Sidi-Yakhlef, A., Aouar Metri, A.,
2013. Etude Anthropo-sociologique de la consanguinité dans la population de
«Oulhaça» dans l’Ouest Algérien. Antropo, 30, 45-59. www.didac.ehu.es/antropo
Etude Anthropo-sociologique de la consanguinité dans la population de
«Oulhaça» dans l’Ouest Algérien
Anthropo-sociological study of inbreeding in
the population of "Oulhaça" in Western Algeria
Adel Sidi-Yakhlef1,
Ammaria Aouar Metri2
1Laboratoire d’Anthropologie des Religions
et comparaison, Faculté des Sciences Humaines etSociales, Université de
Tlemcen, Algérie.
2Laboratoire de
valorisation de l’action de l’homme pour la protection de l’environnement et
application en santé publique (équipe environnement et santé), Faculté des
Sciences, Université de Tlemcen, Algérie.
L'auteur chargé de la correspondance:
Sidi-Yakhlef Adel, 22 cité pavillonnaire, Béni-Saf, Ain-Temouchent, Algérie.
Email: bioadel2005@yahoo.fr
Mots clés: Oulhaça, consanguinité,
parenté, socio-anthropologie, motivations, tradition
Key words: Oulhaça, consanguinity, kinship, social
anthropology, motivations, tradition
Résumé
Le mariage consanguin est une pratique
matrimoniale qui reste très répandu en Algérie et dans le monde arabe et islamique,
où les traditions et les motivations d'ordre social, culturel et économique,
ont le plus souvent orienté les candidats au mariage vers un choix matrimonial
à l'intérieur de la famille.
Pour mieux comprendre la situation
sociale de cette pratique ainsi que ses principaux déterminants de la
population, nous avons mené une étude sur 260 couples pris au hasard de la
population rurale de Oulhaça dans l’Ouest Algérien, qui ont été soumis à un
questionnaire comportant des paramètres socio-anthropologiques.
L’étude des unions consanguines des
couples dans notre échantillon, tous degrés confondus représentent 36.07%.
L’analyse des données concernant les corrélats sociaux a révélé que plusieurs
facteurs économiques, socio-culturels et démographiques semblent associés au
choix de ce type de mariage, tel que le statut socioéconomique, le niveau bas
d’éducation en particulier chez les femmes, l’âge précoce de mariage, le type
d’habitat et le degré d’implication des parents dans le choix des futurs époux.
Summary
Consanguineous marriage is a matrimonial practice
which remains very common in Algeria and the Arab and Islamic world, where
traditions and social, cultural and economic motivations, are often guided
candidates for marriage to matrimonial choice inside the family.
To better understand the social situation of this
practice and its main determinants of population, we conducted a study of 260
couples taken at random from the rural population of Oulhaça in western
Algeria, which were submitted to a questionnaire with socio-anthropological
parameters.
The study of consanguineous marriages of couples in
our sample, all degrees combined represent 36.07%. The analysis of data
concerning the social correlates revealed that several economic, socio-cultural
and demographic factors seem to be associated to the choice of this type of
marriage, such as socioeconomic status, low level of education especially among
women, age early marriage, habitat type and the degree of parental involvement
in the choice of future spouses.
Introduction
L’humanité a connu à travers son histoire
plusieurs types de mariage, fixés par les relations et les structures sociales
prédominantes. Les résultats des recherches anthropologiques qui se sont
intéressées aux problèmes de la famille et de la parenté portées sur de
nombreuses sociétés humaines, ont révélées que les formes de mariages diffèrent
d’une société à l’autre en fonction des critères régissantes dans ces sociétés
et les valeurs dominantes selon la fonction exercée par les liens du mariage.
Des règles obligatoires peuvent contraindre le choix du conjoint dans les
sociétés respectant les traditions. Dans les sociétés modernes, il n'existe
officiellement aucun obstacle aux unions; néanmoins, les sociologues constatent
que l'environnement familial et social pèse fortement sur le choix des
partenaires. Ainsi, malgré la liberté de choix dont chacun dispose, de
multiples influences sociales se conjuguent pour éloigner certains individus
les uns des autres tandis qu'elles en rapprochent d'autres: en définitive, ceci
aboutit à une très nette «homogamie sociale»: les conjoints
ont tendance à se ressembler sur le plan social, culturel ou professionnel. En
général, ce type de mariage est influencé par des conditions géographiques,
démographiques, religieuses et culturelles (Pettener, 1990; Relethford et
Mielke, 1994; Debra et Blackwell, 1998; Danubio et al., 1999). Jacquard (1974), confirme également ce constat en
démontrant que dans les populations humaines, les choix matrimoniaux comportent
souvent une part d’homogamie que ce soit
en termes de morphologie, niveau d’instruction, affiliation religieuse, etc…
Si l’incidence les pratiques endogamiques
ont considérablement diminué dans le monde ces dernière générations, sa
pratique reste encore monnaie courante et le système d’alliances préféré dans
le monde arabe et islamique (Klat, 1986; Zlotogora et al., 1997). Dans ce contexte, et devant la rareté des études qui
se sont intéressées à examiner l’impact de la pratique du mariage consanguin
dans les populations Algériennes en général et les populations de l’Ouest en
particulier, notre étude s’est intéressé
à décrire les modalités d’alliances au regard notamment de l’origine
géographique et de l’appartenance généalogique supposé des conjoints, ainsi à
déterminer le niveau
d’endogamie et de consanguinité dans une population rurale dans l’extrême
ouest Algérien (Oulhaça), dans le but d’identifier les principaux déterminants,
leurs motivations et leurs contraintes
de ce type de mariage dans le contexte anthropologiques.
Matériels et Méthodes
Les études sociologique et
anthropologique des organisations villageoises en Algérie, et en particulier à
l’Ouest, sont rares, alors que les monographies des grandes villes abondent, et
les quelques théories du mariage endogame, ont été élaborées à partir des
études statistiques nationales globale. De ce fait, la situation de ce type de
mariage en milieu rural en Algérie fait encore l’objet de controverses. Chelhod
(1965) définit l’endogamie comme une pratique tribale qui tombe en désuétude
chez les citadins, Baer (1967) et Prothro et Diab (1974) confirment cette thèse
en illustrant un déclin du mariage entre cousin dans les villes. A l’opposé
Tillion (1965) relève une valorisation du mariage endogame dans les milieux les
plus anciennement citadins du Maghreb. Bien que, actuellement l’urbanisation
touche de plus en plus les régions rurales, en y amenant l’individualisation du
travail, l’accès des femmes à l’activité économique, un système de
communication moderne (média, internet, système éducatif…). L’exposition à
tous ces facteurs est susceptible de
modifier, à long terme, les modes de vie, et, en particulier, les stratégies
matrimoniales.L’étude à porté sur une
population issue des différentes agglomérations localisées dans la
région rurale de Oulhaça, grâce à une
enquête prospective réalisée auprès de 260 personnes échantillonnées au hasard
dans le centre de santé de Oulhaça durant l’année universitaire 2009-2010. Ces
personnes étaient soit hospitalisées au centre, soit venaient pour des
consultations diverses.
L’enquête a été menée à l’aide d’un
questionnaire établie au préalable, qui nous a permis de recueillir un grand
nombre d’informations sur leurs caractéristiques sociodémographiques,
socioéconomique, culturelles, comportementales, sanitaires, etc...
Les personnes acceptant de répondre au
questionnaire doivent être originaire de la région de façon que leurs parents
ainsi que leurs quatre grands parents sont nés à Oulhaça. Les interviews ont
été conduites par nous même.
Le questionnaire comprenait des questions
relatives aux informations suivantes:
- Variables socio démographiques: âge,
sexe, lieu de naissance, situation matrimoniale, résidence…
- Socio économiques: niveau
d’instruction, profession du répondant, profession du père…
- Variables anthropologiques: lien de
parenté du couple, des parents et des grands parents, structure du foyer
(nucléaire/étendu), classement du mariage (inaugural ou autre)…
- Variables de comportement: les
personnes ont été interrogé au sujet de leurs attitudes vis-à-vis des mariages
consanguins en leur demandant d’émettre un jugement sur ce type de mariage
(sont-ils avantageux ou pas? conseillerez vous à votre fils d’épousé sa cousine?
préférez vous mariez vos enfant avec des cousins paternel ou maternel?...)
Les généalogies ont été reconstituées sur
la base de la tradition orale qui dépend notamment de la capacité de la
mémoire. Pour chaque femme interrogée, nous avons reconstruit l'intégralité de
sa vie féconde. Cette méthode rétrospective présente l'inconvénient de ne pas
avoir de données toujours très fiables, la mémoire des personnes, surtout les
plus âgées n'étant pas d'une extrême rigueur. Mais il s'agit de la seule méthode
pour obtenir des données sur le degré de
parenté entre les conjoints, les parents et les grands parents.
Traitement des données
L'étude de l'endogamie se ramène toujours
à l'analyse d'un tableau. Les couples que l'on étudie y sont classés suivant les
catégories auxquelles appartiennent l'un et l'autre des conjoints. Pour
répondre aux questions que l'on se pose, et qui sont habituellement: se
marie-t-on plutôt avec quelqu'un de sa catégorie, y a-t-il des répulsions, ou
des attractions entre certaines catégories? Plusieurs méthodes et approches
sont utilisées.
Les données ont été traitées par le
logiciel statistique R- 2.14.1. Nous avons fait appel aux tests d’indépendance
du , de Fisher pour
la comparaison des proportions des différentes catégories étudiées, qui
permettent de comparer les écarts entre les valeurs théoriques et les valeurs
observées. Le teste de l’écart réduit pour l’analyse temporale. Ces tests sont
recommandés par les statisticiens pour ce type d’analyses.
Résultats et discussion
Analyse de la fréquence et de la nature
des mariages consanguins
Sur les 260 individus interviewés dans
cette enquête, 158 non célibataires (soit mariés, divorcés ou veufs) ont été
pris en dans compte notre analyse pour les deux sexes. Le tableau 1 présente répartition
des fréquences de la consanguinité sur trois générations. Nous avons recensé 57
apparentés soit une fréquence de 36.07% chez la génération des couples étudiés,
41.15% chez la génération des parents et 43.66% chez la génération des
grands-parents (cette prévalence est le rapport du nombre de mariages entre
apparentés observés au nombre total de mariages).
|
Couple consanguins |
|
|||
|
Cousins 1° |
Cousins éloignés |
Total |
Couple non-consanguin |
|
Couple |
40,35% |
59,64% |
36,07% |
63,93% |
|
Parents |
50,46% |
49,54% |
41,15% |
58,85% |
|
Grand Parents |
53,76% |
46,23% |
43,67% |
56,33% |
|
Tableau
1.
Répartition des fréquences de la consanguinité sur trois générations.
Table 1. Frequency distribution
of consangunity on three generations.
Bien que la région de Oulhaça est une
zone rurale, le taux calculé des mariages consanguin (36,07%) pour la
génération étudiée, représente vraisemblablement un degré jugé important vu sa
proximité des grandes villes urbaines qui l’entourent (Tlemcen, Ain-Temouchent)
ainsi que l’évolution progressive de sa population ces dernières années, dut
principalement à l’attraction des flux migratoire en provenance de plusieurs
régions. Néanmoins, cette fréquence reste comparable au taux moyen des mariages
consanguins en Algérie qui est de l’ordre de 38,80% selon une étude réalisée en
2007 par
la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement
de la recherche (Figure 1).
Figure
1.
Proportion de la consanguinité dans la population de Oulhaça et de l’Algérie.
Figure 1. Proportion of
consanguinity in the population of Oulhaça and Algeria.
On a comparé également cette fréquence à
celle d’autres régions voisines, et il ressort de cette comparaison que le taux
moyen des mariages consanguins à Oulhaça reste supérieur à celui de Honaine
(29,66%), de Souk El Khmiss (32,34%), Fehoul (30,33%) et Ain Youcef (33,33%),
par contre, il est inferieur à celui de la région de Zaouïa Sidi Benammar (52,12%)
et Ouled-Mimoun (42,80%) (Otmani, 2009; Berrahoui, 2003) (Figure 2).
Figure
2.
Proportion de la consanguinité dans la population de Oulhaça et des populations
voisines.
Figure 2. Proportion of
consanguinity in population of Oulhaça and the neighboring populations.
Degré de parenté entre les conjoints
Selon le tableau 1,on remarque la chute
de la fréquence des mariages consanguins à travers les générations bien que
cette chute n’est pas très significative. On a essayé également d’analyser
cette variation temporelle chez les couples étudiés en établissant une
répartition des mariages consanguins et non consanguins par année de mariage en
regroupant les effectifs en classes de vingt ans à cause du nombre réduit de
notre effectif. Le figure 3 montre une nette décroissance des fréquences des
mariages consanguins. Néanmoins, cette décroissance selon le teste de l’écart
réduit n’est pas très significative (p>0,05) sans doute dues à la faiblesse
des effectifs.
Cette
évolution des pratiques endogames à l’échelle temporelle révèle en effet une
tendance à la diminution de la proportion des mariages consanguins. Néanmoins,
l’ampleur et le rythme de la diminution de cette pratique matrimoniale restent
encore très faibles. Ces résultats s’accordent avec ceux qui avaient été
préalablement obtenus par Al-Awadi et al.,
(1985) au Koweït, Khoury et Massad, (2000) en Jordanie, Bittles et al., (1993) en Inde, Hussain et
Bittles, (1998) au Pakistan, et Saadat et
al. (2004) en Iran.
Figure
3.
Proportion de la consanguinité par année de mariage
Figure 3. Proportion of
consanguinity by year of marriage
Position généalogique des conjoints
Concernant degré de parenté entre les
conjoints, nos résultats montrent que 40,35%
des mariages consanguins recensés sont des mariages entre cousins
germains contre 59,64% pour les mariages entre cousins éloignés (Figure 4).
Pour la génération des parents 50,46% des mariages consanguins sont entre
cousins germains contre 49,54% qui sont
entre cousins éloignés, alors que pour la génération des grands parents, 53,76%
et 46,23% sont respectivement pour les mariages entre cousins germains et
cousins éloignés. Ce qui laisse supposer un fléchissement des mariages
consanguins entre cousins germains à travers les générations aux profits des
mariages entre parents éloignés.
Figure
4.
Proportion de la consanguinité des cousins germains et éloignés dans les trois
générations.
Figure 4. Consanguinity
proportion of first cousins and distant cousins in three generations.
Cette décroissance des mariages
consanguins intimes (entre cousins germains) en faveur d’une croissance de la
fréquence des mariages consanguins entre apparentés plus ou moins lointains
peut suggérer également une ouverture qui reste dans le cadre de l’endogamie
familiale, mais qui pourrait éventuellement être considérée comme un signe
d’essouchement progressif de cette pratique sociale. D’autre part, il ne faut
pas oublier que l’appellation de «Wald Ammi» qui veut dire mon cousin germain
paternel s’applique indistinctement à tout les membres de la fraction qui se
considèrent comme descendants d'un même ancêtre, notamment chez les personnes
âgées et qui peut prêter confusion dans certains cas entre cousins éloigné et
cousins germains.
Quand à la position généalogique des
conjoints pour les cousins germains, on remarque que pour les trois
générations, le pourcentage des mariages entre cousins croisés est inferieur au
pourcentage des mariages entre cousins parallèles, bien que le test de khideux
ne montre aucune variation significative entre ces deux types de mariage
(p>0.05). Il est à noter que les résultats récoltés montrent que la
proportion de la consanguinité entre cousins germains parallèles est restée
stable à travers les générations (Figure 5).
Figure
5.
Proportion de la consanguinité des cousins germains dans les trois générations
Figure 5. Consanguinity
proportion of first cousins in three generations
La distribution des mariages entre
cousins germains parallèles patrilatéraux et matrilatéraux à travers les trois
générations révèle que le pourcentage des mariages entre cousins parallèle
patrilatéraux chez la génération des couples étudiés est inferieur à celui des
cousins matrilatéraux, contrairement à
la génération des parents et des grands parents (Figure 6).
Figure
6.
Proportions des mariages entre cousins germains parallèles patrilatéraux et
matrilatéraux
CGPP: Cousin germain
parallèle patrilatérale; CGPM: Cousin germain parallèle matrilatérale.
Figure 6. Proportion of
marriages between patrilateral parallel cousins and matrilateral
CGPP: patrilateral
parallel cousin; CGPM: matrilateral parallel cousin.
Comme le soulignent les résultats de
nombreux sondages et de diverses enquêtes, le mariage entre cousins germains
constitue presque le tiers de tous les mariages dans beaucoup de pays arabes et
représente le type le plus fréquent de mariages consanguins pour les Musulmans
(Kulkarni, Kurian 1990; Radovanovic et al.
1999; Gunaid et al. 2004), avec une
préférence de mariage entre cousins parallèles patrilatéraux (Al-Gazali et al. 1997; Bittles, Hussain 2000;
Zlotogora et al. 2002; Bou-Assy et al. 2003; Saadat et al. 2004). Cela dit, notre estimation de la proportion des
mariages consanguins entre cousins germain chez les couples étudiés, met en
évidence une prédominance des mariages parallèles matrilatérales par rapport
aux mariages préférentiels classiques entre les cousins germains parallèles
patrilatéraux, ce qui n’est pas le cas pour la génération des parents et
des grands parents.
Khlat (1988) dans son étude sur la
population du Liban citant Fox (1972) qui interprète cette situation, comme une
dérive matrilatérale du système de parenté, qui est dut à l’impact du
développement économique sur le statut de la femme dans un pays où les rôles
sexuels sont importants dans l’organisation sociale. Cependant, quelle qu’en
soit l’interprétation, le nombre assez réduit de l’effectif de notre
échantillon, ne nous permet pas d’avancer l’hypothèse d’une dérive
matrilatérale du système de parenté, qui nécessite des investigations
ultérieures.
Corrélats sociaux des mariages
consanguins
Afin de discerner les variables
explicatives pertinentes liées à la pratique des mariages consanguins dans la
région de Oulhaça, on a eu recours à un ensemble de croisements avec la
variable: statut de mariage (mariage consanguin et non consanguin).
Les caractéristiques que nous avons
considérées, à savoir le niveau d’éducation des conjoints, l’âge du mariage et
le statut professionnel du mari ne concernent que la génération des couples
interviewés. Une analyse bivariée a été appliquée aux tableaux afin de mesurer
la significativité des résultats.
La distribution conjointe du statut du
mariage (mariage consanguin et non consanguin) et du niveau d’éducation des
époux représenté dans la figure 7 ne montre aucune association significative
entre le niveau d’éducation et la tendance à ce marier avec des proches, en
comparant les pourcentages des maris qui ont contracté des mariages consanguins
avec ceux des maris non consanguins (p>0.05).
Alors que pour les femmes, on remarque
clairement dans la figure 8 que la proportion des mariages consanguins augmente
significativement lorsque le niveau d’éducation de l’épouse s’abaisse, ce qui
suggère une forte association entre ce type de mariage et le niveau
d’instruction de la femme (p=0.003).
Selon nos résultats, une femme ayant un
niveau bas d’étude (analphabète ou primaire)
a de forte chance d'être en union consanguine qu'une femme ayant le
niveau supérieur. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par d’autres recherches (Khoury et Massad, 1992; Benhamadi, 1997;
Jurdi & Saxena, 2003; Raz et Atar, 2004; Barbour et Salameh, 2009).
Figure
7.
Proportions de la consanguinité en fonction du niveau d’éducation des époux.
Figure 7. Proportions of
consanguinity based on the level of education of husband.
Figure
8.
Proportions de la consanguinité en fonction du niveau d’éducation des femmes.
Figure 8. Proportions of
consanguinity based on the level of education of wives.
Concernant l’âge du premier mariage, Les
résultats concernant les maris montre qu’une association entre le mariage
consanguin et la tranche d’âge moins et égale à 18 ans, qui est de 8,77% pour
les époux consanguin contre 1,65% pour les époux non consanguins, les autres
tranches d’âge ne montrent aucune association significative (Figure 9).
Pour les femmes on note que l’âge précoce
des femmes (≤ 18 ans) est également associé à l’acceptation de cette
forme d’union avec 26,31% contre 15,84% pour les femmes qui ont contracté un
mariage avec un étranger (p=0.043). Ces résultats suggèrent ainsi, que plus les femmes se marient jeunes, plus elles
sont susceptibles d’accepter cette forme de mariage en comparaison avec des
femmes mariées avec un non consanguin.
Selon Khlat (1989), ce résultat signifie
une plus grande adhésion au modèle traditionnel et reflète essentiellement le
fait que le mariage n’est pas une décision individuelle, mais a été préparé et
négocié par les deux familles depuis l’adolescence des futurs époux.
Fargues (1986) avance que l’âge jeune de
mariage dans le model traditionnel est en fait l’âge au dernier mariage, et est
par conséquent tributaire de la stabilité des unions contractées.
Figure
9.
Proportions de la consanguinité en fonction d’âge du mariage des époux et des
épouses.
Figure 9. Proportions of
consanguinity based on marrying age of husbands and wives.
Les résultats du croisement de la
variable «statut professionnel du mari» et le type de mariage montrent une
tendance de diminution de nombre de mariages consanguins quand le niveau du
statut professionnel du mari augmente, contrairement aux maris ayant contractés
un mariage avec un non apparenté où les proportions semblent plus au moins
stationnaires pour tous les niveaux (Tableau 2).
Le fait de vivre dans des conditions
socio-économiques défavorables, selon Audinarayana et Krishnamoorthy (2000) et
Jurdi et Saxena (2003), augmente de manière significative la probabilité d’être
en unions consanguines, ce qui contribue au maintien ces pratiques
traditionnelles. En fait, nombre d’auteurs soulignent l’importance de ces
mariages en milieu rural, parmi les individus les plus pauvres et de faible
niveau d’instruction, en fait ce type mariage parait comme une entre-aide entre
les deux familles (Hussain, 1999; Bittles, 2001a et 2001b; Bittles, 2002). Mais
aussi exceptionnellement chez les riches propriétaires. Dans ce cas, la
considération la plus importante serait la préservation du patrimoine familial
(Schull et Neel, 1965; Chelhod, 1965).
Statut professionnel |
C. consanguin |
% |
C. non consanguin |
% |
Bas |
21 |
42,10 |
36 |
35,64 |
Moyen |
22 |
38,59 |
31 |
30,69 |
Elevé |
11 |
19,29 |
34 |
33,66 |
Total |
57 |
100 |
101 |
100 |
Tableau
2.
Distribution des proportions du statut de mariage en fonction du statut
professionnel des maris. Bas: Employé non qualifié, chômeur; Moyen: employé
qualifié, enseignant, petit propriétaire; Elevé: Cadre, profession libérale,
grand propriétaire.
Table 2. Distribution
of proportions of marriage status
according to professional status of
husbands. Bas: Employee unqualified, unemployed; Moyen: qualified employee,
teacher, small proprietor; Elevé:
Framework, liberal professional, great proprietor.
Contexte Anthropologique des pratiques
endogamiques
Nous avons essayer d’analyser les
indicateurs anthropologiques à travers quelques questions qui relèvent de
l’attitude et du comportement afin de mesurer le niveau d’ancrage de cette
pratique dans cette population.
Type de foyer
Cette question avait comme but de
comparer des personnes ayant contracté un mariage consanguin à des personnes
témoins, en termes de type de foyer étendu ou nucléaire. Les anthropologues
décrivent la famille nucléaire par le fait qu’elle est formée d’un couple et de
ses enfants non mariés; une famille étendue consiste en deux ou plusieurs
couples possédants des liens consanguins, avec leurs enfants célibataires et
parfois des ascendants directs et collatéraux (cresswell, 1975).
Les résultats montrent que 61,40% des
personnes mariées à un apparenté vivent dans un foyer étendu contre 41,58% des
personnes qui sont mariées avec un non apparenté (Figure 10). Alors que pour
les personnes vivant dans une famille nucléaire, les résultats montrent un
pourcentage de 38,59% pour les couples consanguins contre 58,41% pour les
couples non consanguins. Ceci suggère l’existence d’une relation entre la famille étendue et la
pratique endogamique (pour le test p=0,025).
Figure 10. Distribution des proportions de la consanguinité en fonction du type
de famille
Figure 10. Distribution of consanguinity proportions
according to type of family
L’étude de l’association entre le type
d’habitat et le mariage consanguin, révèle à travers les réponses des individus
que les couples ayant contracté un mariage consanguins ont tendance à habiter
avec leur parents, dans la majorité des cas, des résidences patrilocales, par
rapport aux couples non apparentés. Il est possible que la crise de logements
ainsi que le cout onéreux des constructions ait leurs parts de responsabilité
dans ces résultats, dans ces conditions,
la cohabitation avec la cousine ou la nièce comme belle-fille qui est
plus facile devient recommandé.
En fait, il semble que, si le mariage
consanguin est une forme de résistance d’une tradition collective du groupe, la
cohabitation familiale élargie ne sera dès lors qu’une extension de cette règle
de tradition.
Type de mariage (classique/moderne)
Avant d’entamer les résultats, le concept
type de mariage «classique/moderne» nécessite une spécification; dans cette
question le terme mariage classique était expliqué aux répondants par rapport à
l’initiative du choix du conjoint, si le futur(e) conjoint(e) était proposé ou
imposé par les parents (mariage arrangé), le mariage est dit classique, alors
que, si le choix était mutuel entre les futures époux et indépendant des
parents (libre choix), le mariage est dit moderne.
Les résultats révèle que 68,42% des
couples consanguins ont contracté un mariage classique contre 54,45% des
couples non consanguins. alors que, 31,57% seulement des mariages résultent
d’un choix mutuel entre les deux époux (Figure 11).
Les discours des répondants sur leurs fiançailles ont permis de
comprendre que les parents jouent un rôle décisif dans le mariage de leur fils
ou de leur fille. La mère, en particulier, exerce une grande influence dans le
choix de sa future bru. Lorsque le père accorde la main de sa fille à un jeune
homme, celle-ci peut difficilement refuser; elle doit accepter son sort, sa
marge de manœuvre étant assez limitée
Comme le suggèrent les résultats de
plusieurs études (Demirel et al., 1997; Hussain, Bittles, 1998;
Audinarayana, Krishnamoorthy, 2000; Tfaily, 2005; Abbasi Shavazi et al., 2006), outre le critère
socio-économique, le contrôle qu’exercent les parents sur le choix du conjoint
de leurs enfants semble également influencer le choix de ce type de mariage.
Alper et
al., (2004) ajoutent dans le même sens le facteur pression familiale comme
une raison principale pour se marier avec un parent en Turquie. Les mêmes
perceptions se dégagent notamment des études effectuées au Japon (Imaizumi
1986), au Pakistan (Hussain 1999).
Figure 11. Distribution des proportions de la consanguinité en fonction du type
de mariage
Figure 11. Distribution of
consanguinity proportions according to type of marriage
Statut de la femme vis-à-vis du travail
Quand à l’association entre le travail de
la femme et le statut du mariage, il semble que les femmes aux foyers sont plus
susceptibles d’être en union avec un apparenté ( 71,93%) par rapport à leurs
homologues qui travaillent (62,38%), ceci est dut probablement d’une part, à
l’autonomie financière de ces femmes qui se répercute sur leurs autonomie à
choisir leurs époux en dehors du clan familial, et d’autre part, la chance de
rencontrer un homme dans leur milieu de travail qui est plus élevée par rapport
aux femmes dont leurs travail se limite aux taches de la maison familiale
(Figure 12).
Les répondants ont été interrogés au
sujet de leur comportement dans une situation fictive à l’aide de questions
préparés au préalable, dans le but de mesurer leur degré d’adhésion à des
propositions relatives aux mariages entre cousins
Figure 12. Proportions de la
consanguinité en fonction du statut professionnel de la femme
Figure 12. Proportions of
consanguinity according to professional status of wives
Pensez vous qu’un mariage avec un
apparenté constitue un arrangement avantageux (question 1)?
Les réponses récoltées à travers les
questions relatives au comportement et aux attitudes des personnes interrogées
révèle que 58,22% des répondants considèrent le mariage consanguin comme un
arrangement avantageux et le préfèrent à un mariage non consanguin, alors que
17,72% montrent une attitude négative vis-à-vis à ce type de mariage. 24,05%
des répondants se disent sans opinion par rapport à ce type de mariage (Figure
13).
Ces chiffres indiquent le degré très
élevé d’adhésion au model endogame tant pour les femmes que pour les hommes.
Figure 13. Proportions des réponses de la question (1)
Figure 13. Proportions of responses to the question (1)
Pourquoi oui?
Les raisons évoquées pour justifier ce
choix sont variées: 48,04% des répondants favorables au mariage consanguin ont
avancé l’argument de la sauvegarde de l’unité de la famille, 25,71% pour
l’assurance et protection, 20,13% pour la sauvegarde de l’héritage
particulièrement pour les propriétaires des terrains agricoles et 2,38% ont avancé l’argument comme quoi
cette pratique est conseillée par la religion.
Pourquoi
non?
Pour les répondants non favorables au
mariage consanguin, 77,27% pensent que ce type d’union cause des conflits
familiaux, 18,63% pensent que ça engendre des maladies pour les descendants
et 4,87% disent que c’est le destin qui
décide du sort du mariage.
Conseillerez vous à votre fils/fille
d'épouser sa cousine/son cousin (question 2)?
Les résultats révèlent que 55,06% de
l’ensemble des personnes interrogées sont prêtes à conseiller à leurs fils et
filles d’épouser leurs cousins, avec un pourcentage de 45,90% pour les hommes
et 60,82% pour les femmes. Alors que, 24,68% sont contre ce conseille et 20,25% restent sans
opinion (Figure 14). Ce qui confirme l’enracinement de cette pratique dans le
système matrimonial de cette population.
Pour plusieurs auteurs (Khlat, 1986;
Radovanovic et al. 1999; Bou-Assy et al. 2003; Qidwai et al. 2003), l’endogamie garantit une continuité de la manière
d’être et de la façon de faire, une protection de l’honneur de la femme, une
stabilité de vie conjugale et une meilleure dynamique familiale, de même qu’une
sécurité affective, psychologique et financière. Le fiancé n’a pas à s’intégrer
dans un nouveau milieu ni à faire des efforts pour répondre aux exigences de sa
fiancée. Étant du milieu, la cousine est habituée aux travaux et au mode de vie
de ses beaux-parents. À l’opposé, l’incertitude existe de part et d’autre avec
la femme étrangère, qui est perçue comme plus exigeante et indifférente aux
conditions matérielles dans lesquelles vit son fiancé.
Selon Bourdieu (1980), l’endogamie a pour
effet de contribuer de façon déterminante à créer un groupe intégré et de
limiter sa tendance au fractionnement.
Pour les antagonistes à ce type de
mariage, en plus des arguments évoqué précédemment, En approfondissant la
discussion, ces personnes considèrent que les cousins et les cousines comme des
frères et sœurs pour eux, ce type de mariage causera l’absence de nouveautés et
de curiosités qui entravent le plaisir de connaître et de découvrir l’autre,
l’amour du partenaire qui est un amour fraternel. Ces fiancés expriment d’une
manière subjective le privilège du mariage exogamique et le désir profond de se
marier avec un étranger.
Figure 14. Proportions des réponses de la question (2)
Figure 14. Proportions of responses to the question (2)
Préférez-vous
marier vos enfants avec des cousins paternel ou maternel? question (3)
Les réponses ont montré que 49,36%
préfèrent les cousins paternels, un choix surtout préféré par les hommes avec
57,37% contre 34,02% pour les femmes
(Figure 15). Les arguments avancés se partagent entre «rester dans la même
lignée», «sauvegarde de l’héritage» ou encore «pour garder le même nom de
famille». 28,48% qui répondant préfèrent les cousins maternels se justifient
qu’ils sont plus proches de leurs coté maternel. Alors que 22,15 optent pour
les deux cotés et disent que l’important c’est qu’il soit un ou une cousine.
Un des thèmes qui se dégage de la
littérature qualitative sur les modèles des mariages arabes, est la préférence
accordée au mariage entre cousins germain parallèle patrilatéral (fils ou fille
du frère du père) Plusieurs auteurs s’accordent en citant que, cette hiérarchie
des idéaux conjugaux engendre une hiérarchie sociale équivalente au sein de la
famille, qui a un impact direct sur l’héritage et la sauvegarde du patrimoine
familial patrilatéral (Al-Gazali et al.
1997; Bittles, Hussain 2000; Zlotogora et
al. 2002) Les personnes interrogées dans notre enquête désignent
distinctement les frères et sœurs de leur père et de leur mère, Le mariage
entre cousins parallèles patrilatéraux est fortement valorisé dans les
discours. Du côté paternel, il s’agit d’une parenté légitime qui est basée sur
le lien de sang. Du côté maternel, la tendresse, la familiarité, la simplicité
et le sentiment d’être à l’aise sont prépondérants.
Figure 15. Proportions des réponses de la question (3)
Figure 15. Proportions of responses to the question (3)
Pensez vous que le fait d'épouser un
apparenté augmente le risque des maladies héréditaires chez les enfants?
question (4)
Pour cette question les réponses
recueillies révèlent que 49,36% de la population questionnée est sans opinion
(Figure 16). Ce pendant les personnes ceux qui ont répondu «Oui» sont 32,27% et
leur arguments principaux étaient «pour ne pas hériter des maladies
héréditaires» et «j’ai entendu ça mais je ne sais pas comment au juste». Pour
les personnes qui ont répondu «Non» sont 18.05% de la population interrogée,
leurs justificatifs étaient chez les deux sexes «ça fait des siècles que nos
grand-père se mariaient entre leurs cousins et ça n’a jamais posé de problèmes»
ou «ça c’est la volonté de dieu».
Les répondants qui sont restés sans
opinion, semblaient manifester une sorte de réticence à répondre à la question
en suscitant plusieurs fois de la gêne et un inconfort avec des fois un long
silence avant de répondre.
Figure 16. Proportions des réponses de la question (4)
Figure 16. Proportions of responses to the question (4)
Les principaux arguments de ceux qui ont
répondu oui: «pour ne pas hériter des maladies héréditaires» et «j’ai entendu
ça mais je ne sais pas comment au juste» et témoignaient de l’existence de
personnes atteintes de malformation congénitale, de retard mental ou d’une
maladie chronique rare dans leurs entourages qui ont contracté un mariage entre
un apparentés.
Pour ceux qui dénient le risque de
conséquences sanitaires, le mariage entre apparentés n’est pas responsable de
ce types de maladies « ça fait des siècles que nos grand-père se mariaient entre leurs cousins et ça n’a
jamais posé de problèmes» pour ces personnes, ces problèmes sanitaires soit,
c’est un don de Dieu qu’il faut l’accepter dans tous les cas. Soit, dut à
l’environnement et la modernisation de l’alimentation (produit chimique,
pollution…). Ou encore, certains sont convaincus, en particulier les femmes,
que ces problèmes sont causés par les maléfices tel que le mauvais œil, la
jalousie, la sorcellerie…
Sur le plan préventif, le personnel
médical témoigne de la difficulté à démontrer aux gens et à les convaincre
qu’il existe des conséquences sanitaires liées au mariage endogame et, par conséquent, de les empêcher de contracter
cette forme de mariage.
Conclusion
L’analyse socio-anthropologique réalisée
au cours de notre étude, révèle une association significative entre les
facteurs a priori étudiés (statut socioprofessionnel, niveau
d’instruction, âge de mariage, type d’habitat) et les pratiques endogamiques
dans la région de Oulhaça. Nos travaux sont en harmonie avec ceux de Khlat
(1988) dans son étude sur la population Libanaise, ainsi que Tuncbilek
et Koc (1994) sur la population de Turquie, qui notent que, les
individus à faible niveau socioculturel, restent fideles à leurs croyances et à
leurs traditions, et choisissent préférentiellement un partenaire dans la
proche famille.
Les facteurs socio-culturels,
tels que l'entretien de la structure familiale et de la
propriété, la facilité d'arrangements conjugaux, les bonnes relations avec
les beaux-parents, et les avantages financiers liés à la dot et
à l’héritage semblent jouer un rôle crucial dans la
préférence des pratiques endogamiques dans la population de Oulhaça.
Le choix du conjoint dans la population
Oulhaçienne semble soumis à un ensemble de règles de conduite collectives plus
ou moins formelles. Il s’agit d’un comportement héritable, d’une ligne de
conduite motivée par les effets de l’environnement et de l’individu qui est
bien ancrée dans la société et les familles. Cet ancrage qui se transmet d’une
génération à l’autre, véhiculant le model idéal de la belle fille et du
beau-fils, met en évidence la prévalence du contrôle social en matière
d’adaptation à la vie quotidienne avec les beaux-parents et reflète l’étroite
liaison entre la représentation sociale et le comportement. Le mariage
consanguin semble offrir aux couples plus d’avantages que d’inconvénients, sur
les plans individuel, familial et collectif. Il assure la sécurité affective et
matérielle des conjoints, la stabilité du mariage, l’acceptation du partenaire
dans sa nouvelle famille, le renforcement des liens interfamiliaux, la
libération des parents du fardeau de leur enfant, la cohésion et la solidarité
collective.
Les
élaborations sur le mariage endogame et ses méfaits ne se font pas dans le vide
social et de manière arbitraire. Elles s’inscrivent dans un ordre socioculturel
bien défini au sein d’une communauté donnée. Il faut donc les étudier comme des
représentations sociales et rendre compte de leur liaison aux comportements des
individus et des groupes.
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