Colloques du Groupement des Anthropologistes de Langue Française (GALF)
Thiam,
M., 2012, Milieu et culture matérielle dans le Néolithique sénégambien.
Antropo, 27, 113-121. www.didac.ehu.es/antropo
Milieu et culture matérielle
dans le Néolithique sénégambien
Material culture and environment in the Senegambian Neolithic
Mandiomé Thiam
Maître de
conférences, Département d’Histoire, Responsable du Master CIVIP (Civilisations
Préhistoriques et Protohistoriques), Laboratoire ÉTHIC (Études Historiques des
Inventions Culturelles), Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Sénégal. mandiome@yahoo.fr
Mots clés: Climat, Milieu, Culture matérielle, Nouakchottien, Néolithique sénégambien
Keywords: Climate, Environment, Material Culture, Nouakchottian, Senegambian Neolithic
Résumé
Le
Néolithique est perçu comme une mutation technique, économique et sociale. Dans
l’espace sénégambien, les populations ont bénéficié d’un milieu bioclimatique
favorable, avec la transgression marine, celle du Nouakchottien (6500-5500 BP),
qui occupe le rivage
atlantique depuis Nouadhibou en Mauritanie jusqu'au sud de Saint-Louis, dans la
région du delta du fleuve Sénégal. On assiste à la
naissance des bancs de coquillages (Anadara
senilis, Cardium edule, etc.) et d’une végétation de mangrove
et à l’installation humaine sur les dunes rouges de l’Ogolien pour se protéger
des intempéries. Ainsi s’explique la concentration des sites sur la façade
occidentale de la zone, à proximité des points d’eau et des roches taillables. La culture matérielle est diversifiée: vestiges lithiques, céramiques, osseux, etc. Par
ailleurs, si l’on prétend que les Néolithiques
sénégambiens ont été des envahisseurs et qu’il reste à
préciser les liens d’interdépendance, une
synthèse permet de distinguer cinq faciès: le Manuélien, le Falémien,
le Bélairien ou Néolithique
microlithique dunaire, le
Néolithique du littoral atlantique ou Khantien (néologisme que j’ai forgé) et
le Néolithique du Ferlo, qui intègrent un grand courant culturel ouest-africain
dénommé Néolithique saharo-soudanais (NSS).
Abstract
Neolithic is a technical, economic and social
mutation. In the Senegambian region, populations had greatly benefited from a
bioclimatic shift resulting from the Nouakchottian marine transgression
(6500-5500 BP) that covered the Atlantic ocean coast, from Nouadhibou in Mauritania all the way to the
south of Saint-Louis, in the delta of the Senegal River. This episode resulted
in the formation of shells (Anadara
senilis, Cardium edule, etc.) and yielded a vegetation of
mangrove along with human settlements on the ‘Ogolian’ red dunes. Those humans
were seeking to shield themselves from the climate harshness. That widely
explains the concentration of sites along the western part, next to water
sources and soft rocks. The material culture is diverse: lithic vestiges,
ceramic, bones, etc. Furthermore, if we pretend that Senegambian Neolithics
were invaders and that relationships among them remain to define, a synthesis
will help identify five facies (the Manuelian,
the Falemian, le Belairian or dunary microlithic Neolithic, the coastal Atlantic Neolithic or Khantien (this word is a
neologism of mine) and the Neolithic of Ferlo), that are part of a larger
West-African trend called the Neolithic Sahara-Sudan (NSS).
Introduction
L’étude du Néolithique sénégambien s’inscrit dans le cadre d’un état des connaissances sur les manifestations de cette période perçue sous l’angle économique, social et technologique. L’œuvre immense des pionniers (administrateurs et médecins coloniaux), les études dues à Bocoum (1982), Camara (1977), Descamps (1969a, 1969b, 1976, 1979, 1982), Diagne (1974, 1978), Lame (1981) et l’importante documentation disponible sous la forme de nos propres investigations (Thiam, 1985, 1987, 2004, 2005, 2010), celles conduites par Diédhiou (1986), Ndiaye (1986), Sarr (1993), et de travaux d’ étudiants que nous avons suivis ou co-encadrés (Diagne, 2010; Kantoussan, 2007; Kébé, 2009; Niang, 2005; Ndiaye, 2007; Seck, 2009), justifient ce regain d’intérêt.
La première mention de sites néolithiques dans la littérature archéologique date de 1846, avec la trouvaille fortuite de haches polies sur la Falémé par le Capitaine Parent. Au Cap-Vert, les premières récoltes datent du début du XXè siècle. Certes, si des questions restent en suspens, notamment les aspects typo-chronologiques et les liens d’interdépendance des faciès (Descamps, 1969), en revanche, la culture matérielle relative à la néolithisation est étudiée avec plus de rigueur.
En l’état actuel, cinq faciès sont identifiés
sur des bases industrielles et géographiques: le Manuélien (du site du
Cap-Manuel: 6185±162 ans BP découvert en 1942 par Charbonnier)
n’a fait l’objet de fouilles qu’en 1967 par Descamps, le Falémien, ou
Néolithique du Sénégal oriental connu depuis un siècle, n’a fait l’objet
d’aucune datation, le Bélairien (du site de Bel-Air, stations de surface sur
dunes, aujourd’hui disparu), terme
dû à Richard en 1956, qualifié jadis de Néolithique de tradition capsienne
(Vaufrey, 1946) puis de Néolithique ibéromaurisien (Corbeil et al., 1948), de Néolithique microlithique
(Descamps, 1979) et de Néolithique microlithique dunaire (Lame, 1981), le
Néolithique du littoral atlantique (ou Khantien), reconnu en 1966 et daté de
5415±120 ans BP) et le Néolithique du Ferlo,
qui n’a pas fait l’objet de fouille, mais quelques rares prospections. Ces
différentes cultures intègrent un ensemble ouest-africain dénommé Néolithique
saharo-soudanais (NSS). Du reste, il est à noter une abondante industrie
lithique et céramique; en revanche, les restes osseux humains et animaux, etc.,
sont rarissimes. Ce faisant, nous examinerons le Néolithique dans
l’espace sénégambien (répartition des stations, cadre paléo-environnemental),
le matériel archéologique des sites et, enfin, le Néolithique sénégambien dans
son contexte ouest-africain.
Le Néolithique dans l’espace sénégambien
Répartition des stations
L’examen des cartes des sites néolithiques sénégambiens (Guitat, 1970; Ravisé, 1975) montre une concentration des sites sur la façade occidentale, une répartition irrégulière des sites et une forte présence des populations à proximité des points d’eau, et des zones où la matière première existe en abondance: dunes rouges, delta du fleuve Sénégal, Ferlo, etc. Cependant, il est à noter la rareté, voire l’absence de vestiges néolithiques au centre et au sud de la Sénégambie, ce qui ne signifie nullement l’absence de peuplement néolithique, mais plutôt à la rareté des roches utilisables par les tailleurs de pierre, et probablement aussi à l’insuffisance de la prospection (Descamps, 1982).
Cadre paléo-environnemental
Le milieu naturel (substratum géologique et cadre bioclimatique) conditionne la vie des Néolithiques sénégambiens.
Aperçu géologique
L’étude géologique
(Figure 1) permet d’inventorier les roches utilisées par l’homme à cause de
l’évidente corrélation entre présence de matière première et possibilité de
retrouver des industries, donc des traces de peuplement préhistorique
(Descamps, 1979). En tout état de cause, la région offre une variété de roches
et, partant, d’industries concentrées dans la presqu’île du Cap-Vert, le
secteur de Thiès, la Petite côte, le Sénégal oriental et la vallée du Sénégal. Des roches des séries sédimentaires du Tertiaire
(silex) ont été utilisées par les populations de la presqu’île du Cap Vert et
de Diack pour confectionner des pièces taillées ou polies et des percuteurs. Dans
ce dernier site, la dolérite est utilisée pour les pics et
haches et la latérite a fourni des pierres de foyers aux Néolithiques de
la Carrière Diakité. L’ankaratrite
a permis de façonner l’essentiel de l’industrie du Cap-Manuel et l’hématite
des haches au Sénégal oriental où le
matériau de base affleure dans le socle Infracambrien, etc.
Figure 1. Grands ensembles géologiques de l’espace sénégambien
Le Nouakchottien
Le Nouakchottien (6500-5500 ans BP) est la dernière transgression du niveau marin sénégalo-mauritanien (1,50 m à 2 m) qui a configuré le littoral sénégambien. On assiste à la formation de plages marines constituées d’Anadara senilis, de Cardium edule, de Gryphea gasar, etc. Durant cet épisode humide, qui fait suite à l’Ogolien (20000-15000 ans BP) qui est une phase très aride, les populations néolithiques se sont installées sur les versants des dunes rouges continentales ou ogoliennes, à l’abri des vents. Au maximum de la transgression, la mer a pénétré dans les cours d’eaux côtiers et dans le fleuve Sénégal. Le retrait est consécutif à la mise en place des dunes jaunes semi-fixées vers 4000 ans BP et des dunes blanches (ou dunes vives littorales) vers 2000 ans BP, avec l’installation d’une mangrove sur le bord du golfe (Descamps, 1979). Les dunes blanches comportent une végétation herbacée, maigre et discontinue, avec des espèces telles que Calotropis procea, tandis que les dunes jaunes abritent une steppe buissonnante. En tant qu’agent protecteur et fixateur, la végétation est une source d’alimentation et aurait servi à la confection de l’habitat et de l’outillage.
Le matériel archéologique
Il provient tantôt de récolte de surface, tantôt de fouille ou de découverte au hasard.
L’industrie lithique
Elle comprend des haches (Figure 2), des rabots nucléiformes, des percuteurs, des meules et broyeurs, un abondant outillage microlithique en silex, des objets de parure, etc.
Figure 2. Hache polie du
Cap-Manuel (Descamps 1979)
L’industrie osseuse
Elle est représentée par des
harpons, des hameçons, un lissoir, une hache polie, une herminette, des restes
de poissons, etc.
Les harpons
La série compte huit harpons (Collections IFAN-CAD) essentiellement en os, dont six proviennent de Kayar et deux de Khant (en bois et ivoire) (Figure 3 et Table 1).
Le harpon en bois de Khant (Figure 3, n°7 et Table 1) est complet. Il dispose d’une rangée de barbelures, avec une pointe aigüe. Le fût n’est pas individualisé, sa section est ovale et timidement aplatie. Le dos légèrement convexe n’est pas strié. Le talon est pointu et asymétrique. Ce harpon porte cinq dents, dont une à l’état embryonnaire et deux érodées.
Un harpon en ivoire endommagée présente une rangée de barbelures comme celui en bois (Figure 3, n°8 et Table 1). Le talon est large, arrondi et sensiblement dissymétrique. Le fût n’est pas individualisé et à section ovale épaissie. Le dos est convexe et ne présente pas de stries. Ce harpon présente des similitudes frappantes avec ceux découverts à Es-Shaheinab, au Sahara et au Sahel malien (Ravisé, 1970).
Les harpons en os de Kayar (à l’exception de la pièce n°1) sont érodés, ce qui ne permet pas de déterminer avec exactitude la forme générale, notamment la symétrie et le talon (Figure 3). En tout état de cause, les éléments présentent une seule rangée de barbelures avec des dents pointues, tantôt à côté droit (Figure 3, nos1, 2, 4, 5), tantôt à côté sinueux (Figure 3, n°3). Le dégagement des dents apparaît faible (barbelure incipiente) du fait qu’elles sont à peine esquissées (Figure 3, n°6). En revanche, les dents sont nettement séparées chez le harpon n°1. Celui-ci dispose d’une extrémité arrondie de la pointe et d’un fût bien individualisé, caractéristique observable chez les éléments nos2 et 6. L’extrémité des harpons est aigüe. L’état de surface est rugueux, avec la présence de petites stries parallèles (nos1, 2, 6) et lisse (Figure 3, n°5). Trois harpons sont perforés (nos1, 2, 3).
Cette
série de harpons présente plus d’éléments de ressemblances que d’éléments
discriminants. Toutes les pièces présentent une rangée de barbelures et des
perforations biconiques latérales. L’appartenance à un même faciès néolithique
s’explique par la concordance des dates radiocarbone calibrées: Khant I a donné
5248±177 ans BP (Dak-39), soit [cal BC 3787-3386, cal BP 5736-5335] et Kayar:
5032 ±170 ans BP (Dak-14), soit [cal BC 3596-3168, cal BP 5545-5117].
Figure 3. Harpons en os de
Kayar (nos1 à 6) et de Khant (nos 7 et 8) Coll. IFAN-CAD
|
Site |
|||||||
Mensurations |
Kayar |
Khant |
||||||
Matériau |
Bois |
Bois |
Ivoire |
|||||
Nombre |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
Longueur |
111 |
75 |
78 |
63 |
56 |
50 |
108 |
102 |
Largeur |
20 |
13 |
19 |
14 |
17 |
13 |
15 |
27 |
Epaisseur |
12 |
9 |
8 |
8 |
7 |
9 |
9 |
17 |
Table
1. Données métriques des
harpons
Les hameçons
Quatorze
hameçons proviennent de la station de Kayar (Ravisé, 1970). Ils sont tous en
forme de U à branches légèrement inégales, dont trois presque complets. L’unique
hameçon entier en os de Khant intègre la série de Kayar.
Hache polie en os
Elle a été recueillie à Tangor, à une vingtaine de km au sud de Saint-Louis. Découverte en 1939, à 3,60 m de profondeur, par un ouvrier qui creusait une carrière, ses dimensions atteignent 8 cm de longueur, 3,50 cm de largeur et 1,50 cm d’épaisseur. La pièce est unique dans l’ouest africain (Descamps, 1979).
La poterie néolithique
L’argile des cuvettes de décantation est dégraissée avec du quartz, de la latérite, des végétaux, des coquillages, etc. L’aspect hétérogranulaire du matériau montre qu’il n’a pas été affiné. Le système décoratif paraît bien élaboré. Mauny (1951) faisait remarquer que le sens artistique des poteries de cette époque était plus grand que celui de leurs successeurs d’aujourd’hui. Les traits sont souvent indécis, irréguliers, mais le souci artistique est indéniable, alors qu’aujourd’hui la poterie du Cap-Vert accuse une décadence et dans la forme et dans le décor. Le façonnage consiste en colombinage, le tour est inconnu. La cuisson se déroule à l’air libre, à même le sol, aucun four n’ayant encore été retrouvé. L’atmosphère de cuisson est surtout oxydante. Les principales caractéristiques de la céramique (Figure 4) sont: un bord à lèvre dédoublée, une épaule à tétons latéraux; parfois à deux tétons, un décor cordé, à la tresse végétale, à la wavy-line, aux impressions pivotantes en flammes, etc., et un fond tantôt arrondi, tantôt conique (Thiam, 2005, 2010).
Figure 4. Poteries
néolithiques (Mauny, 1951)
L’art mobilier
La Vénus de Thiaroye (Figure 5) est la première statuette préhistorique de l’ouest africain au sud du Sahara (Descamps, 1968). Découverte en 1966 sur une dune de Thiaroye-sur-Mer, la pièce en grès est allongée 80 mm de longueur, de 82 mm de largeur et 25 mm d’épaisseur. L’aspect anthropomorphique a été accentué par des gravures: un creux indique le nombril, une ligne en U délimite le ventre prolongé vers le bas par un petit triangle renversé représentant le sexe, puis une ligne sépare les jambes. Le visage et la poitrine ne sont pas représentés, en revanche; une boucle derrière la tête délimite probablement la chevelure et neuf traits parallèles à l’intérieur de cette boucle symbolise la coiffure. Cette trouvaille révèle l’existence d’un art mobilier lithique probablement lié au culte de la fécondité.
Figure 5. Vénus de Thiaroye
(Descamps, 1968)
Les restes humains
Les restes d’un squelette humain constitués de quinze fragments ont été mis au jour entre 0,85 et 0,95 m de profondeur dans un sondage à Khant II (Ravisé et al., 1975). L’étude anthropologique due à Thilmans (1975) montre que le défunt était un individu de sexe masculin, d’âge moyen, de taille élevée (1,83 m). Ses caractères négritiques le rapprochent plus de ceux des Soudanais néolithiques que de leurs descendants actuels, en témoigne notamment l’examen des fragments mandibulaires caractérisés par la largeur de la branche montante (trapue, large et surbaissée), le développement des formations en rapport avec le muscle temporal et la forte hauteur du corps qui atteind 33,5 mm. L’intérêt de cette découverte réside dans le fait qu’il s’agit du premier représentant d’une population néolithique dans l’espace sénégambien.
Le
Néolithique sénégambien dans son contexte ouest-africain
Au Néolithique, l'ouest africain a abrité une diversité de cultures dont la plus importante et la plus ancienne est dénommée «Néolithique de tradition soudanienne» (Hugot, 1963) puis «Néolithique saharo-soudanais» (Camps, 1974), pour une meilleure prise en compte de son origine géographique. Ses phases les plus anciennes se retrouvent à Ounjougou: 9400 cal BC (Huysecom, 2009), à Tagalagal: 9370±130 ans BP (C) (Roset, 1982) soit en âge calibré [cal BC 8801-8447, cal BP 10750-10396], etc. Le NSS, qui paraît avoir influencé le Sahara oriental (Néolithique pastoral des Bovidiens) et le Sahara tchadien (Néolithique du Borkou), a également contribué au façonnement, dans le Sahara occidental, du Néolithique mauritanien tributaire de plusieurs influences. La datation la plus ancienne de ce secteur est celle d'un amas coquillier de la baie de l'Étoile, au sud de Nouadhibou: 6 230 ±130 ans BP (Ly 349), soit [cal BC 5317-5022, cal BP 7266-6971]. Ces découvertes ont favorisé la mise en place d'un cadre chronologique qui permet de constater l'ancienneté de la néolithisation en Afrique subsaharienne à l’époque Holocène. En effet, il s’agi d’un Néolithique parfaitement constitué, doté d’une céramique évoluée (décor de wavy-line, dotted wavy-line, etc.), d’engins de pêche en os, en ivoire, en bois et d’une abondante industrie lithique.
Conclusion
L’étude du
Néolithique sénégambien montre que la région est loin d’être entièrement prospectée.
Mais il est permis de noter que le Néolithique s’est épanoui avec bonheur à
travers les vestiges recueillis: industrie lithique, osseuse, poterie, œuvre
d’art, etc., qui témoignent d’activités variées. Les haches de la carrière Diakité, fabriquées à partir d’une matière
première en provenance de la bordure orientale du Sénégal, seraient le
témoignage d’une mobilité humaine sur une distance d’environ 600 km, au cours
du Néolithique sénégambien (Lame et Crévola, 1982). La culture matérielle de la
zone se retrouve dans l’ouest africain saharo-soudanais qui présentait des
conditions écologiques et bioclimatiques favorables à l’épanouissement de
cultures sédentaires. Par ailleurs, les représentants des Néolithiques
sénégambiens nous sont connus à travers un spécimen unique découvert à Khant, un
amas en voie de disparition du fait de sa transformation en une carrière. Par ailleurs, l’insuffisance
des fouilles archéologiques, combinée à la nature des stations qui sont de
plein air, explique les lacunes constatées, lesquelles ne cessent d’empirer. Si des problèmes chronologiques et
d’affinités des faciès néolithiques n’ont pas été véritablement résolus
(il est possible de nommer les cultures sur la base des styles céramiques),
d’autres menaces se sont manifestées, du fait des impératifs
économiques et de la pression anthropique. Ainsi, l’immense majorité des sites préhistoriques
(un important patrimoine) sont perdus ou en voie de l’être: Kounoune,
Patte-d’Oie sont
entièrement urbanisés, Cap-Manuel, etc. Ce dernier, site classé au titre de la loi de
1971, est en sursis du fait d’un projet de construction d’un hôtel. L’archéologie
préventive s’impose avant qu’il ne soit trop tard.
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