8: Beni Methar
Figure 3: Représentation ACP en fonction des dermatoglyphes
chez le sexe féminin à l’échelle de la Méditerranée
Figure 3: ACP representation
based on dermatoglyphics in females across the
Mediterranean
Mar1: Berbère Hoceima, Mar2: Berbère Moyen Atlas, Mar3:
Berbère Ouarzazate, Mar4: Berbère Souss, Mar5: Arabe Méridionaux, Mar6: Arabe
Beni Mellal
Conclusion et discussion
L’étude a porté sur la caractérisation anthropo-génétique de la population de Beni Ouarsous par les dermatoglyphes digitaux a permis de situer notre population par rapport aux populations analysées (Afrique du Nord, Moyen Orient et le Nord de la Méditerranée). Les résultats montrent une prédominance des boucles ulnaires, suivie des tourbillons, des arcs et des boucles radiales. Ce schéma concorde avec celui de la majorité des populations humaines (Pons, 1952).
La comparaison inter-populationnelle de la distribution des figures digitales révèle que notre population se rapproche avec les populations de l’Afrique du Nord et de Moyen Orient par la fréquence élevée des tourbillons et des Arcs, bien que la faible fréquence des boucles rapproche notre population masculine avec certaines populations de Nord de la Méditerranée.
L’analyse en composantes principales chez les deus sexes nous révèle une similitude de notre population avec les populations de l’Afrique du Nord, et certaines populations du Nord de la Méditerranée et de Moyen Orient. En plus, la population de Beni Ouarsous apparaît intermédiaire entre les Arabes et les Berbères de l’Algérie et du Maroc. Ces résultats sont en accord avec les données linguistiques, historiques, géographiques et culturelles de notre population. Il est connue que cette région est habitée par des populations berbères depuis le néolithique, ce dont témoigne la découverte d’os d’antilopes, des poteries et des haches. Elle a participé de la dynastie berbère des Almohades comme d’autres tribus des Traras (Benkou, 2011).
Les affinités génétiques marquées entre ces populations peuvent être dues aux grandes flux migratoires Nord-Sud et Est-Ouest qui ont existé tout au long de l’histoire (Arnaiz et al., 1999) rapportent que les peuples berbères ont été forcés à émigrer vers 6.000 ans avant JC, lorsque les conditions hyper arides du Sahara ne sont établies. Ils se sont dirigés vers les Iles Canaries, vers le Proche Orient, vers la péninsule ibérique et vers les Iles méditerranéennes. De plus notre similitude avec certaines populations de Nord de la Méditerranée peut être s’expliquée par l’invasion masculine de certaines régions de l’Europe de Sud vers notre population.
La grande similitude qui existe entre la population de Beni Ouarsous et les populations de l’Afrique du Nord en général et les populations Arabes et Berbères en particulier confirment largement ceux d’autre études pour résulter que la population Algérienne est rattaché essentiellement aux groupes ethniques, Berbère et Arabe, en dépit des multiples invasions qu’a connues dans le passé d’Afrique du Nord par les phéniciens, les romains, les vandales, les arabes, les turcs et les français (Aireche et Benabadji, 1994). Ces résultats corroborent les résultats obtenus sur les populations de l’Ouest algérien (Aouar et al., 2009/2012, Moussouni et Aouar, 2011 et Mortad et al., 2012). De même, cette constatation est cohérent avec les résultats obtenus en utilisant d'autres marqueurs génétiques (groupes sanguins: Flores et al, 2000a; Sanchez-Mazas, 2000; Harich et al., 2002; Gm: Loueslati et al., 2001; Dugoujon et al., 2004; HLA: Bosch et al., 1997; Gómez-Casado et al., 2000; Arnaiz-Villena et al., 2002; Choukri et al., 2002; Ouhmani et al., 2002; chromosome Y: Bosch et. al, 2001; Khodjet El Khil et al., 2001; séquences Alu: Flores et al., 2000b cités in Aouar et al., 2012). Cette ressemblance entre ces populations pourrait s’expliquer par une origine commune génétique, géographique, linguistique et culturelle.
Références bibliographiques
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